07-06-19-La FELCO reçue par l’OPLO – document préparatoire

Audience FELCO / OPLO – 7 juin 2019

NB : Parmi les remarques et les demandes qui sont formulées ici, certaines s’adressent directement à l’OPLO comme opérateur responsable, d’autres sollicitent l’OPLO comme interlocuteur de l’État et des rectorats, d’autres comme possible médiateur entre les Régions et les autres collectivités territoriales de sa zone d’action. Nombre de ces remarques trouvent des réponses théoriques dans l’état des lieux en ligne de l’OPLO : https://ofici-occitan.eu/wp-content/uploads/2018/11/OPLO-Etat-des-lieux-Estat-deus-l%C3%B2cs.pdf. Mais force est de constater que la concrétisation de ces réponses n’est pas à la hauteur des attentes.

  • La réforme des lycées : quelle action de l’OPLO ?

Ce grave problème nous semble lié au moins pour partie, à la question des conventions Etat / Régions : la signature des déclinaisons académiques de la convention de janvier 2017 (voir : http://www.felco-creo.org/signature-dune-convention-sur-lenseignement-de-loccitan/), avec des objectifs de développement chiffrés, n’aurait-elle pas permis de contester plus efficacement les effets de la réforme ? Comment, avec quels moyens, avec quelles alliances l’OPLO peut-il être moteur dans la contestation de la réforme ? Nous avons vu également qu’avec un état des lieux plus précis de la situation de l’enseignement, il est plus facile de contester les diminutions d’horaires (et, à très court terme, du nombre d’élèves). Nous sommes obligés de constater que ce sont les associations d’enseignants, le CREO Toulouse notamment, qui ont dû faire le travail. Nous attendons donc de l’OPLO un travail rigoureux sur cet état des lieux.

  • Le développement de l’enseignement public de l’occitan

Quelles ont été les actions de l’OPLO en la matière ? Quelles actions spécifiques ? Quel budget ?

La lecture du budget 2018 laisse apparaître un déséquilibre important, notamment rapporté au nombre d’élèves concernés, entre les sommes consacrées à l’enseignement public (ainsi que privé catholique) et celles qui sont consacrées à l’enseignement associatif. Dans son état des lieux, https://ofici-occitan.eu/wp-content/uploads/2018/11/OPLO-Etat-des-lieux-Estat-deus-l%C3%B2cs.pdf p. 38, l’OPLO souligne que 44 % de son budget 2017 est consacré à l’enseignement. Est-il possible de décliner ce pourcentage global entre enseignement public et Calandreta ?

Plusieurs collègues se sont aussi montrés choqués par la seule mention dans cet état de lieux de l’OPLO (p. 29) de deux opérateurs : OCBI et Calandreta. Les collègues s’interrogent sur l’absence de la FELCO et celle des CREOs. Nos associations ne sont-elles pas considérées comme représentatives ? N’intervenons-nous pas dans les CALR ? Ne sommes-nous pas des partenaires des organisations syndicales dont le soutien est indispensable pour le développement de nos enseignement ? N’avons-nous pas des contacts réguliers avec les élus, notamment les parlementaires ?

L’OPLO a-t-il renoncé à accompagner le développement de l’enseignement public de l’occitan – sous ses diverses formes – ? Est-il nécessaire de rappeler que les enfants de ce pays sont majoritairement scolarisés à l’école publique ?

Ce que pourrait faire l’OPLO :

  • aider OCBI dans le développement de son action en finançant un emploi de salarié minimum par académie.
  • Réaliser une campagne d’information publique sur l’intérêt de l’enseignement de l’occitan ; il existe partout des documents réalisés par les collectivités sur le terrain occitan comme sur celui des autres langues de France. L’élaboration d’un document OPLO est une urgence. Sa mise en circulation pourrait se faire par synergie avec d’autres collectivités (départements, communes, métropoles…)
  • Impulser une structuration des enseignements dans les académies. Le développement et l’accompagnement des filières d’occitan dans les académies est aussi un problème de structures. Par exemple, dans l’Académie de Bordeaux, les demandes d’habilitation en occitan dans le second degré ne sont pas toujours suivies ; des postes à profil ne sont pas créés alors qu’il y a les effectifs nécessaires et les heures accordées par le DASEN… Cela passe notamment par une concertation étroite avec les associations mais aussi avec les IPR et les conseillers pédagogiques.

