01-07-18 – Compte-rendu Conseil Académique des langues régionales 27-06-18

1- Compte-rendu CREO Lengadòc

Plan du document

  • 1- CALR 27 juin 2018 – compte rendu CREO Lengadòc
  • 2- Annexes
  • 2.1- Récapitulatif des principaux problèmes de l’enseignement public de l’occitan
  • 2.2- Motion CREO cosignée par SE/UNSA, FSU (SNES et SNUipp)
  • 2.3- Déclaration liminaire FO
  • 2.4- Déclaration liminaire FSU
  • 2.5- Document SE/UNSA : situation de l’occitan à la rentrée 2018

NB : ne sont notés dans ce compte rendu que les éléments concernant la situation de l’enseignement public de l’occitan

Ce premier CALR depuis novembre 2016 a été marqué par deux faits :

  • Une assistance bien plus nombreuse qu’à l’accoutumée, au sein de laquelle plusieurs représentants de collectivités territoriales qui n’avaient jamais été présents (Ville de Montpellier pour l’association des maires de l’Hérault, conseils départementaux de l’Hérault et de l’Aude). Le CREO se félicite d’avoir réussi à sensibiliser ces élus à l’importance de ce conseil
  • Une grande qualité d’écoute de la part de Madame la Rectrice, qui tranchait avec les pratiques précédentes. L’excellent climat qui a dominé la réunion pendant près de 3 h, le souci de n’esquiver aucune question, lui ont valu des applaudissements nourris à la fin de la séance (une première !).

La réunion s’est ouverte par un bref préambule de Madame la Rectrice constatant la durée qui s’était écoulée depuis le dernier CALR et annonçant que celui-ci allait désormais se réunir avec une régularité conforme aux textes. Après un tour de table, la Rectrice s’est félicitée de la nombreuse assistance, signe de l’intérêt porté aux questions des LR dans l’Académie.

Patric Roux, pour la Région et pour l’OPLO, souhaite la bienvenue à la rectrice, exprime son souhait de voir bientôt signée la déclinaison académique de la convention Etat / Régions du 26 janvier 2017 (voir http://www.felco-creo.org/convention-pour-lenseignement-de-loccitan-signee-le-26-janvier-a-toulouse-en-presence-de-la-ministre/). Il souhaite également que soient réglée la question de la suppression du poste de CPD Hérault : selon lui, une signature de convention visant au développement de l’enseignement de l’occitan ne pourrait être envisagée si elle devait entériner préalablement un recul quant aux moyens affectés par le Rectorat tels qu’indiqués dans le cadre de la convention nationale du 26 janvier 2017

Trois motions (voir aussi en annexe) sont ensuite lues, de la FSU (1806-30-declaration FSU CALR 2018 -version 2), de FO (1806-27-Déclaration liminaire CTA -FO) et du CREO (1806-26-mocion CREO-CALR 27 juin 2018).

La motion du CREO a été cosignée par le SE/UNSA ainsi que par la FSU et ses deux syndicats représentés (SNES et SNUIPP)

Le SE/UNSA fait circuler un document (Académie – Rentrée 2018 (version du 25.06.2018 voir annexe) qui comporte un état des lieux détaillé des problèmes rencontrés dans plusieurs établissements.

Pattus, pour le SE/UNSA, souligne que les heures données par le Rectorat aux établissements pour l’occitan sont souvent détournées pour d’autres usages. On demande à des professeurs qui sont à temps partiel d’effectuer leur enseignement en heures supplémentaires. Elle signale (d’autres intervenants le feront aussi) la situation critique en lycée. Cette situation est souvent aggravée par l’interdiction que certains chefs d’établissements font aux enseignants de passer dans les classes pour présenter l’occitan aux élèves. Par ailleurs, les horaires de LV2 et LV3 sont souvent réduits à 1 h. S. Pattus souligne aussi l’incohérence des bassins : exemple du lycée de Milhaud qui reçoit les élèves de 4 établissements où l’occitan est enseigné et qui ne propose pas la continuité, alors que Daudet, à Nîmes, refuse les dérogations. Le document distribué par le SE et rédigé après enquête auprès des enseignants du second degré révèle le grand nombre de problèmes rencontrés en lycée et collège.

MJ Verny, pour le CREO, revient sur l’absence totale de dialogue avec le rectorat lors des 3 dernières années, dont la non-tenue réglementaire des CALR a été le symptôme le plus apparent et sur les reculs qu’a connus l’enseignement de l’occitan, le dernier en date étant la suppression du poste de conseiller pédagogique Hérault dont ce conseil sera l’occasion de reparler. Elle note la baisse vertigineuse du nombre de postes d’enseignants du second degré (de 56 au début du millénaire à un peu plus de 30, dont 14 ETP employés dans la valence sans compensation pour l’occitan). Elle souligne les situations de souffrance des enseignants, qui se sont sentis mal reconnus par leur institution de tutelle, qui se sont vu supprimer des heures, et dont les conditions de travail se sont considérablement dégradées. Des replis sur la valence, des démissions « sèches » ont encore fragilisé le dispositif.

