03-07-20 – Compte rendu du CALR Montpellier 1er juillet

Remarques préalables

  • Faute de temps, ce compte rendu ne reprend pas les éléments relatifs à la situation du catalan, ni ceux de l’enseignement associatif.
  • Les interventions officielles de l’administration doivent être complétées par le diaporama projeté. Nous remercions madame la Rectrice de nous en avoir autorisé la publication : CALR-010720-diaporama administration
  • En plus des membres de l’Administration, et des représentants associatifs, étaient notamment présents[1]:
    1. Le représentant de la Région, Patric Roux
    2. Les directeurs des offices publics pour l’occitan et pour le catalan, Estève Cros et Pierre Lissot.
    3. Des représentants de la FCPE
    4. Quatre représentants pour la FSU, deux représentants pour le SE/UNSA. FO n’était pas représentée.

Déclaration préalable de la rectrice qui salue les conseillers.

Quelques éléments de cette déclaration : les langues régionales participent d’une politique humaniste comme les langues étrangères. Leur inscription dans la constitution signifie l’engagement du pays. Elles participent à la construction d’une culture plurilingue et ont leur place dans le socle commun. Sur notre territoire, elles sont aussi elles sont aussi facteur d’insertion professionnelle pour les jeunes.

L’engagement de l’État s’est notamment traduit par la signature de la convention-cadre de 2017.

Une réunion a eu lieu entre Académie et Région au sujet de la déclinaison de la convention-cadre, la convention additionnelle fera encore l’objet d’allers-retours afin d’être signée en début d’année scolaire.

Madame la Rectrice félicite et remercie tous ceux qui œuvrent au développement des langues régionales, collectivités territoriales, services académiques, universités. Elle mentionne les actions de formation, engagement pour les élèves, les parcours qui s’enrichissent et se diversifient, l’ouverture au territoire et au monde dans le cadre d’une politique plurilingue.

Interventions préalables

Patric Roux (représentant la présidence de la Région)

Il remercie de l’accueil, et mesure le défi d’un CALR convoqué peu de temps après la prise de fonction de Mme la Rectrice.

Il propose de modifier la composition du CALR afin d’y associer l’association OCBI, qui représente les parents de l’enseignement public ainsi que l’OPLC, dont il a invité le directeur Pierre Lissot

Il évoque les années d’extrêmes difficultés que vient de traverser l’enseignement de l’occitan dans l’Académie et revient sur la convention-cadre, qui n’a pas de déclinaison académique, alors qu’il y en a eu en nouvelle Aquitaine pour les rectorats de Limoges et Bordeaux.

La Région souhaite que soient signées dès septembre les conventions avec les deux académies de Toulouse et Montpellier, puisqu’il y a dorénavant une grande région académique, d’où l’obligation arriver à un texte le lendemain du conseil au regard des contraintes de calendrier de la Région. Il indique que tout est prêt pour ce faire avec l’académie de Toulouse et ajoute que si nous ne pouvions à nouveau y arriver, rien ne justifierait de faire attendre plus longtemps les acteurs de l’enseignement de l’occitan de cette académie.

Il souligne la longue dégradation de l’enseignement de l’occitan dans l’Académie de Montpellier et réclame la définition d’objectifs à minima pour amorcer le rééquilibrage avec l’Académie de Toulouse. Il faut arriver à 20 % d’augmentation au minimum, Toulouse ayant fixé ce taux à 26 %.

Au niveau de l’encadrement pédagogique, il souligne la présence indispensable d’un conseiller pédagogique départemental occitan à temps plein par département, sauf pour les PO où des modalités d’encadrement spécifiques doivent être trouvées sur le territoire de Fenouillèdes.

Il indique la volonté de la Région d’engager une convention spécifique pour le catalan dès après la signature de la convention pour l’occitan et que l’OPLC soit l’interlocuteur du Rectorat pour ce faire.

Il faut faire aboutir pour la prochaine rentrée la construction du site bilingue de Florac implanté de manière durable, et rétablir, pour l’enseignement extensif, l’horaire à Marvejols conformément à ce que stipule la convention nationale (deux heures de la 6ème à la 3ème). Il faut construire la continuité du parcours bilingue primaire en collège pour 2021-2022.

Il rappelle la demande de parents d’élèves très forte pour le lycée de Milhaud (30).

Réponse de la Rectrice

Je tiens à porter cette politique de manière équilibrée. La comparaison Toulouse / Montpellier n’est pas forcément pertinente : il y aurait d’autres éléments de rattrapage

Un représentant de la FCPE (catalan)

se félicite de la tenue de ce CALR, mais signale que la réforme des lycées entraîne l’effondrement des effectifs et inquiète les parents. Il évoque la question des coefficients du bac qui dévalorise les langues régionales. Il rappelle la circulaire L312-10 : il ne faut pas opposer les Langues vivantes étrangères et les langues vivantes régionales, il faut maintenir le bonus au bac et penser à alimenter les cursus post-bac. Il signale le collectif « Pour que vivent nos langues » qui vient d’écrire au président de la République et demande qu’on remette au premier plan l’enseignement des langues régionales, patrimoine de la France.

