24-02-19 – Compte rendu CREO Lengadòc du groupe de travail occitan rectorat 21-02-19

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NB : on trouvera à la suite de ce compte rendu un document annexe recensant les principaux problèmes de l’enseignement public de l’occitan dans notre académie. ce document a vocation à être complété d’ici le CALR prochain.

Le secrétaire général du rectorat présente ce groupe de travail comme une préparation du CALR qui est prévu fin mars début – avril.

Il explique les distorsions de calendrier : au CALR de juin, l’automne avait été évoqué pour la tenue de ces réunions, mais il a fallu tenir compte du résultat des élections. Les instances siégeant au CALR devraient être stabilisées pour les prochaines années. Ce groupe de travail réunit les membres de l’administration ainsi que les représentants des syndicats et des associations. Il manque le représentant des formateurs qui n’a pas encore été désigné.

Le SG rappelle les constats du CALR de juin, portant notamment sur la nécessité de clarifier les données, en ce qui concerne les constats d’effectifs ainsi que l’étude du public scolaire qui suit un enseignement de LR. Il donne ensuite la parole à la salle

La représentante du CREO s’exprime sur plusieurs points :

  • Elle remercie Madame la Rectrice d’avoir immédiatement réglé, suite au CALR de juin, la question épineuse du poste de CPD Hérault. La nomination d’une collègue titulaire affectée à plein temps sur ce poste a réenclenché une dynamique quant à l’animation et au suivi des écoles pratiquant un enseignement de l’occitan.
  • Elle remercie également le rectorat pour la tenue de ce groupe de travail qui correspond à un besoin et permet de préparer tranquillement le CALR. La dissociation de deux groupes catalan / occitan, demandée par les enseignants de catalan, est également une bonne chose, car elle permet, pour chaque langue, un travail plus approfondi.
  • Elle ne s’explique pas cependant l’absence de réponse rectorale aux courriers successifs qui ont été adressés par le CREO (http://www.felco-creo.org/category/contactes-rectorat-lengadoc/)
  • Elle pose la question de la non-signature de la déclinaison académique de la convention Ministère / OPLO / Régions Nelle Aquitaine / Languedoc Roussillon du 16 janvier 2017. En ligne à l’adresse  http://www.felco-creo.org/signature-dune-convention-sur-lenseignement-de-loccitan/.
  • Elle présente et commente l’état des lieux dans le second degré (Voir annexe à la suite) et interroge sur la mise en place de la réforme des lycées
  • Elle insiste sur le problème de la discontinuité des enseignements du premier degré au lycée (exemples nombreux en annexe de rupture de cette continuité à la suite de ce compte-rendu), totalement contradictoire avec les engagements ministériels.
  • Au niveau du 2nd degré, elle souligne la carence en ressources humaines de l’académie (de 56 enseignants au début 2000 à une petite trentaine actuellement). Cette carence a abouti à des fermetures d’enseignements, à des services éclatés. Pour limiter leurs déplacements, les collègues sont amenés à enseigner leur valence. C’est ainsi qu’il y a actuellement 14 ETP utilisés dans l’enseignement de la valence et non compensés par la création de postes en occitan.
  • Elle souligne l’absence de politique de développement du bilinguisme public : aucune nouvelle ouverture depuis 3 ans
  • Elle demande que la chargée de mission IPR retrouve les prérogatives prévues par les textes et qui lui ont été peu à peu retirées. :
    • la situation actuelle, une personne chargée de coordonner la politique des langues étrangères et régionales, ne lui semble pas conforme aux textes qui précisent la spécificité des langues régionales: « Au niveau académique, la coordination entre les différents niveaux d’enseignement, l’animation, le suivi du dispositif d’enseignement des langues et cultures régionales sont placés sous la responsabilité d’un coordonnateur académique, inspecteur ou chargé de mission d’inspection, désigné par le recteur. » Circulaire relative à l’enseignement des langues et cultures régionales – circulaire n° 2017-072 du 12-4-2017.
    • le ressenti des collègues est très négatif concernant ce changement de mission et cette diminution de responsabilités intervenus dans notre académie qui avait auparavant fonctionné comme ses voisines avec une coordination des enseignements de langues régionales sous la responsabilité d’un chargé de mission particulier. Les collègues perçoivent là un manque évident d’intérêt spécifique et de bienveillance pour leur discipline. Cette situation est d’autant plus mal vécue que la souffrance au travail est grande suite à la déperdition importante de ressources humaines qui aggrave les conditions de travail des collègues en poste.
    • Les collègues conseillères pédagogiques pour le premier degré n’arrivent pas à obtenir un rendez-vous
    • Au bout de quelques années de fonctionnement de ce dispositif, force est de constater que les effets en sont objectivement très négatifs : comment expliquer autrement les ruptures de continuité entre niveaux, l’absence de cohérence par bassin ?