MJ Verny insiste sur les chantiers prioritaires :

  • Développement du bilinguisme arrêté, notamment dans les grandes villes (après les sites bilingues de Montpellier, ouverts par les volontés conjointes de la Ville, des autorités académiques et des conseils d’écoles, ou à Nelson Mandela à Béziers, aucun site ne s’est ouvert, alors qu’il était par exemple envisagé une ouverture à Olympe de Gouges à Montpellier pour consolider la base bilingue en vue de la continuité du cursus en collège), mais aussi ailleurs (projets avortés dans l’Aude notamment ou à Sérignan).
  • manque de soutien institutionnel aux sites bilingues existants ; problèmes de remplacement des maîtres non traités ;
  • Rupture ou non-établissement de la continuité école / collège / lycée. Aucun travail cohérent n’est fait sur l’enseignement des DNL dans le second degré dans l’esprit de la continuité nécessaire avec le premier degré bilingue. Pas d’inventaire des ressources humaines, alors qu’il existe des possibilités (au lycée Clémenceau, par exemple, un professeur de SES est titulaire d’une licence d’occitan et habilité à enseigner en DNL).
  • Perte d’heures dues à la réforme des collèges (qui risquent de s’amplifier avec la réforme annoncée des lycées) ; incohérence

Madame la Rectrice affirme que, malgré l’absence de CALR, le travail de suivi de l’occitan a eu lieu dans l’Académie. Les divers dispositifs d’enseignement ont été maintenus et l’Académie a fait un gros effort d’affectation d’heures spécifiques. Elle se dit favorable à une sérieuse vérification de l’usage qui a été fait des moyens affectés et confirme sa volonté de réunir des groupes de travail préparatoires au prochain CALR. Elle souhaite un établissement de chiffres précis prenant en compte le sexe des élèves, leurs origines géographiques ainsi que les catégories sociales qu’ils représentent, par IPSS (Indice de positionnement sociaux). Les LR doivent, selon elle, être un facteur d’intégration sociale et une collecte de ces indices permettrait de mettre un terme à l’accusation d’élitisme faite aux langues régionales. Elle s’engage à ce que des chiffres fiables soient fournis au prochain CALR.

Patric Roux souligne que pour la Région le facteur d’intégration sociale est important ; il signale un travail effectué à Béziers, en liaison avec le CIRDOC et la Ligue des droits de l’Homme, notamment sur le quartier de la Devèze. Concernant les chiffres, il souhaite que ceux-ci intègrent les modalités d’enseignement.

 

Après ces préalables, l’ordre du jour est abordé (bilan 2017, préparation 2018 notamment).

Des tableaux sont projetés censés montrer les effectifs. Les chiffres s’avèrent tous gravement erronés. Monsieur le Secrétaire Général du rectorat reconnaît que cet état des lieux est incomplet, qu’il y a des erreurs. Madame la Rectrice conclut à « quelques incongruités » et s’engage à ce que la base soit améliorée. Pour elle, le premier objectif pour 2019 est d’avoir une photographie claire de la situation qui puisse servir de base de travail incontestable.

Florence Denjean-Daga (SNES-FSU) affirme son accord pour de meilleures bases en vue de la rentrée 2019, mais elle souligne son souci pour la rentrée 2018 : cela fait 3 ans qu’il n’y a eu aucune préparation collégiale de la rentrée et que la situation s’est constamment dégradée. Aucun soin n’a été apporté à la continuité primaire / collège. Il lui semble important également de s’intéresser à l’horaire réglementaire en collège. Pour la continuité collège / lycée, il faut mettre en place un fléchage. Des heures ont été perdues. Des enseignements de lycée ont été fermés (Joffre, Frédéric-Bazille…) ; il s’agit de travailler à la reconstruction. SAUVEGARDE doit être le mot clé ; sinon, l’affaiblissement des Langues Régionales se poursuivra.

Une discussion s’engage ensuite sur la marge d’autonomie laissée aux établissements. La FSU souligne que l’autonomie des établissements n’est pas l’indépendance des établissements… Certains établissements n’appliquent pas les textes…

Sans nier la part d’autonomie des établissements, la Rectrice affirme que les LR sont une composante du service public et qu’il faut engager un cercle vertueux en travaillant sur l’ensemble du cursus de la maternelle à l’Université. L’académie de Montpellier a fléché des heures spécifiques : c’est un effort réel de sa part. Elle propose de faire remonter toutes les remarques / constats au secrétaire général, Stéphane Aymard, qui se retournera vers les DASEN.

Un représentant de la FCPE souligne le manque de personnels de remplacement formés. Les LR doivent être traitées à égalité avec les autres disciplines.

Patric Roux souligne que l’OPLO peut offrir ses services au rectorat pour la cartographie des enseignements. Cependant il souligne la difficulté à disposer de chiffres fiables. Concernant la rentrée 2018, au nom de la présidente Carole Delga, il demande qu’il n’y ait pas de nouveaux reculs. Certes, il y a une autonomie des établissements, mais une affirmation claire de soutien aux LR de la part du rectorat s’impose pour lever les blocages. Il compte sur une vraie volonté rectorale de concertation dans un esprit d’apaisement et l’amélioration de la rentrée 2018 en est un des éléments. Il évoque les blessures ressenties par les équipes pédagogiques œuvrant en faveur de l’enseignement de l’occitan.

