10-10-20 – Actions « Pour que vivent nos langues »

NB : Version occitane à la suite.

« Pour que vivent nos langues », qu’est-ce que c’est ?

C’est un slogan, et c’est plus qu’un slogan.

Un vœu et, plus qu’un vœu, une exigence d’action.

Et d’abord, c’est le nom d’un collectif entre toutes les langues de France, toutes celles qui sont menacées par les « réformes » de ce gouvernement, en particulier celles de Blanquer. Une initiative qu’il faut saluer, parce que des structures communes entre ces langues, il n’y a pas beaucoup (la FLAREP pour l’enseignement public, ne fan part la FELCO e Oc-bi, Eskolim pour l’enseignement associatif…).

Lo collectif « Pour que vivent nos langues » s’est fondé il y a maintenant un an, à l’initiative de deux élus, le député breton Paul Molac et le député européen (corse) Alfonsi, avec la convergence d’une grande partie des grandes associations culturelles des diverses régions concernées. Ce collectif avait organisé à l’automne 2019 une manifestation parisienne devant le ministère, et avait récidivé en juin 2020, avec une délégation à l’Elysée porteuse d’une lettre, qui a reçu une réponse en forme de non-réponse d’un serviteur de l’actuel président. Du temps où se programmait une seconde journée de larges manifestations, pour le 10 octobre. C’est sur cela qu’il nous faut maintenant faire le point, avant de penser aux suites de ces actions.

Pour un bilan du 10 octobre

Un petit album photos de l’action sur Montpellier et autres lieux

À la FELCO nous sommes d’autant plus légitimes pour dresser ce premier bilan que nous sommes dans le processus depuis le début. Le collectif « Pour que vivent nos langues » a régulièrement organisé des conférences téléphoniques. Chaque fois, ou presque, la FELCO était représentée. La FELCO a aussi aidé à l’élaboration des courriers et des manifestes, comme à la collecte des signatures d’élu et de syndicats, indispensables à la fois pour élargir l’action au-delà des deux initiateurs et pour obtenir des soutiens utiles dans les négociations indispensables avec le gouvernement.

Nous étions donc présents, un peu partout, avec les collègues de nos associations académiques, là où s’organisait, en pays d’oc, une manifestation (une bonne quarantaine). Le moins que l’on puisse dire c’est que cela n’allait pas de soi, avec la menace du covid 19. Certains ont hésité avant de venir, mais ils ont été présents. D’autres avaient explicitement dit qu’ils ne viendraient pas et qu’il ne fallait pas venir (et nous ne les avons pas vous). Partout il avait fallu négocier durement avec la préfecture ou la municipalité, prendre l’engagement solennel de respecter les fameuses distances… Un peu partout sur le net vous pouvez trouver des liens et des photos sur ces moments de rencontre revendicatif. Ici je parlerai de celui où j’étais, à Montpellier, où se retrouvaient des gens de la Région, ceux qui n’étaient pas à Béziers ou Narbonne ou Carcassonne ou Castelnaudary ou Lodève etc… Des collègues du CREO Toulouse étaient venus en délégation, que nous saluons particulièrement.

L’événement a commencé à 11 h du matin, dans une salle fournie par la municipalité, où il était permis de tenir cette réunion dans la limite de 80 personnes. Les participants ont donc pu écouter les prises de parole de la présidente du CREO Lengadòc et co-secrétaire de la FELCO, MJ Verny, puisque c’est elle qui avait, avec l’association, assuré la préparation concrète de l’évènement. Puis des représentants de la municipalité (2 adjointes, Agnès Robin qui représentait le maire Mickaël Delafosse) et Agnès Saurat, qui représentait aussi Jean-Luc Gibelin, vice-président de la Région, et Arnaud Roussel, représentant les sections SNES/FSU des académies de Toulouse et Montpellier ; il se trouve qu’un certain nombre de syndicats départementaux ou académiques de la FSU, ainsi que Frédérique Rolet, secrétaire nationale du SNES avaient soutenu l’action du 10 octobre, organisée par  « Pour que vivent nos langues ». Il faut d’autant plus le souligner qu’en dehors de 2 sections de Sud et du SIAES, les autres syndicats d’enseignants ont été d’une grande discrétion…

Après cette réunion, nous nous sommes engagés dans un défilé discret et bref entre le lieu de la réunion et l’Esplanade de Montpellier, efficacement accompagnés par des musiciens amis avec drapeaux, banderoles, et pancartes où figuraient les noms des divers établissements primaires, secondaires, ou supérieur de l’Académie, où existait encore un enseignement de l’occitan. Le tout avec un public de 150-170 personnes selon la police, 200 selon les organisateurs, en conformité avec un rituel vieux comme le monde. Y ont pris la parole un troisième adjoint municipal, et les représentants du CREO Toulouse, de l’IEO régional, et de Calandreta.