Estelle Lame (SNES-FSU)

Voir aussi déclaration : déclaration FSU au CALR du 1er juillet 2020. Cette réunion ouvre chaque fois l’espoir d’être entendu, mais elle doit être programmée dans le respect des textes : malgré la promesse de la Rectrice Béatrice Gilles au CALR d’avril 2019, il n’y a pas eu de tenue du CALR en novembre 2019. Il faut donc tenir un premier CALR avant les comités techniques paritaires et permettre l’information des familles et parents. La FSU déplore la baisse des effectifs, et s’alarme des effets de la réforme du bac.

La représentante de la FSU rappelle l’engagement de la fédération pour l’enseignement des langues régionales dans le cadre du service public.

Sandrine Pattus (SE/UNSA)

Voir aussi texte distribué aux participants annexé : Académie SE-UNSA – CALR du 01.07.2020 remercie pour la tenue CALR, signale que les données communiquées lors du précédent étaient inexactes. Reprend les cas évoqués par le représentant de La Région (Marvejols, Milhaud), pose la question de la continuité dans le Gard et des difficultés de dérogation pour l’occitan alors qu’elles existent pour le russe et le portugais.

Marie-Jeanne VERNY (CREO-Lengadòc)

présente la motion (2007-01-Motion CALR présentée par le CREO Lengadòc) cosignée par les organisations syndicales, complétée par un document de 4 pages (2007-01-CALR juillet 2020 – relevé des pbs) détaillant les problèmes au niveau académique, puis déclinés par niveau. Elle rappelle les problèmes des années précédentes et souhaite l’ouverture d’une nouvelle ère plus positive.

Elle demande la tenue annuelle de deux CALR préparés par des groupes de travail par langue dans le cadre d’une réelle politique académique pour les langues régionales, passant par des circulaires rectorales incitatrice. Elle soulève le problème récurrent, exemples à l’appui, du suivi et de la cohérence des cursus, notamment, mais pas exclusivement, pour le bilingue. Elle réclame un équivalent temps plein (ETP) pour le chargé de mission en occitan.

Elle souligne la déperdition des ressources humaines au niveau du 2nd degré : de 56 enseignants en 2000 à une trentaine 20 ans après, dont 14 ETP employés dans la « valence » (2ème matière des certifiés d’occitan) non compensée par des moyens pour l’enseignement de l’occitan.

Concernant la comparaison entre académies qui ne serait pas forcément pertinente, elle souligne que rien, si ce n’est des politiques rectorales différentes, ne saurait justifier la disparité de maillage du territoire par exemple en termes d’écoles bilingues publiques, entre deux départements limitrophes, à composition démographique comparable.

Estève CROS, Ofici public de la lenga occitana

L’Office œuvre en synergie Etat / Régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie). Il a publié récemment des dépliants d’informations pour le collège auprès de tous les établissements concernés. Pour le lycée, la même démarche est en cours, dans l’attente de la validation des services communication du Rectorat de Montpellier qui est imminente (déjà validé par les Rectorats de Toulouse et Bordeaux). L’office a travaillé par ailleurs avec la société audiovisuelle Contam pour l’ouverture en accès libre d’une plateforme VOD pour appuyer les équipes enseignantes dans un contexte de confinement. Enfin, des mini-vidéos d’ex lycéens produites par l’Office et réalisées par Òc-tele ont été diffusées sur internet et réseaux sociaux afin d’inciter collégiens et lycéens à s’inscrire dans les cursus d’occitan.

L’enquête sociolinguistique récemment lancée par l’Office a mis en lumière l’appétence en augmentation des habitants de nos territoires pour leur langue (Voir : https://www.ofici-occitan.eu/fr/restitution-des-resultats-de-lenquete-sociolinguistique/). L’enquête démontre une forte volonté des habitants de voir ce patrimoine développé et signale aussi un retour, même faible, de la transmission familiale, grâce à l’école très certainement, ce qui cela fera l’objet d’études qualitatives scientifiques ultérieures conduites par l’Office. Sur certains territoires, le creux générationnel a été dépassé, en particulier là où il y a politique incitatrice et où l’État et les collectivités territoriales travaillent en synergie. Cette enquête est très riche d’enseignements. Des focus territoriaux et sectoriels seront faits ultérieurement. Un focus sur l’enseignement sera réalisé.

Hervé LIEUTARD, représentant de l’Université Paul-Valéry

signale la dynamique dont témoignent les résultats aux concours : 3 lauréats sur 4 depuis la création de l’agrégation étaient inscrits à la formation ouverte à l’Université Paul-Valéry, dont deux originaires d’une autre académie.

La situation catastrophique du second degré a bien entendu des effets sur le nombre d’étudiants, compensé heureusement par une pratique ancienne d’enseignement à distance qui intègre des publics très variés, dont 3 des candidats au CAPES de la session 2020. Le nombre de postes à ce concours pourrait être plus incitatif.