Des chiffres sont donnés sur les recrutements d’enseignants. Il n’a pas été possible, en raison d’un niveau insuffisant des candidats, de pourvoir tous les postes du CRPE langues régionales (2 recrutements pour 5 postes mis au concours). Le représentant de la Région souligne l’effort consenti par le biais des bourses « Ensenhar » attribuées aux étudiants qui s’engagent à passer les concours.

En revanche, le CAPES fait le plein. Hervé Lieutard, représentant l’Université Paul-Valéry indique que sur les 5 admis, dont une en liste complémentaire, 3 ont été formés par cette Université, dont 2 par l’enseignement à distance. Hervé Lieutard souligne l’importance des viviers du second degré afin de former suffisamment d’étudiants susceptibles de passer les concours.

Présentation des projets pédagogiques.

Le CALR est l’occasion d’une présentation passionnante des projets pédagogiques 1er et 2nd degré pour l’occitan et le catalan. Ces présentations mettent en lumière l’ouverture plurilinguistique et pluridisciplinaire des enseignements ainsi que le nombre important d’élèves concernés.

Sont également présentés les dispositifs de formation continue des enseignants.

Philippe Vialard, chargé de mission Langues et Cultures Régionales à la Région, informe le conseil quant à l’engagement de la région sur des projets d’action culturelle et éducative autour de rencontres avec un artiste. Ces projets sont possibles de la Maternelle à l’Université et donnent lieu à aide financière.

En fin de CALR, on revient sur la question du poste de Conseiller pédagogique départemental.

Le DAASEN de l’Hérault, monsieur Benazech, présente la « solution » trouvée par les services de la DSDEN (2 ½ décharges pour l’animation pédagogique + mission LR LV confiée à un même CPD).

Au nom du CREO, MJ Verny affirme son opposition très ferme à cette fausse solution qui consacre un recul sans précédent sur 30 ans de fonctionnement. Les spécificités de l’enseignement de l’occitan, dont le bilinguisme, nécessitent, comme le prévoient les textes, un POSTE de CPD occitan. La demande est approuvée par l’ensemble des organisations syndicales présentes ainsi que par le représentant de la Région. La FSU rappelle que suite à la mutation de l’ancienne CPD Sandrine Esco dans une école, l’Hérault est passé de 3 postes CPD Langues dont 1poste CPD Oc à 2postes, alors même qu’aucun de ces postes n’a été supprimé en CDEN.

La Rectrice va contacter le DASEN Stanek pour éclaircir la situation parce qu’« il s’agit d’une responsabilité de l’Etat ».

En conclusion, le CREO souligne sa satisfaction de la tenue de ce CALR et du climat dans lequel il s’est déroulé, tout en redisant que la question du CPD n’est pas négociable. Le CREO continuera à se battre pour qu’un poste soit publié et mis au mouvement avec fiche de poste impliquant la connaissance de la langue.

Compte rendu CREO Lengadòc rédigé par MJ Verny, vérifié par Patric Roux, représentant de la Région et par les représentants du SE/UNSA et de la FSU.

N.B. MJ Verny : la lettre envoyée le 5 mai 2018 à Madame la rectrice (http://www.felco-creo.org/7-05-18-poste-de-conseiller-pedagogique-pour-lherault-mauvaises-nouvelles/) ne semble pas lui avoir été communiquée…

2-    Annexes

2.1-  Récapitulatif des principaux problèmes de l’enseignement de l’occitan : Note CREO Lengadòc à l’attention de Monsieur le Secrétaire Général du Rectorat

Sur le plan général :

  • Nécessité d’un travail sérieux sur la continuité des cursus
  • Nécessité de l’information des familles et des divers acteurs, dont les cadres de l’EN sur les textes ministériels en faveur de l’enseignement public des LR (circulaire académique, document d’information aux familles, document ONISEP…)

Premier degré

  • Pour augmenter le vivier du concours, information sur l’existence de celui-ci, notamment dans les 4 sites de l’ESPE, sur les diverses modalités d’enseignement de et en langue régionale ; ouverture d’enseignement optionnel dans les sites qui ne préparent pas au CRPE « langues régionales », notamment Nîmes et Mende, très éloignés de Carcassonne.
  • Soutien au bilinguisme : un suivi institutionnel bienveillant des sites existants, en veillant aux compétences spécifiques des personnels affectés et au remplacement des maîtres : nécessité de créer des postes de remplaçants en occitan dans les départements où il n’en existe pas (un TRZIL par circonscription où un site bilingue est implanté) ;
  • Développement du bilinguisme par une programmation pluriannuelle. Celle-ci doit avoir notamment pour objectif le renforcement des bassins afin d’assurer le suivi et la continuité de la maternelle au lycée (ex. : Montpellier, du primaire aux collège et lycée Clémenceau), reprise des dossiers d’ouvertures possibles refermés les années précédentes (Fleury d’Aude, Sérignan…), augmentation du bassin de recrutement des écoles élémentaires. Si les maternelles environnantes avaient un enseignement d’occitan, au moins en initiation-sensibilisation, le recrutement serait plus aisé pour la continuité du cursus ;
  • Meilleure souplesse dans les dérogations pour intégrer un site bilingue
  • Augmentation du fléchage de postes pour permettre une augmentation de l’offre d’enseignement, prise en charge de la continuité en cas de retraite ou de mutation d’un enseignant sur poste fléché (ex : maternelle Vergèze – voir document SE/UNSA). Lorsqu’un ou deux enseignants de plus que nécessaire est habilité, cela permet de mieux gérer les absences et éventualités différentes d’une année à l’autre ;
  • Recrutement de personnel bilingue : ATSEM et PES bilingues ;
  • Augmentation de l’offre de formation continue des maîtres pour l’initiation, l’enseignement et le bilinguisme
  • Priorité des priorités : rétablissement du poste de CPD occitan dans l’Hérault

