22-02-20 – Université Paul-Valéry – Mtp3 – février, mars, avril, mai 2020 : les activités des enseignants-chercheurs en occitan

25-02-20 – Séminaire RedOc / LLACS – Mardi 25 février 2020 – Université Paul-Valéry – site route de Mende – salle A 105 – de 17 h 15 à 18 h 45. Ouvert à tous

Enjeux sociolinguistiques de la reconnaissance et de la valorisation du francoprovençal, langue régionale de France, Bénédicte Pivot

Le francoprovençal, langue galloromane, est parlé sur une aire géographique qui s’étend de la vallée d’Aoste (Italie), aux cantons romands (Suisse) jusqu’aux limites de l’ancienne région Rhône-Alpes. En France, le francoprovençal connait une vitalité très faible qui menace la survie des parlers. Cette présentation, après avoir exposé le contexte géo-sociolinguistique, développera la problématique de la revitalisation du francoprovençal telle qu’elle s’articule en fonction des différents acteurs engagés dans la reconnaissance et la valorisation de la langue et des pratiques langagières. On questionnera la portée des discours qui posent l’école comme l’acteur principal du retour de la transmission, donc de la sauvegarde de la langue et le rôle que peut jouer une approche patrimonialisante, qui s’appuierait sur les principes d’une langue comme vecteur d’un patrimoine culturel immatériel (PCI, UNESCO) pour la survie du francoprovençal.

Un écrivain : Jean-Alfred Mogenet, par Rémi Mogenet

Jean-Alfred Mogenet dit Jam (1862-1939), né et mort à Samoëns (Haute-Savoie), a composé ses poèmes en patois de Samoëns à l’époque où il vivait à Paris. Il les publie de 1910 à 1914 dans L’Écho des paroisses du haut-Giffre (le mensuel paroissial de Samoëns), puis en 1926-1927 (brève reprise) dans le Bulletin paroissial de Samoëns, suite du précédent journal. Tous ces poèmes ont été réunis, traduits et préfacés dans une édition en volume parue en 2016. De facture classique, ils chantent les objets emblématiques du Samoëns de son enfance, usant surtout de l’art de la personnification.

Après une présentation de sa vie et de son œuvre, l’exposé partira du paradoxe d’un poète nourri de poésie française classique se consacrant à l’hommage rendu en langue régionale à un village savoyard pour saisir la problématique d’un art à la fois savant et populaire, personnel et traditionnel. S’appuyant sur l’étude des thèmes locaux et ruraux mêlés à une prosodie régulière et littéraire, il montrera la richesse tout individuelle d’un imaginaire fondé sur le souvenir précis, soulevé par l’enthousiasme du sentiment ancestral.

Les intervenants

Bénédicte PIVOT est maitresse de conférences à l’université Paul-Valéry dans le département des sciences du langage. Elle est spécialiste des mouvements sociaux qui s’articulent autour de la revitalisation, valorisation des langues très en danger, c’est à dire des langues dont l’arrêt de la transmission intergénérationnel est acté depuis deux ou trois générations avec pour conséquence la quasi absence de locuteurs natifs et/ou ayant une compétence totale dans la langue

Rémi Mogenet est l’arrière-petit-neveu de Jean-Alfred Mogenet. Docteur ès Lettres à l’université Savoie-Mont-Blanc, il est le principal maître d’œuvre de la réédition des poèmes de « Jam » en un volume, traduits par Marc Bron et préfacés et annotés par lui-même. Spécialiste de la littérature relative à l’ancienne Savoie, il a publié deux ouvrages sur le sujet (Écrivains en pays de Savoie, 2012, La Littérature du duché de Savoie, 2013), réédité d’autres auteurs classiques du duché de Savoie (en particulier Jacques Replat, 1807-1866), et publié de nombreux articles sur le sujet, notamment dans des revues de sociétés savantes. Il est particulièrement intéressé par la dimension mythologique de la littérature, la faculté qu’a l’écrivain d’ajouter, aux perceptions du monde extérieur, un monde intérieur qui les complète et les transfigure. Sa thèse de doctorat portait sur la façon dont les auteurs de l’ancienne Savoie, en français ou en savoyard, ont procédé en ce sens.

