La collection poétique « Messatges » vit le jour en février 1942, avec la publication d’une anthologie, bilingue, de Poesies catalanes de l’écrivain roussillonnais Joseph Sébastien (Josep Sebastià) Pons, auquel la revue OC, la même année, consacrait un numéro d’hommage.
Un gros quart de siècle plus tard, en 1960, 28 recueils (n° 28, Robert Allan, Li cants de la tibla) avaient été publiés sous cette enseigne, auxquels il convient d’ajouter les 5, plus volumineux, de la série « Òbras » de la même collection (œuvres de Pons, Nelli, Saurat, Lafont).
« Messatges » ne constituait pas, au XXe siècle, la première tentative en ce sens: d’autres avaient vu le jour auparavant, dans le cadre, par exemple, des éditions Occitania, dirigées entre Toulouse et Paris par Eugène-Humbert Guitard (textes de Perbosc, Grenier…). La revue Marsyas, créée par Sully-André Peyre en 1921, avait également, sous son nom, entrepris de promouvoir des poètes prometteurs, au premier rang desquels figurait le Provençal Jòrgi Reboul.
Cependant, « Messatges », publiée par la revue OC, d’abord sous les auspices de la Societat d’Estudis Occitans, puis de l’Institut d’Estudis Occitans, a profondément marqué dans la durée le devenir de la poésie d’oc. Outre les recueils, la lecture des revues qui en ont rendu compte, comme celle des correspondances aujourd’hui accessibles ou encore à repérer, permettent de jeter un regard renouvelé sur une marqueterie poétique d’une réelle richesse.
– Une ou plusieurs orientations: la direction de « Messatges » à travers les vingt premières années. Choix éditoriaux, contestations et polémiques à leur sujet;
– L’établissement des recueils: auteurs et éditeur(s), des manuscrits au texte imprimé ;
– Les auteurs de « Messatges » : qui sont-ils, d’où viennent-ils? Se lisent-ils entre eux (l’art de la dédicace, de la citation, explicite ou implicite) Se répondent-ils ? ;
– « Messatges »et la revue OC.
– Les contraintes éditoriales et leur retentissement sur le contenu des recueils ;
– Unité et diversité : une « école poétique » ou un éclectisme sous couvert de « modernité? Modèles, innovations, recherches, continuités et ruptures ;
– Choix thématiques (poésie des paysages, des mots, des êtres, imaginaire et réalité, poésie politique…) ;
– Poésie occitane et poésie catalane (roussillonnaise), de Pons à Cerdà ;
– Quelle langue pour la poésie ? Une stylistique géographique ? Une modernité dégagée des pesanteurs locales ? Une poésie de la diversité linguistique ?
– Formes fixes et formes « inventées »: les préférences formelles des poètes de « Messatges » ;
– Les influences revendiquées ou perceptibles (françaises, hispaniques, etc.) ;
– Poésie en français et poésie en occitan au lendemain de la guerre: échos, incompréhensions, échanges et rencontres;
– Écriture en occitan, écriture en français: les choix d’une collection fondée sur le bilinguisme. Qui traduit et comment traduit-on ?
– La réception des recueils: critiques (presse occitane, presse française et au-delà) et polémiques ;
– Poésie et arts plastiques ;
– Parallèlement à l’aventure de« Messatges » s’est développée en Provence au début des années 1950, sous la houlette de Max-Philippe Delavouët, une collection poétique fondée sur le dialogue entre écriture, gravure, peinture et collages, la « collection du Bayle-Vert ». Une lecture comparative (et contrastive) de « Messatges » et des livres du « Bayle-Vert » serait souhaitable.
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