Second degré : Priorité à la cohérence des cursus.Rétablissement des enseignements supprimés

  • Nécessité d’ouverture à Milhaud qui reçoit les élèves de 4 collèges où l’occitan est enseigné (voir document SE/UNSA)
  • – Dans le Gard, la prise en charge du suivi des élèves ayant suivi un cursus bilingue public ou immersif Calandreta est gravement lacunaire ; depuis la fermeture du cursus bilingue au collège Révolution, aucune solution de bilinguisme n’existe à Nîmes (document FSU), aucun suivi non plus sur Alès (site bilingue public de Saint-Privat les Vieux + Calandreta)
  • – Aucun suivi en collège du cursus bilingue public de Lézignan
  • – Dans l’Hérault, l’enseignement de DNL n’est plus assuré au collège de Clermont l’Hérault malgré la présence d’un site bilingue primaire public et de 3 calandretas dans un rayon proche
  • Retours nécessaires sur les récentes réductions de l’offre d’enseignement. Quelques exemples :
    • Suppression effective (collège et lycée de Limoux : document FSU) ou programmées (Joffre ou Frédéric-Bazille Montpellier)
    • Nombreuses baisses du nb d’heures détaillées dans le document FSU (Clarensac, Mende), SE/UNSA (Clémenceau Montpellier, Mèze, Loupian), Villeneuve-Lès-Maguelonne (doc. FO).

2.2-    Motion CREO cosignée par SE/UNSA, FO, FSU (SNES et SNUIPP)

        

Le CREO Lengadòc et les organisations signataires constatent

1- Les graves dysfonctionnements institutionnels qui affectent depuis quelques années l’organisation et l’encadrement de l’enseignement de l’occitan

  • Les CALR n’ont pas été organisés selon les textes (2 réunions annuelles réduites à une réunion tous les deux ans en moyenne pendant les dernières années, ce qui a introduit du flou dans la gestion des dispositifs d’enseignement, d’autant plus que les CALR n’étaient pas préparés avec le sérieux nécessaire (envoi de textes préparatoires, convocations correctes…)
  • Les groupes de travail intermédiaires entre deux CALR, également prévus, n’ont pas été non plus mis en place
  • Le dialogue avec notre administration de tutelle a été impossible (lettres au rectorat demeurées sans réponse, de même que les demandes de rendez-vous.

2- Pour le second degré

  • la baisse des ressources humaines est vertigineuse : de 56 professeurs au début des années 2000 à une trentaine. Or 14 ETP sont utilisés dans la valence, d’où une perte sèche non compensée pour l’occitan. Conjugué aux effets de la réforme des collèges et à la diminution des moyens d’encadrement et d’animation, cela aboutit à une baisse importante de l’offre d’enseignement.
  • La réforme des lycées fait planer de lourdes menaces sur nos enseignements : réduction des possibilités de prise en compte de la LR dans les cursus et examens alors même que la réforme des collèges avait déjà de graves effets sur la diminution des heures.
  • Le découragement des professeurs est patent, qui se traduit par des démissions ou un repli sur la valence, alimentant ainsi le cercle vicieux de manque de ressources humaines.

3 – Pour le premier degré :

  • Le problème de cohérence des cursus est récurrent ; suivis non assurés du bilingue au collège puis au lycée (Clermont l’Hérault, Saint-Privat les Vieux, Lézignan, Béziers, Montpellier…). Les sites existants sont fragilisés par des attaques plus ou moins insidieuses et on ne sent pas un vrai soutien de l’administration de tutelle. La question du remplacement des maîtres titulaires du CRPE langues régionales n’est pas prise en compte quand elle se pose.
  • Le développement du bilinguisme public, pourtant prévu par les textes (dont la convention de janvier 2017) s’est brutalement arrêté depuis 3 ans.
  • La suppression du poste de CPD dans l’Hérault, après des décennies de fonctionnement bien rôdé, a choqué. La solution provisoire acceptée par les collègues pour 2017-2018 ne peut plus fonctionner, et la non-publication du poste en temps voulu en rend désormais la mise au mouvement difficile, voire impossible

– Il existe un problème d’information et de formation des maîtres : en plus de la formation bilingue à Carcassonne, il faut prévoir des enseignements optionnels dans les autres ESPEs

Le CREO Lengadòc et les organisations signataires souhaitent un rétablissement de relations constructives avec le Rectorat. Dans cet esprit, après cette réunion de juin, il nous paraît indispensable de prévoir, dès l’automne 2018, les réunions préparatoires à un CALR de fin d’année (2018) afin d’envisager la rentrée 2019.

