30-05-23 – Groupe de travail occitan Hérault – 23 mai 2023

Compte-rendu CREO Lengadòc – NB

  • le GT (qui a duré plus de 2 heures) s’est déroulé dans une atmosphère franche et cordiale, en suivant globalement le déroulé du diaporama réalisé par les services de l’EN, avec quelques retours et digressions sur tel ou tel point. Ce CR condense les discussions de façon thématique.
  • Ce CR doit être lu en complément du diaporama contenant les chiffres et les données administratives précises.
  • Ce diaporama faisait état également des nombreux projets pédagogiques réalisés aux niveaux du 1er et du 2d degré.

Présents

  • Administration : Céline Serva, conseillère p2dagogique d2partementale, Christophe Causse IPR Occitan, Mme Stéphanie Jeanne IEN 1er degré Béziers en charge de l’ Occitan (représente Mr Raymond DASEN adjoint)
  • Organisations syndicales : SNALC (2 personnes), UNSA Mr Alberge, FSU Mr Audebeau et Mme Andris
  • OPLO: Sylvain Blachon
  • Région : Vincent Rivière Région,
  • Ville et agglo de Montpellier: Boris Bellanger, adjoint
  • 2 représentants des Calandretas

La réunion s’ouvre par une présentation des effectifs qui sont en forte hausse dans le premier degré bilingue (+ 58), plutôt stables ailleurs (+ 6 en lycée : 55), en baisse dans le 1er degré extensif : 3661 (-231). Le total des effectifs en premier degré public est de 4954.

L’accent est mis sur les ouvertures des cursus bilingues dans le premier degré

Premier degré

Points positifs

Il y a une belle dynamique dans le Biterrois, grâce à l’aide de la Région, de l’OPLO et du travail de l’EN impulsé par la conseillère pédagogique départementale. Une réunion a été organisée à Sérignan en présence des élus, des parents d’élèves, d’enseignants du secteur. 17 familles volontaires pour inscrire leurs enfants en PS. 2 postes pourvus en carte scolaire. Projet d’1 classe PS /GS et un CP renforcé.

Nouveau cursus à Villeneuve-les-Béziers : 1 classe CP avec poste fléché. Une nouvelle réunion de présentation en direction des familles est organisée avec OCBI le 1er juin.

Au niveau de l’enseignement renforcé, des possibilités se dessinent dans le bassin du Minervois, qui permettront de renforcer les collèges de secteur. Des équipes sont volontaires à Cruzy, Capestang, Olonzac, Azillanet, Siran et La Livinière (qui sont de petites écoles). Cela permet d’apporter des élèves au collège.

Idem sur les secteurs de Sète et Mèze où se présentent des perspectives

Des « Études de faisabilité » ont été lancées sur les secteurs de Bessan, Florensac, Pézenas.

Le travail de terrain de l’association des parents d’élèves OCBI est souligné : dans l’académie de Bordeaux où cette association a une dynamique ancienne, 37 ouvertures de sites bilingues ont été réalisées.

Réserves et questions sur les ouvertures en bilingue et sur les ressources humaines

Le représentant de l’UNSA

insiste sur le respect des équipes éducatives et des directions d’école lorsque l’on évoque « la faisabilité » d’une ouverture de site bilingue. La Région sollicite l’Education Nationale sans consulter les équipes pédagogiques.

Vincent Rivière (Région) souligne

  • que plusieurs acteurs peuvent être à l’initiative d’une ouverture de site : parents, Région, municipalité, équipes pédagogiques…
  • que le rôle de contact avec les équipes éducatives revient à l’Education nationale : lui-même, comme chargé de mission Région, n’en a pas la compétence administrative.

OPLO : demande la transparence sur les procédures d’ouverture des sites bilingues. Demande d’inscription à la convention cadre de ces procédures.

Remarque du CREO

cette question de la confiance des équipes éducatives est fondamentale. Construire un site par « passage en force », c’est courir le risque de mettre en difficulté, par la suite, les collègues bilingues. La recherche de consensus préalable est fondamentale.

La question cruciale du mouvement est posée.

Celui-ci s’achève le 8 juin et il est difficile de prévoir quelles seront les affectations des collègues et donc la composition des équipes éducatives avec des collègues compétents – ou non… Comment concilier les droits des personnels avec la dynamique de l’enseignement de l’occitan ?

La représentante du CREO

se réjouit de la dynamique sur le Biterrois mais souligne la stagnation sur le Montpelliérain : pas d’ouverture depuis 2016. Le CREO a rencontré la mairie à ce sujet : voir compte rendu : http://www.felco-creo.org/13-04-23-le-creo-lengadoc-recu-par-les-elus-de-montpellier/.

Au niveau du premier degré, le CREO pose, une fois de plus, la question des ressources humaines.

Le CREO

connaît des collègues titulaires du CRPE bilingue qui effectuent une partie de leur service en français et souhaiteraient enseigner enseignement en occitan. Selon le CREO, il s’agit d’un gaspillage de compétences : nous n’avons pas assez de personnels compétents linguistiquement pour accepter qu’on n’utilise pas mieux les collègues, bien évidemment s’ils sont volontaires et en concertation avec les équipes pédagogiques.

  • Il y a eu un travail d’enquête dans le Gard et dans la Lozère, sur des ressources « dormantes » qui a été très positif. Qu’en est-il dans l’Hérault ? L’OPLO qui avait lancé une enquête pour identifier les volontaires, propose de partager les résultats de celle-ci.

