La réunion est ouverte par le DASEN qui souligne la qualité du travail partenarial réalisé dans ces divers groupes de travail. Tous les participants font preuve d’exigence et d’engagement. Le groupe de travail « occitan » est pour lui un élément-clé du pilotage départemental. L’apprentissage de l’occitan est, selon lui, un élément de réussite pour les élèves dans le cadre d’une vision humaniste de l’école. Il conclut en citant le propos de Jaurès sur l’ouverture aux langues romanes facilitée par la connaissance « du languedocien et du provençal »[1]
La représentante du CREO remercie les autorités académiques et les représentants de la Région d’avoir conjointement impulsé cette dynamique de travail en partenariat et dans le dialogue avec associations et syndicats. Remercie pour la qualité des échanges francs et cordiaux. Regrette que les documents préparatoires ne soient pas communiqués en amont (demande faite pour tous les GT). Cela permettrait de gagner du temps pour les échanges et d’observer à loisir les tableaux chiffrés et les cartes (peu lisibles de loin pour les non-Audois).
Lire le compte rendu officiel : Compte-rendu GT Aude
Consulter l’intégralité du diaporama : Groupe de travail occitan 09.11.23
Les effectifs – La cartographie
Remarques générales
- Augmentation généralisée des effectifs, même si baisse de l’option en collège compensée par une augmentation en collège bilingue.
- Problème récurrent des lycées : 31 élèves pour tout le département
- L’enseignement de l’occitan, tous niveaux, toutes modalités, touche 10,3 % des élèves de l’Académie.
Le diaporama présente les projets d’ouvertures nouvelles de sites, en bilingue, sensibilisation ou renforcé.
Question est posée de nouvelles habilitations de collègues selon un texte de 2007 qui prévoit que le candidat soit évalué selon
- Connaissance des textes officiels
- Niveau B1 en compréhension
- Entretien avec les autorités pédagogiques
- Visite de classe
Le dispositif est donc à relancer.
Des échanges très pointus ont lieu sur la sectorisation dans le département et ses effets sur les cursus en occitan. La question est notamment posée de l’augmentation des demandes de bilingue à Berthelot (Carcassonne) qui amènerait à deux classes multi-niveaux, de plus de 30 élèves chacune. La majorité des participants juge que cet effectif ne peut pas garantir un bon niveau pédagogique. Question est posée au représentant de Calandreta de la moyenne des effectifs dans ses classes : réponse : 24 (même s’il y a parfois des classes plus chargées, dit-il).
La représentante du CREO
fait remarquer que la situation impose l’attribution à l’Académie de moyens spécifiques fléchés pour l’enseignement de l’occitan, seuls à même d’aider les autorités académiques dans leur volonté de développement de l’enseignement de l’occitan en évitant les conflits au sein des équipes ou des écoles. Seuls ces moyens spécifiques permettront, selon elle, de régler au mieux « les problèmes de carte scolaire » évoqués par le DASEN à propos de Berthelot. Elle met également en garde quant aux conditions de travail des collègues des sites bilingues, dont la pédagogie est exigeante et difficile et qui peuvent parfois se heurter au reste des équipes. Elle signale plusieurs abandons de bilinguisme de la part de collègues, parfois parmi les plus compétents et les plus engagés, mais qui se sont découragés devant certaines difficultés. Elle souligne qu’il ne suffit pas de « planter des drapeaux » de nouveaux sites, mais qu’il faut aussi entourer les équipes, les sécuriser, conforter leur niveau linguistique.
Le représentant de la FSU
souligne également la nécessité de répondre aux inquiétudes – justifiées ou non – des collègues en poste. Il pose la question des moyens en cas d’ouverture de section bilingue en collège.
Le DASEN
répond que ces moyens sont donnés et évoque une nouvelle fois la question de la sectorisation qui influent sur la construction des cursus. IL souligne également l’arrivée à Lézignan d’une nouvelle collègue (CAPES occitan, valence HG) très motivée et volontariste, qui a besoin d’être soutenue pour qu’un enseignement bilingue soit réellement mis en place au collège Joseph Anglade. Le DASEN et le chargé de mission IPR confirment ces dires.
