22-06-23 – à Carcassonne, les liens se renforcent entre le primaire (école Calandreta, école bilingue publique Berthelot) et le collège du Bastion

Voir l’article de l’Indépendant, 10-05-23 : « Aude : Créer du lien entre les écoliers et collégiens bilingues français-occitan »

Dans l’idée d’une liaison entre les Calandretas et le collège Le Bastion à Carcassonne, les établissements se lancent dans un projet commun : apporter un suivi et rattacher la langue occitane. Les différents acteurs de l’Académie font alliance pour porter ce projet.

Les Calandretas et classes bilingues français-occitan du coin viennent faire la paire avec le collège Le Bastion à Carcassonne. L’objectif : créer du lien. Les enseignants, mais aussi membres de l’Académie de Montpellier font leur possible afin de faire vivre l’occitan au-delà des murs des écoles primaires. Hervé Loussert, président de la fédération des Calandretas, y met un point d’honneur : « Pour nous, c’est très important que la langue continue, que tout ce travail qui est fait en Calandreta se poursuive vers les collèges, c’est primordial. On veut que nos calandrons (élèves des Calandretas) continuent à porter la langue, qui ne doit pas s’arrêter après le passage à l’école, elle doit grossir ». 

Une envie qui résonne chez les défenseurs de cette langue régionale. Depuis le début de l’année scolaire, le nouveau proviseur du collège Le Bastion, Andrès Sousa, s’est engagé dans un partenariat qui compte : « Il faut dire qu’il y avait plus trop de projets qui se faisaient avec ces écoles, et l’objectif était de donner sa place à l’Occitan dans le collège, qui est le seul qui propose une classe bilingue français-occitan. C’est vrai que ce projet s’est monté très rapidement, je suis arrivé en septembre, donc on a fait les choses vite. C’est à ce moment-là que la correspondance avec les élèves de CM2 et nos 6ème bilingues a débuté. Il y a des échanges de travaux, de lettres, ou vidéos. On organise aussi des sorties ensemble, comme celle de la Cité, où la visite sera exclusivement en occitan. Ils partagent tout ensemble, ou du moins un maximum ». Une façon de faire cette liaison, et de proposer aux élèves d’aller plus loin dans leur cursus.

Si les demandes en Calandretas ne font que s’accentuer, accrocher les élèves au collège peut sembler plus compliqué. Christophe Causse, Inspecteur pédagogique et chargé de mission, explique la difficulté qui se présente au moment de l’arrivée dans un nouvel établissement : « Le changement de cadre peut porter préjudice, donc il faut qu’on propose aux élèves d’aller plus loin. Il faut les intéresser, et à travers des projets comme il y a maintenant, on motive les troupes dans un sens. Tout passe par l’enseignant, mais aussi par la manière de faire.  Il faut dire qu’au collège du Bastion, c’était un peu compliqué au début parce qu’il n’y avait pas de liaison ni avec les Calandretas de Carcassonne, ni avec l’école de Berthelot (école carcassonnaise proposant une classe bilingue, ndlr). Du coup, c’est clair que dans nos disciplines s’il n’y a pas de lien ça ne fonctionne pas. Il était donc très important de le créer pour les enfants, mais pour nous aussi. On a bien relevé l’importance des projets dans l’apprentissage, et c’est ce qu’il se passe avec Le Bastion maintenant ». Si cette liaison tombe sous le sens pour certains, elle n’a pas toujours été évidente. Aujourd’hui le collège le Bastion prend à cœur le bon vivre de ses élèves, mais aussi du corps enseignant. « Le But, c’est que les enseignants et enfants travaillent ensemble dans le respect, mais aussi en s’amusant. Au final, on tisse des liens avec tout le monde », explique Hervé Loussert.

Des projets pour l’avenir

Une alliance école/collège qui prend forme et qui ne compte pas s’arrêter. Christophe Causse – inspecteur pédagogique et chargé de mission – voit déjà plus grand : « Pour alimenter une section au collège, il faut qu’il y ait au moins trois écoles dans les alentours. Ça marche très bien à Carcassonne, et on espère le faire ailleurs, comme à Narbonne par exemple. Là, on commence ‘à petite échelle’, mais bien sûr qu’on imagine pour la suite des voyages avec les élèves en Italie par exemple pour qu’ils découvrent les différentes formes, et dialectes occitans. Enfin, on veut vraiment garder ces jeunes et les intéresser suffisamment pour qu’ils poursuivent ce cursus, qui leur apportera beaucoup dans la vie. À terme, on veut créer ce lien du collège au lycée. On souhaite que le cursus se continue un maximum possible, pour ne pas rester bloqué après l’élémentaire ». Des projets ambitieux pour les élèves, et primordiaux pour la langue occitane. L’ensemble des acteurs tente de faire au mieux pour faire vivre ce projet, et en voir naître des nouveaux.

Les élèves aident la SCPA et les Poils aux pattes

En plus de ce projet de correspondance, les élèves viennent prêter main-forte à la SCPA de Carcassonne. Andrès Sousa, proviseur du collège le Bastion explique la démarche : « C’est un projet pour la cause animale qui est également lancé avec les élèves. Ils ont créé des affiches en occitan (avec une traduction) pour venir en aide à deux associations : la SCPA et les Poils aux pattes. En plus, ils démarrent une vente de porte-clés, ou à l’intérieur il est écrit un poème en occitan. C’est très intéressant pour les élèves, mais aussi les enseignants qui s’investissent à fond. D’autant plus que l’intégralité des profits est reversée aux associations ». Avec des élèves « volontaires », Andrès Sousa s’engage aux côtés d’acteurs de la Ville.

 

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