Il nous paraît également indispensable que notre rectorat donne un signal positif aux familles, aux responsables administratifs, à l’ensemble des enseignants en faveur de l’enseignement des langues régionales : document d’information aux familles, circulaire…

2.3-  Déclaration liminaire FO

Madame la Rectrice,

En préambule à cette réunion nous souhaitons vous exprimer les revendications immédiates de notre fédération pour ce qui concerne les langues régionales :

En premier lieu, afin de pérenniser cet enseignement et les postes de nos collègues nous demandons à ce que soit assurée la continuité de l’enseignement de l’occitan et du catalan entre le primaire, le collège et le lycée. De même, afin d’ouvrir ces enseignements au plus grand nombre il nous semble légitime qu’une dérogation soit automatiquement accordée afin de permettre une accession à un enseignement de langue régionale aux élèves qui le demandent.

Il nous semble également essentiel qu’une dotation systématique d’heures fléchées pour l’occitan ou le catalan soit accordée aux établissements afin que ces enseignements ne dépendent plus d’une DGH (dotation horaire globale) trop restreinte qui met en concurrence les différentes options.

Nous demandons également l’attribution d’une dotation d’heures fléchées suffisantes pour la DNL afin d’être en mesure de proposer un véritable enseignement bilingue ce qui n’est pas le cas aujourd’hui.

Ainsi, le collège des Salins à Villeneuve-lès-Maguelone, (seul établissement de l’Hérault proposant un enseignement bilingue) est doté de 8 heures fléchées. Ce qui ne permet pas aux élèves de suivre un cursus complet. Les élèves ont 1h 30 d’histoire en occitan par semaine de la sixième à la troisième et 1 heure de langue par semaine seulement en sixième et cinquième.

Il faudrait au minimum 10 heures fléchées afin que les élèves puissent bénéficier d’un véritable enseignement de langue occitane et dans l’idéal et en accord avec les textes officiels, 16 heures afin qu’ils aient l’intégralité de l’enseignement de l’histoire- géographie en occitan.

Au niveau du brevet des collèges, les élèves peuvent composer en occitan. Cela leur est très difficile de la faire car ils n’ont pas la totalité de cet enseignement en occitan. Ainsi à Villeneuve-lès-Maguelone les élèves ne faisant pas la géographie en occitan, ils ne possèdent pas le vocabulaire suffisant pour rédiger cette épreuve en langue régionale.

Enfin nous estimons que dans l’intérêt de toutes les disciplines optionnelles que le choix du cumul des options doit rester entièrement libre.

Par exemple, toujours au collège de Villeneuve les Maguelone, les élèves de cinquième inscrits en occitan ne peuvent bénéficier de l’option latin.

Concernant l’enseignement de l’occitan dans le 1° degré il nous semble essentiel que le poste de CPD spécialité langue régionale occitane soit ré-ouvert dès la rentrée 2019 et fasse l’objet d’un appel à candidature le plus rapidement possible.

Nous demandons également l’ouverture d’un poste de remplaçant qui possède le concours spécialité langue régionale afin que la continuité des enseignements soit assurée en cas d’absence d’un enseignant.

Enfin il est nécessaire que dans le respect des textes l’enseignement dans les cursus dits « bilingues » demeure à parité horaire. Merci de votre attention

2.4- Déclaration liminaire FSU au CALR du 27 Juin 2018

Madame la Rectrice,

Monsieur le représentant du Conseil Régional,

Mesdames, Messieurs les Directeurs Académiques,

Mesdames, Messieurs,

La FSU salue la reprise du dialogue social autour de la question des langues régionales et souligne les conditions de convocation de ce CALR, et de diffusion des documents préparatoires qui permettent aux représentants de personnels de pouvoir assumer au mieux leur fonction. Nous rappelons notre attachement à la tenue de ce CALR, à travers la tenue deux fois par an de cette instance qui doit pouvoir s’appuyer sur des groupes de travail préalables.

La FSU constate que ces dernières années le nombre d’établissement dispensant l’enseignement des langues régionales est en baisse et particulièrement depuis la mise en place de le réforme du collège. En effet l’autonomie des établissements dans la répartition de la DGH entre les différentes  disciplines a conduit à une baisse drastique à la fois de l’offre de formation mais aussi du nombre des heures allouées à l’enseignement proprement dit. Le fléchage des heures de langues régionales se limite à la bilangue ou à l’option en 6ème et l’information ni la carte des langues régionales ne sont diffusées dans les écoles, ne permettant pas une orientation vers ces langues. Ces deux facteurs conduisent à réduire l’offre des langues régionales au prétexte d’une marge de manœuvre trop étroite lors de la répartition de la DGH.

La continuité école/collège/lycée, principe annoncé comme fondamental, n’est pas mise en œuvre sur le terrain systématiquement.