Les représentants de la FSU posent la question de l’absence de documents préparatoires au groupe de travail.

Ils exposent les difficultés et la souffrance au travail de certains collègues qui ont abouti à des démissions ou à des replis sur l’enseignement de la valence.

La FSU souligne les besoins en heures et en postes. En effet, la perte des heures dans les établissements rend les services instables et lacunaires. Cette perte des heures s’explique notamment par des DHG contraintes qui obligent les établissements à des choix difficiles. Lorsque les établissements reçoivent des heures spécifiques, ils sont tentés de les utiliser pour d’autres usages.

Ses représentants demandent également des moyens en remplacements, inexistants pour l’heure.

Ils insistent sur

  • La non-signature de la convention,
  • les besoins en formation des maîtres,
  • les besoins de postes fléchés pour stabiliser et développer l’enseignement bilingue et sur l’affichage des postes. Ils demandent des moyens humains supplémentaires pour ces  sites bilingues.
  • Le besoin de stagiaires en occitan, dans l’Aude notamment
  • Le besoin de postes de remplacements

LE SG répond sur la Convention additionnelle

Elle n’est pas non plus signée dans l’académie de Toulouse pour des raisons administratives ; il devrait y avoir une signature commune des 2 académies sur des textes rédigés dans les mêmes termes ;  à Toulouse, les conseils départementaux sont partie prenante, ce qui complique la tâche administrative.

NB : réflexion du CREO après la réunion : cela complique peut-être la tâche, mais cela permet aussi une implication de collectivités importantes que sont les départements, notamment au niveau des collèges.

Les représentants de FO

évoquent un cas de non-dérogation d’un élève bilingue de Mireval pour le collège de Villeneuve-lès-Maguelonne.

Après ces échanges préliminaires, sont projetés des documents sur la situation académique où il s’avère que les chiffres ne sont pas exacts, malgré les efforts de collecte de données présentés par l’administration. Les remontées du terrain seraient, selon l’administration, insuffisamment rigoureuses pour avoir un état des lieux précis.

Les représentants syndicaux FSU et FO

soulignent la lourdeur croissante des tâches administratives des directeurs d’école qui expliquent ces difficultés

L’ensemble des membres du groupe de travail constatent l’érosion implacable des effectifs entre le 1er degré et le lycée.

Selon le CREO, la baisse relative du poids des coefficients en est une des causes fondamentales. Cette situation est encore aggravée par la réforme des lycées en cours contre laquelle il y a une forte mobilisation (3000 manifestants à Toulouse le 17 février, venus des 8 académies occitanes). En effet, le lycée est un maillon fondamental pour préparer les viviers universitaires et donc pourvoir les formations de maîtres (CRPE spécifique, CAPES)

Au niveau des moyens affectés par le rectorat à l’enseignement du catalan et de l’occitan, l’administration annonce, pour les deux langues :

  • en collège : 210 h (soit 11, 7 ETP)
  • en lycée : 78 h  (soit 4, 3 ETP)

La représentante du CREO

fait remarquer malicieusement que l’égalité républicaine ne semble pas de mise quand on compare les réseaux serrés de l’enseignement du catalan et la pauvreté des moyens affectés à l’occitan. Loin de regretter les moyens donnés au catalan, elle demande une réduction de l’écart entre les deux langues enseignées dans l’académie qui aille dans le bon sens, alors que l’écart ne cesse de croître.