La Rectrice

répond sur les commissions et groupes de travail qui ont, selon elle, un rôle important ; elle promet d’être attentive à la règlementation sur ces réunions. Elle se réjouit du développement de l’enseignement des langues régionales et salue [elle le fera à plusieurs reprises] la fiabilité croissante du recueil des données chiffrées. Elle se déclare attentive à la mixité sociale.

Florence DENJEAN-DAGA (SNES-FSU)

revient sur la baisse de l’offre en collèges et en lycées (de 21 lycées concernés il y a quelques années à 8), demande que les documents projetés intègrent l’évolution sur plusieurs années afin de mesurer effectivement celle-ci, qui est une baisse des effectifs et une diminution importante des sites : de 21 lycées à 8 : quid des lycées disparus ?

On constate que des maillages ne sont plus actifs : Limoux, mis à mal depuis la réforme Chatel en 2010, qui a supprimé les cours en lycée, puis la réforme des collèges qui a supprimé l’enseignement[2]. Idem sur Nîmes avec la fin de l’enseignement au collège Révolution.

À partir du moment où les CALR n’ont plus produit ces cartes, les parents n’ont aucune visibilité.

Il est nécessaire de retravailler ces questions de manière à revenir à une politique dynamique.

Marie-Jeanne VERNY (CREO-Lengadòc)

revient sur les fermetures d’établissements, et demande qu’on soit prudent lorsque l’on évoque le supposé élitisme de la demande d’inscription en langue régionale : la part relativement importante des catégories socio-professionnelles favorisées révèle surtout une politique d’offre insuffisante. L’occitan doit être offert à tous, par le biais de documents officiels incitateurs auprès des familles, élèves, enseignants, personnels de direction.

Florence DENJEAN-DAGA (SNES-FSU)

insiste sur la nécessite de financement hors dotation horaire globalisée et sur l’affichage de ces moyens supplémentaires, parfois détournés par les chefs d’établissements, dont l’autonomie est de plus en plus grande, qui sont soumis à la pression des dotations globales insuffisantes et à la concurrence entretenue entre disciplines.

Elle demande par ailleurs quels sont les 19 lycées (occitan + catalan) qui proposent l’enseignement de 3ème langue (LVC) et lesquels proposent l’enseignement de spécialité.

Elle souhaite connaître l’effectif des enseignants en poste en occitan

Réponse de Christophe CAUSSE, chargé de mission IPR :

7 enseignants dans l’Aude, 7 dans le Gard, 14 dans l’Hérault, 6 en Lozère, pour un total de 34 : 29 titulaires + 5 contractuels.

Julia POURHOMME (SNUIPP-FSU)

revient sur le défléchage du poste occitan à Montréal et demande ce que signifie « l’expérimentation » du bilinguisme à Florac, alors que l’enseignement bilingue est installé, dans les textes et dans les faits, depuis la fin des années 1980.

La DASEN de l’Aude

redonne la même réponse… confuse et compliquée, qui avait provoqué la colère du CREO et motivé notre lettre du 13 mai dernier : http://www.felco-creo.org/13-05-20-reponse-de-madame-la-rectrice-a-la-lettre-du-creo-14-avril/.

Elle précise cependant que la question est étudiée en collaboration avec la conseillère pédagogique de l’Aude, et que son créés deux « berceaux » de professeurs d’école stagiaires occitan à Montréal.

Christophe CAUSSE présente la formation en premier et second degré et les projets pédagogiques en cours.

Voir diaporama CALR-010720-diaporama administration

Marie-Jeanne VERNY (CREO-Lengadòc)

évoque la formation continue nécessaire et indique qu’il faudrait faire un état précis des ressources humaines titulaires ou non titulaires des concours pour couvrir les besoins et veiller notamment à la couverture microscopique des enseignements de disciplines non linguistiques. Elle demande ce qu’il en est des collaborations entre l’Education nationale et l’OPLO pour la formation des maîtres en disciplines non linguistiques (exemple de l’Académie de Bordeaux où le Rectorat décharge des professeurs dont la formation est financée par l’OPLO.

Estève CROS

répond que dans le cadre de l’élaboration de la convention académique de Montpellier, le sujet, bien identifié, a fait l’objet d’échanges entre la Région et le Rectorat.

Sur la question de la formation initiale, il précise en outre qu’il se tient à la disposition de l’INSPE de l’Académie de Montpellier afin d’étudier la possibilité, outre la formation en présentiel à Carcassonne, d’ouvrir des formations en distanciel sur l’ensemble des autres sites de l’INSPE, dans le cadre également de financements régionaux via l’OPLO qui pourraient être trouvés, sur le modèle de ce qui a été réalisé par l’Office avec l’INSPE d’Aquitaine.

[1] Nous nous limitons ici aux membres du conseil qui se sont exprimés pour l’enseignement public.

[2] Note du CREO : alors qu’il y a une Calandreta à Limoux dont les élèves pourraient bénéficier du suivi en collège.

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