Compte tenu du contexte (Montpellier était sur le point de passer en alerte écarlate, ou purpurine, nous ne savons pas trop) nous pouvons considérer que la journée a été un succès. Il était difficile d’imaginer quelque chose de plus massif : de fait, à Toulouse se tenait une manifestation « pour tous » anti PMA, avec 750 ou 800 personnes, pas tellement plus que nous à Montpellier, pour une cause qui mobilise des militants peut-être plus mobilisés que les nôtres : ce n’est pas la saison des mouvements de masse… Nous pouvons donc féliciter ceux qui se sont déplacés, à Montpellier et ailleurs. Et la FELCO coma ses associations académiques méritent elles aussi des félicitations, quel que soit le scepticisme de certains.

Échos médiatiques…

L’écho médiatique a été… ce qu’il est toujours dans ces circonstances : discret, voire inexistant sur la ville de Montpellier. Deux minutes sus FR3 Montpellier, en fin de journal du soir. Rien dans l’édition « Montpellier » du quotidien emblématique de la région Midi Libre (sic). Rien dans La Gazette

Dans d’autres régions, et même dans les petites villes en général, cela a été un peu mieux. Mais pour l’ensemble du mouvement, toutes régions confondues, rien dans les médias nationaux, me semble-t-il. La routine. C’est, une fois de plus, les limites de l’action, comme en son temps pour « Anem òc ». Il y a un mur médiatique particulièrement opaque – je ne vous dis pas la difficulté pour faire passer ne serait-ce qu’une tribune d’opinion dans ces médias… Le verre est donc à moitié vide, de ce point de vue.

N’empêche que nous y étions, présents et actifs… et le combat continue

Et un peu partout en pays d’oc, ce qui démultiplie le petit impact que nous avons pu avoir. Nous le disions, sans être écoutés, du temps de « Anem, òc » : un grand défilé dans un lieu unique, aussi grand et majestueux soit-il, touche une région, là où il se déroule, et pas plus.

Des manifestations éparpillées un peu partout permettent peut-être une visibilité plus grande.

Cela dit, le combat continue.

Il continue avec « Pour que vivent nos langues ».

Il continue aussi, à notre niveau, dans toutes les académies. Dans quelques jours, des délégués du CREO Toulouse sont reçus à Matignon. Nous verrons bien quelles réponses sont données par le premier ministre des « territoires ».

Nous devons le redire : « Nos daissarem pas tòrcer »*

« Nous ne nous laisserons pas tordre » : slogan des mineurs de Decazeville, pendant les grèves du début  des années 1960.

Philippe Martel

10 d’octòbre de 2020, per que viven nòstras lengas.

« Per que viven nòstras lengas », qu’es aquò ?

Es un eslogan, e es mai qu’un eslogan.

Un vòt, e mai qu’un vòt, una exigéncia d’accion.

E promier de tot es lo nom d’un collectiu entre totas las lengas de França, totas las que son menaçaas per las « refòrmas » d’aqueu govèrn,en particulier las de Blanquer. Una iniciativa que chau saluar, que d’estructuras comunas entre aquelas lengas, n’i a pas gaire (la FLAREP per l’ensenhament public, ne fan part la FELCO e Oc-bi, Eskolim per l’associatiu…).

Lo collectiu « Pour que vivent nos langues » s’es fondat l’i a aüra un an, a l’iniciativa de dos elejuts, lo deputat breton Pau Molac e lo deputat europenc (còrso) Alfonsi, amb la convergéncia de bona part de las grandas associacions culturalas de las diversas regions concernaas. Aqueu collectiu avia organizat a l’auton 2019 una manifestacion parisenca davans lo ministèri, e avia recidivat en junh de 2020, un còp lo confinament acabat, amb una delegacion a l’Elisèu portaira d’una letra, qu’a recebut puèi una respòsta en forma de non-respòsta d’un serviciau dau president actuau. Dau temps que se programava una segonda jornaa de manifestacions larjas, per lo 10 d’octòbre. Es sus aquò que chal aüra far lo ponch, drant de pensar a çò que poirè sègre.

Per un bilan del 10 d’octòbre

Pichòt album fòtos

La FELCO siam d’aitant mai legitims per faire aquela debuta d’analisi que siam dins lo processus despuèi la debuta. Lo collectiu PQVNL a regularament organizat de conferéncias telefonicas. A chasque còp o quasi la FELCO èra representaa. La FELCO avèm tanben ajuat a l’elaboracion dels corriers e dels manifestes, coma au rechampament de las signaturas d’elejuts e de sindicats, indispensablas a l’un còp per eslargir au delai dels dos iniciators e per obténer de sostens utils dins las negociacions indispensablas amb lo govèrn.