  • La suppression soit de l’option, de la bilangue ou de l’enseignement en LV, dans des lycées de l’académie assèche le vivier des élèves en collège. L’exemple le plus frappant est la situation de Limoux avec la fermeture du poste en lycée en 2015, puis la perte de toutes les heures d’occitan au collège à la rentrée 2016. Or, des élèves apprennent l’occitan dans au moins une des écoles du bassin. Il est donc nécessaire d’envisager pour eux une poursuite d’étude. Nous trouvons des situations similaires dans bon nombre d’autres établissements, tant en occitan qu’en catalan.
  • La situation des classes bilingues dans les établissements publics est tout aussi préoccupante. Dans le Gard, par exemple, il n’existe aucun débouché en collège pour les élèves ayant suivi un cursus bilingue en école. Ceux-ci sont obligés de se rendre dans l’Hérault depuis la fermeture au collège Révolution de la section suite à la suppression de la dérogation.
  • Par ailleurs, les heures d’enseignement de langues sont passées en général de 3h à 2h en 2016 et pour certains établissements à 1h aujourd’hui (Clarensac par exemple mais aussi le lycée Chaptal) quand elles n’ont pas été complètement supprimées. La FSU demande le respect intégral de la réglementation concernant l’enseignement des langues régionales.

De plus, la FSU a dénoncé cette année la menace de disparition d’un poste de conseiller pédagogique occitan dans l’Hérault, comme il y a quelques années la fermeture d’un conseiller pédagogique catalan mettant le département des Pyrénées-Orientales en large sous-dotation avec un seul conseiller restant en charge de tous les dossiers : formation initiale, continue, habilitations, 120 classes bilingues et des dizaines faisant langue vivante régionale, projets pédagogiques divers, animations pédagogiques, etc. Ainsi, la menace de disparition du conseiller pédagogique occitan de l’Hérault mettrait à mal l’enseignement de l’Occitan dans le 1er degré, déjà mal en point.

Former sans formateurs en nombre suffisant est une mission impossible.

Pour le second degré, nous tenons néanmoins à exprimer la satisfaction des personnels enseignants du second degré au sujet de la formation continue dispensée par les services du Rectorat et de l’Académie. Cette formation leur est indispensable et peut leur permettre la mise en place d’une pédagogie innovante et de projets transdisciplinaires permettant aux langues régionales de rayonner dans les établissements. Mais faut-il encore que cette implication trouve une véritable concrétisation sur le terrain. Le soutien des établissements en est une condition sine qua non.

Aujourd’hui, Madame La Rectrice, le CALR doit permettre d’identifier les établissements où doivent être enseignés l’occitan et le catalan afin de réaliser un maillage du territoire et assurer la cohérence des cursus (LV, option, bilangues, bilingues), et de communiquer la carte des langues régionales (école, collège et lycée) pour les années à venir. Ces bases doivent pouvoir permettre une diffusion de la carte des langues et d’une information spécifique suffisamment tôt pour que les familles puissent être informées de l’offre. Nous demandons à ce que le fléchage des heures allouées aux langues régionales ne se limite pas aux heures de 6ème, qu’il soit connu des membres des Conseils d’Administration des établissements concernés pour que la carte des langues devienne une réalité.

Enfin, si la situation de l’occitan et du catalan dans les établissements du 2nd degré sera abordé lors de ce CALR, il conviendrait à l’avenir qu’un groupe de travail préparatoire académique puisse se réunir en amont et devant l’étendue des situations variées dans les écoles que des groupes de travail départementaux voient aussi le jour afin que le CALR puisse pleinement jouer son rôle.

2.5- Document SE/UNSA – situation de l’occitan dans le second degré : rentrée 2018

Dans les collèges de l’Académie

  1. Collège « La Garriguette », à Vergèze (Gard) à refus de création d’une bilangue de continuité par les services du Rectorat
  • À la rentrée des vacances de Toussaint, le collège de Vergèze a reçu le formulaire à remplir pour la demande d’une création d’une 6e bilangue. Même si le collège a toujours obtenu les 2h pour la 6e, il a semblé important à M. Delong, Principal, de demander la création d’une « bilangue de continuité » afin de renforcer le statut de l’occitan et de mettre en avant son établissement. D’autant plus qu’une école du secteur propose un enseignement de l’occitan de la Maternelle au CM2 (« Ecole Les Cèdres » de Codognan) et une autre école participe au Projet Académique Occitan (« Ecole Les Amandiers » de Mus).
  • Fin octobre, le document a été renvoyé au service en charge de ces demandes. Un « Avis favorable » a été émis par Mme Villeneuve (IPR) et par Mme Korch (IEN de la circonscription).
  • Début Janvier, quand M. Delong a reçu sa DGH, 2h étaient fléchées en «Initiation LVR » et non pas en « Bilangue de continuité LVR».
  • À noter également que, lors du départ à la retraite de Mme Aspisi (P.E sur la maternelle de Vergèze en poste fléché occitan), ce poste a « perdu » sa spécificité. L’occitan n’est plus enseigné dans cette école.