Les représentants de la FSU, comme le CREO,

insistent sur le manque criant de remplaçants compétents en enseignement de l’occitan : cette carence entraîne le fait que des classes bilingues se trouvent confiées exclusivement à des enseignants monolingues le temps, par exemple, d’un remplacement de maternité.

Second degré

La représentante du CREO

redit son inquiétude au sujet du lycée : les effectifs sont ridicules et ne peuvent, en aucun cas, construire des viviers d’étudiants susceptibles de pourvoir les postes aux concours (public et associatif) : CRPE – CAPES. Le nombre de lycées proposant l’occitan est resté ce qu’il était après les fermetures (Joffre, Clermont l’Hérault, Sète, Frédéric-Bazille). Une pétition électronique a été lancée pour la réouverture du lycée de Clermont l’Hérault : quelle suite ?

La catastrophique réforme des lycées a mis à mal tous les enseignements optionnels, dont l’occitan. La situation des collègues est difficile et les échos sur la souffrance au travail remontent au CREO. Le métier d’enseignant attire de moins en moins et il n’y a pas de raison que l’occitan échappe à la règle. Le recul d’un an du passage du concours a découragé les candidats : un seul cette année a composé pour 32 départements et il n’a pas été admissible.

Cette situation est aggravée par le fait que l’OPLO ne donne pas de bourses pour la préparation du CAPES alors qu’il en donne pour la préparation du CRPE. Le représentant de l’OPLO évoque la possibilité de financer des bourses dans le public si l’éducation nationale fait un « geste » pour faciliter la mobilité des personnels compétents en occitan sur la France entière (bonification pour mutation sur justification de compétences en langue comme cela se fait, par exemple, en Bretagne).

Région : gros renouvellements des cadres. Il faut que la convention puisse parler à tous. L’Hérault est certainement le dépt avec lequel on travaille le mieux.

Autres questions

La communication : le CREO

souligne « l’invisibilité » de l’enseignement public de l’occitan n’est pas visible notamment à Montpellier où, pour la presse – et certains élus – l’équation « enseignement de l’occitan = Calandreta » est de mise, souvent en toute bonne foi. Le CREO insiste pour que les services de communication du Rectorat se saisissent de la question.

Le représentant de la FSU

  • regrette que le logo « Éducation nationale » soit si petit et donc peu lisible sur certains documents de l’OPLO alors que c’est bien elle qui finance la plus grosse partie (salaire des professeurs). Aspect très politique de l’intervention de la Région.
  • L’OPLO réitère la demande d’une seconde conseillère pédagogique. Il est mentionné dans la convention qu’il faut 2 Conseillers pédagogiques dans les départements où il y a un centre de formation.

Formation des enseignants.

  • Des moyens importants ont été mis en œuvre par l’EN (voir diaporama). L’IPR, souligne le succès rencontré par les dispositifs DAL (devenir autonome en langue), DCL (Diplôme de compétence en langue), stage académique pour le 1er degré, GRAF (Groupe de Recherche-Action en didactique bilingue sur les Fondamentaux, organisé par l’OPLO au niveau interacadémique),

L’OPLO

  • réfléchit à la formation des personnels non enseignants (ATSEM, agents périscolaires, AESH).

La représentante du CREO

  • insiste sur cette question cruciale : plusieurs enseignants se déclarent (ou sont manifestement) en situation d’insécurité linguistique pour des raisons variées (formation initiale lacunaire sans licence, nombreuses années passées sans contact avec la langue…). MJ Verny souligne qu’il y a des dispositifs auxiliaires : le CREO aide au financement des stages effectués en milieu associatif hors temps scolaire, l’Université Paul-Valéry propose une licence en enseignement à distance qui peut être – et qui a été pour de nombreux collègues – un bon tremplin pour une remise à niveau.
  • Le dispositif « Ensenhar », qui se révèle très positif, est reconduit avec une place supplémentaire (4 au lieu de 3). La représentante du CREO remet en cause, une nouvelle fois, le descriptif du marché de la formation « Ensenhar » tel que proposé par l’OPLO. Non seulement elle s’insurge contre la marchandisation de la formation de personnels enseignants du service public, alors que celui-ci est équipé pour ce faire (Université + INSPE) mais elle proteste encore sur l’indigence du descriptif de l’offre (rédigée avec des erreurs de syntaxe invraisemblables à ce niveau), qui parle uniquement de formation linguistique et didactique en oubliant tous les contenus culturels nécessaires à des enseignants de langue : il n’y a pas de langue sans culture (littérature, médiévistique, dialectologie, sociolinguistique, histoire, civilisation, didactique de la langue et de l’enseignement de DNL…). Seule l’Université – en lien avec l’INSPE – est compétente pour délivrer une telle formation – en immersion linguistique, par ailleurs.

L’OPLO

signale que des solutions sont recherchées pour un conventionnement avec l’Université Paul-Valéry et souligne que, pour le moment les enseignants sont satisfaits de la formation.

Présentation du plan de la Région « Parlem une cultura viva »

7 engagements (signalétique, langue, outils numériques, dynamique et action locale, coordination politique linguistique…). 60 actions ont déjà été mises en œuvre ou sont en passe de l’être : https://www.laregion.fr/Cultura-Viva-Nos-langues-occitane-et-catalane

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