Eriam doncas presents, un pauc pertot, amb los sòcis de nòstres CREOs academics, aquí ont s’organizava, en país d’òc, una manifestacion (ne poèm comtar a priori una bona quarantena). Lo mens que se pòsche dire es qu’anava pas de se, amb l’amenaça dau covid 19. D’unes nos an dich qu’avian trantalhat drant de venir (mas son venguts, los avèm vistes). D’autres avian explicitament dich que vendrian pas e que chalia pas venir (e los avèm pas vistes). Pertot avia chalgut negociar aspre amb la prefectura o la municipalitat, prene l’engatjament solemne de respechar las famosas distàncias, tot aquò. Un pauc pertot suu net poètz trobar de liams e de fòtos sus aquestos moments de rescontre revendicatiu. Aquí parlarei d’aqueu ont èro, a Montpelhier, ont se retrobavan de monde de la Region, los qu’èran pas à Besiers o Narbona o Carcassona o Castel-nòu d’Ari o Lodèva etc… Eran tanben venguts en delegacion de collègas dau CREO Tolosa particularament matiniers e que s’ameritan doncas d’estre particularament saluats.

A començat a las 11 dau matin, dins una sala somosta per la municipalitat, ont, dins lo limit de 80 personas, èra permés de tenir un achamp preliminari. Los que l’i eriam avèm doncas pogut escotar las presas de paraula de la presidenta dau CREO Lengadòc e co-segretària de la FELCO, MJ Verny, d’abòrd qu’es ela qu’amb aqueu CREO avian assegurat la preparacion concreta de l’eveniment. Puèi de representants de la municipalitat (2 adjonches que l’una representava lo conse Mickaël Delafosse) e de la Region, e un del SNES : s’atròba qu’un cert nombre de sindicats despartimentaus o academics de la FSU, e la segretària nacionala del SNES avian sostengut e signat lo manifeste de « Pour que vivent nos langues ». O chau d’aitant mai sotalinhar qu’en defòra de 2 seccions de Sud e del SIAES, los autres sindicats d’ensenhaires son estats d’una grand discrecion…

Après aquel achamp, se siam engatjats dins un passa-carriera discret e brèu entre lo luec de l’achamp e l’esplanada de Montpelhier, acompanhats eficaçament per de musicians amics amb bandieras, bandieròlas, e plancardas ont figuravan los noms dels diverses establiments primaris, segondaris, o superior de l’academia, ont exista encara un ensenhament de l’occitan. Lo tot amb un public de 150-170 personas segon la polícia, 200 segon los organizaires, en conformitat amb un rituau vièlh coma lo monde. An pres aquí la paraula un tresen adjunt de la comuna e los representants dau CREO Tolosa, de l’IEO regionau, e de Calandreta.

Compte tengut dau contèxte (Montpelhier èra a mand de passar en alerta escarlata, o purpurina, sabèm pas tròp) poèm considerar que la jornaa es estaa una capitaa. Era dificil d’imaginar quauque ren de mai massis : de fach, a Tolosa se tenia una manifestacion « pour tous » anti PMA, qu’èran 750 o 800, pas talament mai que nautres a Montpelhier, per una causa que mobiliza de militants benlèu mai afogats que non pas los nòstres : es pas la sason dels moviments impausants… Poèm doncas felicitar los que se son despaçats, a Montpelhier e alhors. E la FELCO coma sos CREOs s’ameritan elos tanben de felicitacions, amai d’unes aguessen tendéncia a o pas creire

Ressons mediatics…

Lo resson mediatic es estat… çò qu’es sempre dins aquelas endevenenças : discret, e mai inexistent sus la vila de Montpelhièr. Doas minutas sus FR3 Montpelhier, en fin de jornau dau sera. Pas ren dins l’edicion « Montpelhièr » del quotidian emblematic de la region Midi Libre (sic). Pas ren dins La Gazette

Dins d’autras regions veèm qu’es un pauc melhor. Mas per l’ensems dau moviment totas regions mesclaas, pas ren dins los medias nacionaus me sembla. La rotina. Es, un còp de mai, lo limit de l’accion, coma en son temps per « Anem òc ». L’i a una paret mediatica particularament opaca –vos diso pas la dificultat per far passar quand foguesse qu’una tribuna d’opinion dins aquelos medias… Lo got es doncas a meitat vueide, d’aqueu ponch de vista.

Empacha pas que lai eriam, presents e actius… e lo combat contunha

E un pauc pertot en país d’òc, çò que desmultiplica lo pichon impact qu’avèm pogut aguer. O disiam, sens n’estre escotats, dau temps de « Anem, òc » : un grand passa-carriera dins un endrech unic, per grand e majestuós que sieie, tòcha una region, aquí ont se debana, amb aquò pas mai.

De manifestacions escampilhaas un pauc pertot permeton benlèu na visibilitat mai granda.

Aquò dich, lo combat contunha.

Contunha amb « Pour que vivent nos langues ».

Contunha tanben a nòstre nivèu, dins totas las academias. Dins quaques jorns, de delegats dau CREO Tolosa son recebuts a Matinhon. Veirem ben quentas respòstas son donaaas en cò dau promier ministre dels « territòris ».

O chau repetar un còp de mai : nos daissarem pas tòrcer.

Felip Martel

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