05-03-20- Rencontre occitane de la librairie Sauramps « Le libre vol de l’Aucèu-libre », à 18 heures – Librairie Sauramps

L’Aucèu-libre (l’Oiseau-livre) a fait son nid à Salinelles, sur les rives du Vidourle, que les linguistes désignent comme la frontière naturelle entre les parlers languedociens et provençaux. Est-ce la raison du succès de cette maison d’édition œcuménique, qui a su concilier les dialectes et les graphies, tout en nous offrant un riche éventail de genres, d’époques et d’inspirations ? Traductions, créations originales, reprises d’œuvres classiques, prose, récit, poésie : toutes les espèces de plumes s’y trouve représentées. Son catalogue éveille toutes les curiosités, satisfait tous les goûts et illustre la grande richesse de la culture occitane..

Danièla Julien. Contes de la sartan. 2019. 128 pages, 14 €. Réécriture de 7 contes de la région rhodanienne provençale : Le coulobre de Vallabrègue, Le printemps prisonnier, La bénédiction des bouteilles, La nuit de la Saint-Jean, Les yeux d’or, Rousset ou La nuit de Noël, dans une langue provençale que Joseph d’Arbaud n’aurait pas reniée ! Magnifiquement illustrés par Gregory Bonfillon.

Miquèla Stenta. Negrelum. 2019. 108 pages, 10 €. Miquèla Stenta fait le récit d’une fin de vie, celle de sa mère qu’elle a accompagnée jusqu’à sa mort. Elle le fait sans complaisance, dans la lumière noire et la vérité crue d’un implacable réel. Elle nous décrit la déchéance physique et mentale d’un être cher, le plus proche de nous, puisqu’il nous donna la vie, en échange de quoi, on ne peut que l’accompagner vers sa mort, la seule issue possible à son naufrage. L’auteure nous raconte au quotidien les étapes de ce chemin de croix. Sans cesse déçue par la vision d’une ruine inexorable, l’affection ne peut s’exprimer que dans une démarche de lucidité : accomplir jusqu’au bout les gestes de la tendresse, quoi qu’il en coûte, sans détourner le regard. Dans une société qui refuse la pensée de la mort et le spectacle de la vieillesse, le récit occitan de Miquèla Stenta témoigne de la haute exigence morale que nous impose notre absurde et tragique condition : rester lucide jusqu’au bout.

Felip Gardy. Médoquinas / Médoquines. 2019. 76 pages, 10 €.

Après Nîmes et Montpellier, villes d’enfance et de jeunesse, ces Médoquinas, troisième volume d’une trilogie des lieux, nous emmènent dans la région où Philippe Gardy s’est installé depuis de nombreuses années. À la différence des Nimesencas et des Montpelhierencas, elles ne comportent « aucun village d’enfance ». Ce sont encore des rêveries, capricieuses et fugaces, sur le singulier territoire du Médoc, déclenchées par des détails inattendus : Lesparre où se maria la mère de Max Rouquette e où combattit Félix Castan pendant la guerre ; Brach, où se réveille le souvenir d’un poète de la Renaissance et de son ami Saluste Du Bartas ; le phare de Cordouan et tant d’autres noms de lieux magiques, tous évoqués avec l’évanescence, la nostalgie et l’infinie délicatesse auxquelles on reconnaît le poète Gardy.

Mathieu Poitavin. Josette Kroner. 2019. 190 pages, 13 €.

Ce conte a été publié en feuilleton et en temps réel sur le blog Tam-Tam, de 2013 à 2014.

Rencontres occitanes de Sauramps organisées en partenariat avec ReDOc/LLACS de l’Université Paul Valéry (recherche en domaine occitan).

  • MARDI 21 avril 2020 – Mardi 21 avril, 17 h 15 Séminaire RedOc / LLACS de 17 h 15 à 18 h 45. – (probablement sur le site Saint-Charles) : Michel Feltin-Palas, journaliste à l’Express : la discrimination des accents en France.

Pourquoi, en France, un seul accent est-il jugé « normal » ? Pourquoi n’entend-on jamais ou presque à la télévision ou à la Comédie française les intonations de Gascogne, d’Alsace ou de Corse ? Et qui s’est arrogé le pouvoir de définir la « bonne » manière de parler ?

De fait, il existe en France une discrimination par les accents. Celle-ci se traduit souvent par des moqueries, parfois par l’impossibilité d’accéder à certains métiers, de l’audiovisuel au cinéma, en passant par le monde des affaires et l’université…

Une discrimination source de souffrances psychologiques plus graves qu’on ne le croit. Et, de surcroît, une discrimination méconnue. 15 millions de personnes environ sont concernées.

Michel Feltin-Palas publie notamment la tribune régulière, que l’on peut recevoir par abonnement : https://www.lexpress.fr/region/sur-les-bout-des-langues-langues-francaise-et-regionales_2032767.html. Abonnement sur ce lien : https://bit.ly/2L5eECJ

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