 

  • Recrutement et formation des enseignants

Il s’agit d’un domaine où les carences sont importantes et les besoins énormes. Quels dispositifs d’accompagnement l’OPLO peut-il mettre en œuvre ? Quelles actions ? Quelles négociations avec les ESPEs ? Là où la collectivité accompagne, comme en Corse, l’ESPE répond à la demande sociale. Deux niveaux sont à envisager :

  • Les contenus de formation pour que les futurs enseignants formés dans les ESPEs justifient d’un niveau de langue suffisant, ce que permet mal le nombre d’heures prévu dans les maquettes. L’OPLO pourrait prendre l’initiative d’une rencontre échange avec les formateurs ESPE ainsi que les directeurs des divers sites pour faire un état des lieux des moyens, des besoins et des dispositifs adaptés
  • La préparation du concours spécifique n’est possible qu’en présentiel à Carcassonne pour l’Académie de Montpellier. Cette situation géographique est déséquilibrée par rapport à la configuration de l’Académie. L’OPLO pourrait-elle accompagner des dispositifs de sensibilisation, voire de consolidation du niveau de langue de futurs enseignants dans les autres antennes départementales ? Est-il possible de mettre en œuvre une formation à distance ?
  • Par ailleurs, il nous semblerait utile que l’OPLO engage une enquête afin d’évaluer la ressource humaine existante : enseignants titulaires des concours spécifiques non employés conformément à leurs compétences, enseignants en poste bénéficiant d’une connaissance de la langue insuffisamment structurée pour leur permettre un enseignement de langue ou de DNL…
  • Encadrement des maîtres – animation pédagogique / IPR

Nos collègues soulignent l’insuffisance – voire l’absence : cf. département du Lot – de l’encadrement pédagogique en matière de conseillers pédagogiques départementaux. Un seul conseiller par département dans l’Académie de Montpellier, par exemple, ne saurait suffire.

Il est également important que chaque académie soit dotée d’un IPR à temps complet pour l’occitan

  • Enseignement supérieur et recherche

Une des responsabilités de l’OPLO nos semble être d’aider, structurellement et financièrement, la recherche universitaire : aide au financement de thèses, à l’organisation de colloques, avec peut-être un focus – non exclusif – sur les programmes de type recherche-action visant à améliorer la réflexion sur la transmission  de la langue et sur l’évaluation des effets positifs du bilinguisme – à parité et immersif-.

Par ailleurs, si l’on veut lutter contre les déséquilibres territoriaux, il faut veiller à la couverture de tout l’espace d’oc

– en matière de formation universitaire initiale: exemples des Universités de Bordeaux, Limoges, Pau, Nîmes, Albi : dans ces sites, l’enseignement de l’occitan a été ou supprimé ou fortement réduit.

– comme d’organismes de formation des maîtres (type ESPEs).

Il nous semble de la responsabilité de l’OPLO

– de faire un état des lieux de l’offre existante comme des ressources humaines disponibles (enseignants affectés en ESPE justifiant de compétences en occitan insuffisamment employées par exemple).

– d’engager au plus vite un dialogue avec les présidents d’Universités et les responsables administratifs des ESPEs

  • Localisation de l’OPLO

Cette question a été maintes fois posée et elle l’a été encore par nos collègues qui n’oublient pas que l’espace occitan ne se réduit pas au territoire de l’OPLO. Dans nos négociations avec le Ministère, nous signalons systématiquement que cette inégalité de traitement entre régions occitanes vient s’ajouter à l’égalité considérable entre langues de France.

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