2305-29. Anneta Clement es partida… es anada amont dins la montanha…

Per los ensenhaires d’occitan, Anneta èra la companhá Gargamèla, que sas pèças acompanhèron tantes projèctes pedagogics entre 1991 e 2014…

Per totes, èra la femna doça e fòrta, e èra tanben lo parelh que formava amb Joan Hebrard, e l’amor que los ligava. Pensam fòrça a Joan dins aqueles moments. Vaqui lor messatge : Les obsèques d’Anne Clément auront lieu au Temple Protestant de St. Hippolyte du Fort ce Vendredi 2 juin 2023 à 15h30 suivi de l’inhumation au cimetière de Conqueyrac à 16h30. Il y aura une réception aux Claris après l’inhumation. Nous espérons que vous pourrez vous joindre à nous, Julien et Jean

Per ieu, es d’abòrd ligada a aquela pèça suberba de justessa e d’emocion : Saisons de femmes, escricha e jogada per ela e Catherine Bonafé. La pèça es publicada, amb d’autras, per lo teatre de la Carrièra dins lo libre collectiu « L’écrit des femmes en pays d’oc », ed. Solin 1981.

La torni veire e entendre dire que vai quitar son cada jorn tristàs de femna embarrada dins son ostal per anar rejonhe son cosin dins la montanha. La scenogafia la mostrava, a la debuta e a la fin, qu’eissugava sens fin de boitas « tupperware »…

Vaquí la fin de la pèça :

« Deman sonarà la campana
deman lo solelh sarà negre
deman la mort vendrà te quèrre
deman ton còr sarà la cendre
deman retrobaràs la terra

(elle lâche la sonnaille)

Ma maison bien hermétique
me serre, serre en sûreté
j’ai arrêté de bouger
arrêté de respirer
mais la poussière toujours revient
pellicule grise, légère au soleil
à mes épaules, si lourde et vieille
Dans mes placards tout est en ordre
et dans mon corps tout est désordre !
Vivre me fait si mal.
Je lave ma maison
pour me laver moi-même
pour me débarrasser
de ce sale dégoût
qui envahit ma gorge
et la hotte aspirante
avale tous mes pleurs.
Ma peau est enfin blanche
comme le formica
mon sang doit s’arrêter
je ne veux pas sentir !
Vivre me fait si mal.
Au fond du ventre, si forte
géante comme la solitude
la mort vit avec moi
elle m’effraie et me viole
comme un mari jaloux !
Vivre me fait si mal.

(elle saisit dans son délire, la cloche autour de son cou)

Un jour, avec les troupeaux
j’irai à la montagne
pour ne plus revenir
au milieu des brebis
je ferai sonner ma tête
comme une sonnaille
je crierai, je crierai,
et les bêtes comprendront
mieux que les gens d’ici
et je leur parlerai
et leur laine sera plus chaude
que le thermostat automatique
et leur souffle sera plus doux
que celui de mon mari.
Béé… je suis sale
Béé… j’ai la mort en moi
Béé… je n’ai pas d’âme
Béé… je suis à votre image

(elle se ressaisit, soudain, se ravise, remet la cloche autour de son cou, se rasseoit et reprend son dernier Tupperware. Elle s’arrête net, jette la boite)

Demain, j’irai voir mon cousin le Berger. »

Anneta, i siás, ara, amont dins la montanha, mas tanben en nosautres totes que nos as tant donat.

Maria-Joana Verny

Qualques omenatges sus los malhums socials

Son filh, Julien Bénichou

Ma mère Anne Clément nous a quittés hier soir. Au cours des dernières années, elle m’envoyait un message qu’elle écrivait presque tous les jours. C’est le dernier qu’elle m’a envoyé le 18 février 2023 :

« Lo solelh amorós de l’ombra de la nuèit
Voliá pas pus far lo torn de la tèrra
La tèrra s’es perduda dins las estelas »

C’est si beau et semble dire qu’elle était prête pour son voyage vers les étoiles.

Elle avait une vie incroyablement créative et productive, jusqu’à ce qu’on lui diagnostique une forme lente de SLA en 2009. Elle a continué à écrire du théâtre et de la poésie, à jouer et à diriger jusqu’à ce qu’elle soit enfin montée au lit pendant les deux dernières Elle réussit ensuite à publier un livre de poèmes, intitulé « De mon lit ». […]

Après qu’elle ait été diagnostiquée et qu’elle ait dit qu’elle avait 18 mois à vivre, nous sommes tous reconnaissants de l’avoir eue pendant 14 ans.
merci maman pour ton amour, ta vie et ton art incroyable. Repose en paix, je te verrai de l’autre côté.

