Colloque FLAREP 21, 22, 23 octobre – les conférenciers et conférencières

  • Gwenolé Larvol (Université de Brest) dimanche 22 octobre 16h45

L’école peut-elle aider des élèves qui n’ont pas ou peu de liens avec les langues « régionales » à se les approprier ?

Résumé de la communication

Suite à la rupture dans la transmission familiale des langues dites régionales et à leur disparition organisée dans la sphère publique, il arrive très fréquemment que les élèves qui sont scolarisés dans ces langues ne les fréquentent qu’à l’école, ou presque. Dans ce contexte, il n’est pas étonnant que nombre d’entre-eux considèrent le breton, l’occitan, le corse, … comme étant seulement la langue de l’école ou la langue de l’enseignant·e, particulièrement si cette socialisation linguistique limitée n’est pas prise en compte dans les pratiques des enseignants. Cette communication abordera les enjeux de l’appropriation de la langue minorée par les élèves et proposera des leviers potentiels pour que leurs enseignants les aide à considérer la langue fréquentée principalement à l’école comme étant, malgré tout, leur langue.

L’intervenant

Gwenole Larvol a été professeur des écoles bilingue breton – français durant quinze ans dans le Finistère. Il est maitre de conférences au département de sciences de l’éducation de l’université de Bretagne occidentale (UBO) et rattaché au laboratoire du CREAD.

  • Michel Launey (Université Paris IV) Dimanche 22 octobre 11h15

Langue française et langues de France: quels bilinguismes?

Résumé de sa communication

La présence scolaire des langues de France s’inscrit entre trois pôles : 1) apprentissage à partir d’un niveau supposé zéro (modèle LVE) ; 2) entretien d’un bilinguisme existant ; 3) activités de langage en LCR-L1 (langue première) avec le français en L2 (FLS).
D’autre part, les langues de France présentent avec le français une grande échelle d’altérité, de très faible (langues d’oïl) à très forte (basque, langues amérindiennes, austronésiennes, mahoraises…), sans oublier la « fausse proximité » (par le lexique mais non la grammaire) des créoles français. On peut y ajouter la proximité de certaines LR avec des langues étrangères officielles et standardisées.
La combinaison de ces paramètres ouvre sur des programmes et des objectifs (observation réfléchie conjointe, préservation de la « glottodiversité », développement des capacités métalinguistiques…) qui peuvent contribuer à la formation d’élèves et de citoyens ouverts et épanouis dans leur bilinguisme.

L’intervenant

Michel Launey a été enseignant-chercheur en linguistique à Nancy-II, Paris-VII et à l’IRD de Guyane, où il a également assuré des éléments de formation initiale (IUFM) et continue (DAFOR) des enseignants. Il est l’auteur d’ouvrages et d’articles sur deux langues amérindiennes (nahuatl et palikur), et sur l’enseignement du FLS aux élèves allophones. Son dernier ouvrage, La République et les langues (Raisons d’agir éditions, 2023), est une analyse historique et critique des politiques linguistiques de la France.

  • Philippe Martel (Université Paul-Valéry-Montpellier 3) – Dimanche 22 octobre 18 h

Robert Lafont, artisan du travail coopératif entre langues de France

Conférence suivie d’échanges avec la salle : depuis les années pionnières, qu’est-ce qui a changé?

Résumé de la communication

Dès les années 1950, autour et après les batailles pour la loi Deixonne, le jeune Robert Lafont a été au cœur d’un vaste mouvement de lutte pour la reconnaissance des langues régionales et leur place dans l’enseignement public. Cet engagement prenait à la fois la forme d’une lutte politique, avec interpellation des élus et celle d’un mouvement de réflexion et de formation des enseignants. Avec les moyens du temps (échanges de courriers, téléphones, rencontres physiques, construction de stages…) Lafont a su, notamment avec le Breton Armand Keravel, animer un mouvement revendicatif coordonné en suscitant ou en créant des structures militantes par langue (les sections pédagogiques de l’IEO, puis les CREOs) coordonnées au niveau national dans le MLCR – mouvement laïc des Cultures régionales, dont la FLAREP est en quelque sorte l’héritière, comme nous sommes tous redevables à ce travail de pionnier, poursuivi par Lafont jusqu’à son dernier souffle.

L’intervenant

Philippe MARTEL est historien, professeur émérite à l’Université Paul-Valéry-Montpellier 3 – et ancien président de la FELCO -. Il est l’auteur d’un grand nombre d’articles et ouvrages sur la question occitane depuis le Moyen-Âge jusqu’à l’époque contemporaine. Il s’est notamment intéressé au Félibrige, mais aussi à la question de l’école et a publié récemment une Histoire de l’Occitanie qui est un excellent ouvrage de vulgarisation.

  • Pasquale Ottavi, Université de Corte Samedi 21 octobre 18h :La généralisation de l’enseignement public du corse, le fruit de 40 ans de luttes.
  • Stéphanie Vaissière (conseillère pédagogique en occitan) avec Mariana Fonseca (Université de Genève) – dimanche 22 octobre 17h15 : Plurilinguisme, inclusion et construction des savoirs: quelle place pour l’occitan ?
  • Mariana Fonseca (Université de Genève) – dimanche 22 octobre 17h15, avec  Stéphanie Vaissière (conseillère pédagogique en occitan) : Plurilinguisme, inclusion et construction des savoirs: quelle place pour l’occitan ?
  • Laurent Gajo (université de Genève) – Dimanche 22 octobre 10h45 : Entre héritage monolingue et invitation utilitariste au plurilinguisme : l’éducation en langue régionale comme voie d’issue?
  • Cyril Gispert, directeur du CIRDOC – Institut occitan de cultura – dimanche 22 octobre 18h30 : Présentation commentée de l’exposition Robert Lafont
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