Circulaire n° 2017-072 du 12-4-2017, paragraphe N° II : 

« Comme le rappelle la circulaire n° 2015-106 du 30 juin 2015 relative à l’organisation des enseignements au collège, toutes les modalités préexistantes d’apprentissage d’une langue vivante régionale sont maintenues ; seuls les intitulés des enseignements sont modifiés. En classe de sixième, les élèves peuvent suivre un enseignement de sensibilisation et d’initiation, qui se substitue à l’enseignement facultatif, pour débuter un apprentissage de langue régionale, dans la limite de deux heures hebdomadaires. Les élèves qui ont suivi un enseignement de langue vivante régionale à l’école primaire peuvent quant à eux poursuivre cet apprentissage grâce au dispositif bi-langue de continuité, tout en suivant un enseignement d’anglais ; l’apprentissage de ces deux langues se fait à hauteur de six heures hebdomadaires. »

  1. Collège Théodore Monod, Clarensac (Gard) à refus de la Direction de proposer l’enseignement de l’occitan en cycle 4 malgré des effectifs constants en 6e et une forte liaison CM2-6e
  2. Collège Clémenceau, à Montpellier (Hérault) à perte de 1h malgré une profusion de projets, et notamment celui de la création d’une bilangue de continuité
  • En 2017-2018 : 3h/semaine (soit 1h pour les 6e, 5e et 4e).
  • Pour 2018-2019 : 2h/ semaine (1h pour les 6e & 5e + 1h pour les 4e & 3e)
  1. Collège Jean Jaurès, à Mèze (Hérault) à perte d’une heure en raison de la suppression des E.P.I
  2. Collège Olympe de Gouges, à Loupian (Hérault) à perte d’une heure car la Direction ne la propose qu’en HSA et l’enseignant est à temps partiel.
  3. Collège de Lézignan-Corbières (Aude) à refus de la Direction et du DASEN de la création d’un cursus bilingue alors qu’il existe en Primaire

(Circulaire n° 2017-072 du 12-4-2017, paragraphe N°III : « Sur l’ensemble des classes du collège, dans le prolongement de l’école primaire et pour en assurer la continuité, des sections bilingues de langues régionales proposent un enseignement renforcé de la langue régionale d’une durée hebdomadaire d’au moins trois heures et un enseignement partiellement en langue régionale dans une ou plusieurs autres disciplines ; ce dispositif tend vers un enseignement à parité horaire, dans le respect des dispositions de l’arrêté du 12 mai 2003 précédemment mentionné.)

Ces sections permettent une intensification de la pratique de la langue régionale déjà acquise à l’école et l’approfondissement de la culture propre à l’aire de diffusion de la langue dans ses diverses composantes littéraires, historiques, géographiques et artistiques. Leur fonctionnement s’inscrit dans le cadre du projet d’établissement. Elles s’adressent en priorité aux élèves ayant déjà suivi un cursus bilingue mais peuvent être ouvertes sous certaines conditions à d’autres élèves, qui auront au préalable fait la preuve des compétences linguistiques nécessaires à leur admission dans ces sections. »)

Concernant les collèges, un point important est à souligner : l’utilisation des heures « fléchées ». En effet, pour la 6e, les collèges reçoivent deux heures pour l’enseignement de l’Occitan. Or, certains chefs d’établissement n’en utilisent qu’une pour l’occitan et abondent d’autres matières ; sans aucun contrôle d’aucune instance semble-t-il.

Dans les lycées de l’Académie

  1. Lycée Chaptal, à Mende (Lozère) : Perte de 1h30

En 2017-2018, il était prévu 2h pour les Secondes et 3h pour le regroupement Premières+Terminales. Pour la rentrée 2018 : il est prévu 3h30 pour les trois niveaux. Raison invoquée par la Direction : baisse de la DGH et baisse « possible » des effectifs de Seconde. De plus, la Direction lui retire quasiment toutes ses heures de valence, valence qu’elle enseigne depuis 1996 (date de la création de son poste).

  1. Lycée Clémenceau, à Montpellier (Hérault) : Perte de 1h30
  • Les horaires officiels sont de 3h/ semaine de la 2nde à la Terminale et 4h en BTS. Les besoins dont donc de 13h.
  • En 2017-2018, il n’a été attribué que 8h pour l’enseignement de l’occitan (l’enseignante a donc opté pour 2h/niveau).
  • Pour 2018-2019, il ne lui a été attribué que 6h30 sous le prétexte d’une réduction de la DGH et une volonté de ne pas toucher aux dédoublements et autres aménagements pédagogiques des autres disciplines. Or c’est un établissement où l’Occitan est majoritairement pris en LV2 et LV3 au Bac (et beaucoup moins en Option Facultative) et où il se trouve associé à de nombreux projets (« Seconde Langue Régionale » notamment avec un enseignement de SES en DNL)
  1. Lycée Bazille, à Montpellier (Hérault) Perte de 1h + fermeture du cursus en 2019

Le lycée avait obtenu l’ouverture des options Latin et Grec enfin d’enrichir son offre et augmenter son attractivité. Puis le Rectorat a demandé au Proviseur de choisir car cela faisait trop. Etant donné que les effectifs en Occitan avaient baissé depuis l’ouverture du lycée « Calandreta », le Proviseur a donc désigné l’occitan.

