L’école et les langues régionales – Eléments de bibliographie critique

  • Pour la langue d’oc à l’école. De Vichy à la loi Deixonne, les premières réalisations de la revendication moderne en faveur de l’enseignement de la langue d’oc, Yan Lespoux, PULM, 2016, Collection « Estudis occitans ».

    Les années 1930 voient une montée des revendications en faveur de la langue occitane et en particulier de son enseignement. Avec la défaite de 1940 et la mise en place de l’État français du maréchal Pétain, cette revendication se trouve relancée. Communauté d’idée avec le nouveau régime pour les uns, pragmatisme pour les autres, il s’agit en tout cas d’une période ambigüe pour le mouvement d’oc et ce à plus d’un titre. Car, en face, l’État n’est pas forcément plus réceptif qu’auparavant et les oppositions sont tout aussi virulentes.
    Il n’en demeure pas moins qu’il s’agit là d’un moment clé pour la revendication et les mouvements qui la portent : tout un système de réseaux se met en place et une nouvelle génération de militants commence à émerger.
    Dans les années suivantes, alors que le Félibrige peine à se relancer, l’occitanisme se fait triomphant. Malgré les querelles qui peuvent opposer les deux camps, une nouvelle revendication se fait jour qui révèle autant les lignes de fractures qui traversent le mouvement d’oc que celles qui, dans la société française, partagent opposants et soutiens des langues dites régionales. C’est ce que montrent les débats internes sur la pédagogie et les âpres discussions autour de la loi Deixonne.

Le règlement type des écoles de Jules Ferry, décrétait l’exclusion totale des langues de France, dont l’occitan. Et pourtant, plus d’un siècle plus tard, et après des décennies de revendications, ces langues ont une (toute petite) place dans le système éducatif français.

« Le français sera seul en usage dans l’école. » Cet alexandrin boiteux, article 14 du règlement type des écoles de Jules Ferry, décrétait, sans le dire ouvertement, l’exclusion totale des langues de France, dont l’occitan. Et pourtant, plus d’un siècle plus tard, et après des décennies de revendications, ces langues ont une (toute petite) place dans le système éducatif français. Les articles ici réunis analysent certains épisodes de cette histoire depuis le XIXe siècle. Ils n’affirment pas (avec fureur) que l’école française a persécuté les langues de France, car tous les maîtres n’ont pas été forcément répressifs. Ils n’affirment pas davantage (avec attendrissement) que les hussards de la République, épris de local et amoureux de leur petite patrie, n’ont rien fait contre les langues de France, qui auraient donc décliné toutes seules, car ce n’est pas si simple. Et c’est de la complexité et des contradictions de tout un processus que l’on essayera de rendre compte ici, à partir du cas occitan.

  • Lengas 65, « L’occitan et le Catalan à l’école », Presses Universitaires de Montpellier. numéro coordonné par Hervé Lieutard et Marie Jeanne Verny, 2009.

  • Philippe Martel : avant-propos
  • Philippe Martel : Une pédagogie pour le provençal : Lou prouvençau a l’escolo
  • Yan Lespoux : Aux origines de la revendication occitaniste en faveur de l’enseignement de la langue d’oc : les propositions du Nouveau Languedoc et d’Occitania
  • Michel Lafon : La langue d’oc et l’école dans Le Journal de l’Aveyron – 1900-194
  • Patric Couffin : Le patois est mort ! Au secours, le patois revient ? Soixante ans de militantisme et d’avancées pour définir une politique d’enseignement public de l’occitan
  • Lluc Bonet : Louis Pastre : un républicain radical et pédagogue réformateur vers le catalan à l’école (1881-1903).
  • Hervé Lieutard et Marie-Jeanne Verny, éditeurs, L’école française et les langues régionales, XIXe – XXe siècle, Presses Universitaires de la Méditerranée, collection «Études occitanes », Université Paul-Valéry, 2008.

    Ce volume réunit 16 communications présentées lors du colloque des 13 et 14 octobre 2006 organisé à l’Université Paul Valéry par l’équipe RedOc (Recherches en Domaine occitan) et le Centre d’Études Occitanes. Le colloque a été ouvert par Monsieur Christian Nique, Recteur de l’Académie de Montpellier et Monsieur Michel Alessio, représentant Monsieur le Délégué Général à la Langue Française et aux Langues de France. Lors de ce colloque un film de témoignages réunis en Aveyron, Quel est ce charabia ? réalisé par Michel Lafon, doctorant, avec l’aide technique du service audio-visuel de l’Université Paul Valéry, a été présenté au public. Grâce à l’aide financière de la D.G.L.F.L.F., ce DVD a pu être joint gracieusement aux Actes de ce colloque.