En ce qui concerne les ressources humaines,
G. Arbousset, de l’INSPE, suggère de mieux utiliser les étudiants en formation afin qu’ils effectuent leurs stages en situation en occitan. (Il parlait des contractuels alternants.)
Sylvain Blachon (OPLO, qui n’a pas eu le temps en fin de séance de présenter son travail…)
souhaite que soit réalisée une nouvelle enquête pour identifier les collègues souhaitant recevoir une formation pour enseigner l’occitan. Il suggère également que soit établi un véritable plan de formation cohérent
Des questions se posent quant aux « études de faisabilité » d’ouvertures de bilinguisme entreprises par la Région.
Il y a là un gros travail qui a porté ses fruits, à l’évidence, car le bilinguisme public se développe dans l’académie. Cependant se pose la question de l’implication des équipes pédagogiques et des conseils d’écoles en amont de la construction d’un projet, question posée conjointement par le DASEN et par le CREO
Selon le CREO,
par expérience d’autres groupes de travail (mais aussi d’autres expériences de conflits dans les écoles au sein des équipes), tant que la réflexion avec l’équipe pédagogique et la direction d’école concernée ne sera pas faite au préalable, on s’expose à des difficultés relationnelles qui pèseront longtemps sur le site bilingue lui-même, et mettront les collègues occitanistes, souvent de jeunes collègues fraîchement issus des concours, dans des situations très difficiles. On ne développera pas l’enseignement de l’occitan contre les personnels – et leurs représentants syndicaux-, mais AVEC eux.
Le DASEN
insiste beaucoup sur le « ressenti » des équipes. Il faut les associer pour que les collègues des écoles visées sachent qu’on travaille dans le sens de l’école. L’accord se fait sur l’idée que la DSDEN doit être prévenue dès le contact établi entre la mairie et la DSDEN.
La Région
est en contact avec les communes de Gruissan, Castelnaudary, Cépie et Bram. La situation à Cépie (RPI) rend peu probable l’ouverture d’un cursus bilingue à court terme. À Bram, l’initiation est faite par une PE qui est sur le dispositif TPS. Les communes de Gruissan et Castelnaudary sont également en contact avec le réseau Calandreta.
Au collège de Rieux-Minervois,
où des parents d’élèves issus du réseau Calandreta demandent régulièrement l’ouverture d’un enseignement de l’occitan, l‘IPR va étudier la possibilité d’une ouverture sur des moyens de la DGH, après une tentative d’ouverture d’un atelier l’an dernier.
La FSU
- demande si des demandes comparables existent à Sigean et Limoux. Ce n’est pour le moment pas le cas. (La Calandreta de Sigean a des effectifs plus petits.)
- pose la question des lycées, notamment le suivi à NARBONNE. L’IPR indique que la possibilité de rouvrir l’enseignement au lycée Lacroix va être étudiée.
Plusieurs personnes constatent qu’il faut veiller au suivi collège / lycée
mais aussi savoir que l’entrée au lycée est souvent, pour les adolescents, un moment où ils veulent « passer à autre chose ».
Demande est faite par le CREO et par le représentant de la Région
qu’on étudie la question des débuts en lycée, ce qui était la seule modalité dans les années pionnières. IL y aurait certainement là un nouveau vivier.
Le CREO
demande que l’OPLO reprenne la campagne arrêtée en plein vol d’un « plan lycées ». C’est là qu’est l’urgence : depuis que les diverses réformes (à commencer par les changements du poids relatif des coefficients pour finir par la catastrophique réforme Blanquer qui a vidé les enseignements optionnels), les viviers des Universités s’effondrent, et avec eux ceux des concours (où les postes existent mais ne sont pas pourvus fautes de candidats). La représentante du CREO insiste sur l’importance des études universitaires, de la licence d’occitan, en particulier, seule à même d’assurer un niveau linguistique suffisant pour de futurs enseignants.
[1] Termes de Jaurès.
[MJ1]A préciser
[MJ2]A préciser)
Remarque MJV après la réunion
sur la fiche OPLO à destination des collectivités intitulée « ouvrir un cursus bilingue », « la concertation avec l’équipe pédagogique, avec les parents d’élèves, avec la DSDEN » apparaît en troisième position. Cette troisième position est incompréhensible. Elle semble dire que les équipes enseignantes sont une simple variable d’ajustement.