  1. Lycée Joffre, à Montpellier (Hérault) : fermeture du cursus

Lorsque la nouvelle proviseure est arrivée au lycée il y a deux ans, elle a décidé d’arrêter de proposer l’Occitan en  Seconde sous le prétexte d’une DGH en baisse. Elle refuse que l’enseignante passe dans les classes pour recruter ni qu’elle fasse une réunion d’information aux parents et aux élèves. Pour 2018-2019, c’est donc la fermeture du cursus alors que le collège de secteur propose l’Occitan de la 6e à la 3e avec des effectifs conséquents.

5. Lycée Geneviève Anthonioz-De Gaulle, à Milhaud (Gard) : Aucun moyen n’est donné à cet établissement depuis des années malgré les demandes du Proviseur et la cohérence de bassin des langues.

  • Cet établissement a proposé l’option facultative « Occitan » dès son ouverture en septembre 2005 pour les élèves de Seconde.
  • En 2006-2007, l’enseignement s’est poursuivi pour les Secondes et les Premières.
  • En 2007-2008, l’enseignement s’est poursuivi pour les Secondes, Premières et Terminales.
  • À la rentrée 2008 : l’occitan n’est plus proposé au lycée sur décision du Proviseur. Les élèves de Terminale les plus courageux  le présentent en « candidat libre ».
  • Septembre 2012 : nouveau proviseur nommé et relance des demandes ; mais aucune suite n’est donnée par la Direction.
  • Suite aux différentes interpellations en CARL et des chefs d’établissement des collèges du secteur, le rectorat attribue 2h au lycée pour la rentrée 2014. Mme Paul souhaite y enseigner et participe même aux Portes Ouvertes du lycée afin de présenter l’option. Les Principaux des collèges du secteur acceptent de diffuser des informations élaborées par les enseignants d’occitan de leur établissement. Certains passent même dans toutes les classes de Troisième. Bon nombre d’élèves remplissent des documents sur lesquels ils s’engagent à s’inscrire en occitan à la rentrée.
  • Septembre 2014 : Mme Paul assure sa pré-rentrée et voit qu’il n’y aucun élève inscrit. D’après le secrétariat, aucune demande. Elle demande à M. Hugon-Jeannin de passer dans toutes les classes de 2nde afin de faire de la sensibilisation. Après son passage, une bonne dizaine d’élèves s’était inscrite. M. le Proviseur a alors prévu l’heure d’occitan dans les EDT : le mercredi de 17h à 18h … alors que toutes les classes de Seconde terminaient à 12h30 au plus tard. Conséquence : zéro inscrit et Mme Paul est priée de retourner dans son établissement de rattachement.
  • Novembre 2016 : nouvelle interpellation à Mme Le Recteur, lors du CARL, sur ce sujet. Mme le Recteur vérifie les collèges du secteur (à savoir Vergèze, Vauvert, Aigues-Mortes et une partie de Saint-Gilles) ainsi que l’enseignement de l’occitan dans ces établissements (tous le proposent entre 1h et 2h/semaine avec des effectifs conséquents) et assure « étudier le dossier de très prêt et confirme que ce n’est pas normal ».
  • Juin 2017 : M. Lorblanchet, proviseur de Milhaud, propose la création de l’occitan en Seconde pour la rentrée 2017. Chaque collège du secteur a édité des plaquettes d’information auprès des familles, a relayé l’information par Pronote, par SMS, et sur leur site établissement. Les « occitanistes » de Troisième s’inscrivent dès juillet.
  • Rentrée 2017 : l’occitan n’est plus proposé. Face à la demande des familles, l’Administration répond « Il n’y avait pas suffisamment d’inscrits ». Or, le Rectorat n’a pas donné de moyens supplémentaires. Le Proviseur ne pouvait pas en juillet supprimer une option ou un cursus déjà existant pour mettre l’occitan à la place. Ce qu’il souhaitait, c’était enrichir son offre.
  • Le Rectorat l’a « encouragé » à refaire une demande dans le cadre d’une « cohérence bassin ». Ainsi sa demande aurait plus de chances d’aboutir.
  • Mi-Février 2018 : M. Delong, principal de Vergèze, lui demande par mail où en était sa préparation de rentrée. À ce jour, sa DGH n’était abondée d’aucune heure spécifique (ou supplémentaire) lui permettant de proposer l’occitan en Seconde.
  • Mi-Juin 2018 : M. Lorblanchet confirme qu’il n’a obtenu aucun moyen supplémentaire pour la rentrée 2018 et il ne peut pas proposer l’Occitan en enseignement d’exploration.
  1. Lycée Daudet, à Nîmes (Gard)

Par rapport à la situation du lycée de Milhaud, les élèves de ce secteur souhaitant continuer l’occitan n’ont plus qu’une solution : demander le lycée Daudet à Nîmes qui est le seul à le proposer en Enseignement d’exploration, en LV3 et en option facultative.

Or l’occitan, depuis 3 ou 4 ans, n’est plus motif dérogatoire ; contrairement au russe et au portugais qui – eux – le sont toujours sur ce lycée. Concrètement, un collégien gardois qui veut poursuivre l’étude de l’occitan n’a qu’une seule solution : demander le lycée Daudet… mais, de nos jours, cela relève de la mission impossible car très peu de dérogations sont accordées.

Cette situation a des répercussions sur le recrutement en collège : les familles se demandent l’utilité d’inscrire leur enfant puisqu’il ne pourra pas le continuer au lycée.

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