Le CREO et la FSU

demandent quels seront les enseignements de spécialité ouverts à la rentrée, sans toutefois attendre des miracles de cette nouvelle disposition plus symbolique qu’effective et pour l’instant totalement virtuelle.

Annexe : principaux problèmes recensés par le CREO

NB : cette enquête sera affinée d’ici le CALR

Aude

  • Collège de Grazailles – Carcassonne. Fermeture programmée en 4ème – 3ème
  • Pas de continuité du bilingue (enseignement DNL) à Lézignan-Corbières alors que le professeur d’occitan titulaire, Benjamin Marc, a un CAPES d’occitan avec valence histoire-géographie.

Gard

  • Pas de continuité entre les collèges du bassin de Milhaud et le lycée, malgré l’accord du proviseur qui attend « un coup de pouce » rectoral au niveau des moyens
  • Défléchage du poste d’occitan de l’école Marie Pape-Carpentier. C’est la T1 spécialisée occitan qui part, et 5 classes, cad l’ensemble des CM1 et CM2 qui ne font plus occitan. Or l’option au collège est maintenue. Le collège de Clarensac avait vocation à remplacer le collège Révolution qui accueillait les élèves de Calandreta. Que prévoit l’administration comme secteur de développement de l’occitan pour compenser ce défléchage ?
  • Une bonne nouvelle : l’ouverture – enfin ! – d’une heure au collège d’Alès pour accueillir les enfants du site bilingue de St Privat les Vieux. Cela étant, on ne peut pas véritablement parler là de continuité du bilinguisme.
  • En revanche, la fermeture au lycée Chamson du Vigan serait envisagée, là encore malgré la présence du site bilingue public.

Hérault

  • De nombreuses fermetures et ruptures de continuité
    • Fermeture lycée Frédéric-Bazille, après 15 ans d’existence d’une convention avec le collège Calandreta et la présence d’une collègue chevronnée
    • Fermeture lycée Joffre, malgré la présence de l’occitan au collège
    • Fermeture collège Trentanel Gignac, malgré l’existence de nombreux enseignements d’occitan dans les écoles publiques du secteur de recrutement et d’une école Calandreta
    • Fermeture totale au lycée de Lodève
    • Fermeture programmée (d’abord 2nde, puis 1ère et tale) au lycée de Clermont l’Hérault ; Pas d’enseignement de DNL au collège malgré l’existence ancienne du site bilingue public et de deux Calandretas à proximité. Il y a là une rupture évidente de continuité.
    • Pas de continuité collège / lycée sur Lunel, malgré la présence d’un enseignement dynamique
    • Rien n’est prévu pour assurer l’enseignement de DNL au collège Clémenceau malgré le dynamisme des sites bilingues existants (maternelle + primaire).
    • Rien n’est prévu non plus à Béziers pour assurer la continuité en collège du site bilingue Mandela et assurer ainsi la continuité avec le lycée Henri IV.
    • Demande d’ouverture de site bilingue à l’école Olympe de Gouges pour assurer le vivier en collège par la suite.

Lozère

  • Pas de suivi effectif du bilinguisme dans le second degré (enseignement de DNL) malgré l’ancienneté d’implantation des sites bilingues dans le premier degré.
  • Demande d’affectation de PE bilingue dans un département où l’enseignement est très dynamique et concerne, selon l’administration, 1/3 des effectifs totaux des élèves.
  • Remarque après la réunion : le CREO a demandé à plusieurs reprises que le site lozérien de l’ESPE ouvre une formation de sensibilisation à l’occitan qui permettrait de créer un vivier de maîtres dans un département très éloigné de Carcassonne où se fait la formation des maîtres bilingues.
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