20-04-24 à 17 h Les mélanges poétiques de Roudil, écrivain montpelliérain du XVIIe siècle, séminaire occitanistes Université Paul-Valéry

à suivre en visioconférence sur ce lien :

https://univ-montp3-fr.zoom.us/s/98217608363

JACQUES ROUDIL (1612-ca 1690)

Quelques quarante ans après l’édition de Marcel Barral, en deux volumes, à l’Entente Bibliophile, Claire Torreilles édite aux PULM  Las obros mescladissos d’un baroun de Caravetos de Jacques Roudil, poète montpelliérain en un volume de 400 pages (ouvrage à commander chez votre libraire ou sur le site des PULM : https://www.pulm.fr/index.php/9782367813516.html).

Cette édition suit un autre manuscrit, plus ancien et plus complet puisqu’il contient 43 poèmes inédits, certains très beaux, écrits dans les dernières années du poète.

Non seulement cet ouvrage donne à lire Roudil à de nouveaux lecteurs, mais aux lecteurs anciens il propose un Roudil nouveau, comme rajeuni. Celui qui s’affiche ironiquement « baron de Caravètes », c’est-à-dire fils de Montpellier, est aussi fils de son siècle. Sous la fantaisie, la gravité s’affirme de plus en plus. Il nous donne à voir et à comprendre l’évolution d’une ville progressivement soumise à l’ordre monarchique. Son discours sans monotonie use de tous les registres en fonction des circonstances, la conquête amoureuse, la connivence entre pairs, la complicité villageoise, la confidence ou la satire. Les poèmes sont donnés dans l’ordre de leur composition (celui du manuscrit) et dans le respect de l’apparent désordre d’une « mescladisso » de langues voulue par le poète et hautement significative : le français, l’occitan et le latin (ces deux langues étant traduites en français). La variation chez Roudil est un principe poétique. Passer d’une langue à l’autre pour dire la même chose ou à peu près, dire une chose et son contraire, prier une dame inaccessible et faire à une autre des déclarations érotiques, faire l’éloge des Grands ou la satire des nouveaux riches, c’est vivre et écrire tout à la fois, dans l’humeur ou la contradiction, en liberté.  Un « livre de raison poétique » selon Philippe Gardy.

Sur le long terme, une vie se dessine en filigrane, des engagements, des plaisirs, des soucis, des colères et aussi de l’émotion et une tendresse souvent contenue mais débridée à la toute fin, quand opèrent enfin le charme de Pignan et les promesses de la retraite au village.

 

Ce contenu a été publié dans Universitat e recèrca. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.