Le soleil aimant de l’ombre de la nuit
Je ne voulais pas faire le tournant de la terre
La terre est perdue dans le sillage

Le soleil, amoureux de l’ombre de la nuit
Ne voulais plus faire le tour de la terre
La terre s’est perdue dans les étoiles

Manu Theron

Merci, Annette, Anne Clement. Je t’ai connue bien tard, mais tu savais parsemer nos rencontres d’étincelles de joie et d’intelligence, et chacune était un moment de bonheur. J’ai découvert tes poèmes, tes pièces et l’œuvre d’une vie consacrée tout entière à la culture occitane et au théâtre. De la contre-escarpe aux Claris, de Chaillot et Balachova à Jean-Pierre Vincent, et de tous les chemins qui s’ouvraient à ton talent, tu as choisi de le consacrer à cette culture que tu as élue, et dans laquelle tu as décidé d’œuvrer au quotidien. Pour sa reconnaissance, pour sa transmission, et pour sa dignité. Les hommes de ta génération ont été surpris par tes initiatives, la vivacité de ton imaginaire et la créativité joyeuse de tes productions, la profondeur amusée de ton regard toujours en éveil. Ce regard que j’ai eu la chance de le croiser, il est gravé dans mon cœur à tout jamais, merci Annette pour ton accueil, tes mots tendres et l’exemple de dignité que tu prodiguais, de ton liech, quand la maladie s’acharnait à t’assaillir, et que la beauté du quotidien et l’amour de Jean t’aidaient à la combattre. Adiu dau còr, una embraçada ais estèlas … Lei vas puplar au fons dau fiermament, qu’ara vas regrelhar !

Estèla Mazodier, IEO Gard

Tristessa granda d’aprene la mòrt d’Anneta Anne Clement, que faguèt tan de polidas causas amb la companhia Gargamèla, una femna de caractèr, de vam, de vòlha. Anneta, nos va mancar ta polida votz que disiá talament plan los contes de Cevenas, que cantava las cançons de femnas d’Occitania e d’endacòm mai.
Actritz, meteira en scèna, autora plena de sensibilitat, tos darrièrs poèmas, los escriguères de ton lièch, qu’una fosca malautia t’aviá privada de tas cambas e ton teatre tant aimat.
Lo bonaur de t’aver coneguda, d’aver trabalhat amb tu, nos ajudarà a contunhar sens tu.
Totas mas condolenças a Joan e a Julien Benichou.

Notre dernier projet avec Anneta Anne Clement, la Passejada nimesenca, pour les 40 ans de l’Université occitane d’été en juillet 2016. Écrite et mise en scène par Anneta et Jean Hébrard. Emai dins son fautuèlh, Anneta cantava totjorn de sa votz clara e linda

 

 

Danís Galvier

Anneta es partida…
le froid vient de tomber sur mes épaules, en ouvrant mon ordinateur après une sympathique soirée en famille.
Anneta es partida…
Bien sûr on s’y attendait un peu mais quel choc, que d’image rejaillissent, de passion et de travail partagés !
Anneta es partida…
Et je ne sais pas comment dire que le soleil se lèvera encore demain et les fleurs parfumeront les jardins
Anneta, seràs pas jamai completament partida. Tu existeras dans une œuvre prolifique, dans tous les acteurs que tu as formés et dans un peu du sang qui pulse dans nos cœurs.
Adieu Amiga

Michel CAPRON, comedian

ANNETTE
Tu portes la lumière comme le guide que tu auras été toute ta vie.
Ta seule obsession fut de créer afin de transmettre et que vive le fil ténu de la culture ….la vraie. Celle où les hommes dans un sourire se tendent la main.
Adissiatz mon Amiga
Au revoir Madame

Jean-Gabriel COSCULLUELA, poète

Tristesse. J’ai eu l’occasion de la voir jouer avec le Teatre de la Carriera.
Mais il est important de rappeler que son travail reste d’une belle amplitude : actrice, metteure en scène, autrice, conteuse, conférencière…
Elle croisa durant sa vie d’autres créateurs exigeants : Tania Balachova, René Allio, Claude Alranq, Maurice Bénichou, Bernard Connac, Charles Dullin, Jean Hébrard, Jean Jourdheuil, Robert Lafont, Jean-Pierre Vincent… !

Francis Fourcou, cinéaste

Mon amie Anne Clément nous a quitté. Une femme exceptionnelle comédienne a l’immense talent, auteur, metteur en scène, chanteuse, … A jean son compagnon, a julien son fils mes plus sincères condoléances

Marineta Mazoyer, doctoranta, escriveira

Es pauc dire la pena que nos pren… L’ai totjorn remirada e presada. L’an passat avèm fòrça comunicat, qu’ensajaviam d’editar sos darrièrs poèmas. Volguèt pas venir emai en visiò, n’aviá pas pus la fòrça fisica… mas quanta fòrça morala ! Espère que lo fach de veire son libron estampat li a un pauc amansit la sofrença que se sentissiá partir… dins las estelas, segur. Adieu, amiga…

Guy Brun, muséographe, organisateur de festivals

Anne Clément vient de nous quitter. Elle allait avoir 83 ans le 14 juillet de cette année. Nos chemins se sont souvent rencontrés lorsqu’elle était comédienne au Teatre de la Carrièra en Arles, lorsqu’elle avait créé sa propre compagnie « Gargamèla Théatre », lorsque j’étais au Centre culturel occitan « Los Talhers d’Oc » en 1984 et que j’habitais à Sauve, juste à côté des Clarisses à Conqueyrac. Elle était venue plusieurs fois en Margeride pour jouer « Saisons de femmes » et ‘Le Miroir des jours » au domaine de Longevialle, « Que grand tu as Gargantua » au jardin de Saint-Martin à Ruynes.

Merci pour tout ce que tu nous as apporté, Annette, et bon voyage. Potons gros e a maï.

Annette Gibert

merci  de ces textes qui disent si bien quelle belle personne était Anne Clément, j’ai vu plusieurs de ses spectacles, qui étaient des recharges d’énergie et de beauté
je n’irai pas à Conqueyrac mais je serai avec vous par la pensée

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