Déclaration liminaire du SGEN-CFDT pour le CAEOC du 20 décembre 2023 

On trouvera cette déclaration en version PDF sur ce lien : déclaration SGEN CFDT CAEOC 20.12.2023

En voici le contenu :

Le Sgen CFDT est inquiet eu égard à la nouvelle réforme du Capes. Chez les étudiants, la vocation d’enseignant se fait de plus en plus rare. Tenez-en pour responsables les multiples dévalorisations du métier d’enseignant, mises en place par le gouvernement actuel, pour une destruction massive des services publics et en particulier de l’éducation nationale. Et pour preuve, le nombre de candidats au Capes est en baisse constante. L’argument qui consiste à faire passer le concours en 3ene année de licence avec une titularisation qu’en fin de deuxième année de Master, n’est qu’un argument économique. Mais l’enseignement des langues et cultures régionales ne peut se résoudre à la rentabilité économique. Il s’agit là, et le Sgen CFDT déplore que le rectorat en tant que relai du gouvernement n’ai pas pris la mesure, que l’enseignement de l’occitan représentait un apport en culture, une transmission de notre histoire commune, une langue et une discipline reconnue désormais comme « discipline rare », une ouverture sur le monde. Nous ne pouvons favoriser uniquement les enseignements didactiques au détriment des enseignements disciplinaires, au risque de vider de sa substance l’enseignement de l’occitan.
Les réformes du baccalauréat n’ont fait que creuser la tombe de l’enseignement de
l’occitan. Inutile de vous faire un schéma : dévalorisation des langues régionales au lycée,
plus d’intérêt au collège ni même à l’école primaire. Et de l’autre côté de « l’estaca » :
l’université. Plus de lycéens spécialistes de l’occitan, plus d’étudiant, plus de professionnel
qui sont pourtant le maillon nécessaire à la survie d’une langue et d’une culture.
La non affectation sur deux postes au CAP’OC, dans la région Aquitaine, section
régionale des services CANOPEE, dont une des missions réside dans la création de
matériels scolaires pour l’apprentissage de la langue, ne fait qu’accentuer la mise à mal de
l’enseignement de l’occitan. Vous me répondrez sûrement qu’il ne s’agit pas de votre
académie. Certes monsieur le Recteur. Mais le Sgen CFDT vous demande d’attirer
l’attention de votre homologue en Aquitaine, pour essayer de préserver, ou du moins de ne
pas pousser vers la tombe, l’enseignement de l’occitan.
Il est temps monsieur le recteur, monsieur l’inspecteur de vous rendre compte de
l’urgence de la chose en termes de sauvegarde d’une richesse régionale qui fait celle, en
partie, de tout un État.
Il est temps de rassembler autour d’une table l’ensemble des actrices et acteurs de
l’enseignement de l’occitan avec les responsables éducatifs et politiques de notre académie,
pour discuter, échanger, partager et dynamiser l’enseignement de l’occitan et par là, la
richesse de sa langue et de sa culture. C’est la demande que j’avais adressée à Monsieur
L’inspecteur lors du dernier CAEOC et qui, pour l’heure, n’a pas été envisagée.
Sans soutien politique et institutionnel nous ne réussirons pas à sortir de l’eau la tête
de l’enseignement de l’occitan, tout autant que nous sommes ici et malgré toute l’énergie et
la bonne volonté que nous y mettons. Il nous faut de l’aide.

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