    Sommaire de l’ouvrage :

  • Prise de parole de Michel Alessio, chargé de mission à la Direction Générale à la Langue Française et aux Langues de France
  • Introduction : L’école de la République et les langues régionales : ce que nous savons, ce que nous croyons savoir, ce que nous voulons savoir, Philippe Martel
  • Une instruction en langue basque du XVIIIe siècle, Bernard  Oyharçabal
  • Fables traduites en basque en pays basque de France au XIXe siècle : Archu (1848), Goyhetche (1852), Aurélia Arcocha
  • École privée et impensé des « patois » au XIXe siècle, Pierre Pasquini.
  • Jaurès et l’enseignement des langues régionales à l’école de la République, Jòrdi blanc
  • La presse félibréenne et l’occitan à l’école durant l’entre-deux guerres, Yan Lespoux
  • Jean-Pierre Lucciardi, « hussard noir » et pionnier de l’enseignement de la langue corse, Eugène Gherardi
  • Louis Pastre (1843-1927), précurseur de l’enseignement intégré du catalan et du français, à l’école publique, Luc Bonet
  • La puissante ténacité de l’obstacle de la langue bretonne, Fanch Broudic
  • L’école primaire et les questions linguistiques en Alsace entre 1918 et 1940, Dominique Huck
  • Éveilleurs d’occitan en Rouergue (1921 – 1970), Michel Lafon
  • La question des langues régionales : un isolat idéologiques ? Pascal Ottavi
  • Le traitement des « idiomes locaux » à l’école, en métropole et aux colonies : le cas de l’Algérie, Pierre Boutan.
  • Suisse romane, Méditerranée séfarade, Tunisie coloniale… et Bretagne : frontières et complexité dans l’apprentissage du français contemporain, Patrick Cabanel.
  • Instituteurs, école et occitan de la réalité à sa représentation littéraire – XIXe – XXe siècles, Marie-Jeanne Verny.
  • Conclusions du colloque, Patrick Cabanel
  • Peix R. (2015). Enseignement du catalan et plurilinguisme/Ensenyament del català i plurilingüisme. Perpignan : Presses Universitaires de Perpignan. Collection Études. 342 p. ISBN 978-2-35412-238-6.

 

  • Hervé TERRAL, La langue d’oc devant l’école (1789-1951), Puylaurens, IEO/IDECO, 2005, Préface de Robert Lafont.Cet ouvrage recense et commente de nombreux textes sur la question dont la liste ci-jointe suffit à dire l’intérêt de les voir réunis.

Instruction publique et francisation linguistique, p. 67.

P. Bernadau, Lous dreitz de l’ome (10 septembre 1790), p. 69.
G. Lavabre, La Garisou de Mariano (oct. 1792), p. 74.
Baron Trouvé, Description de l’Aude (1818), p. 78.
F. Pariset, L’instruction en Lauraguais (1867), p. 85
Rapport d’inspection (Tarn, 1856), p. 92.
Comité d’Instruction Publique de Cahors, interdiction du patois, p. 97.
Ch. Nodier, Conte fantastique (1834), p. 99.
Dupleich, Préface (Dictionnaire patois/français), 1834, p. 106.

Combats politiques : la République une ou plurielle ? p. 111.

Pétition pour les langues provinciales (1870), p. 116.
Michel Bréal, L’enseignement du français et le patois (1878), p. 129.
M. Bréal, Discours à la fête des félibres (1890), p. 133.
P. Passy, Lettre à P-D. Lafore (1903), p. 136.
G. Tarde, Lettre aux instituteurs (1899), p. 138.
F. Mistral; Discours de 1875 à Montpellier, p. 140.
F. Mistral, Lou Prouvençau dins lis escolo (1898), p. 145.
A.Sourreil, A la ligue de l’Enseignement (1899), p. 147.
F. Pécaut, Textes sur les patois (1889-1905), 150.
J. Jaurès, Textes sur les patois(1909-1911), p. 158.

Pratiques scolaires , p. 169.

F. Mistral, Lou signe (1894), p. 175.
D. Terrade, le Sinhal (1929), p. 178.
S. Lacoste, Origine des dialectes locaux (1902), p. 180.
S. Lacoste, 2e ex. de leçons( Manuel du maître) p. 183.
J. Tournié, L’idiome d’Arnaud-Guilhem (1886), p. 188.
Mme Gelado, institutrice à Carbone (1896), p. 194.
J. Roundou, Proverbes de Barèges (1914), p. 196.
A. Perbosc, Contes populaires (1914), p. 200.
A. Perbosc, Le fin valet/ le fi ballet (1914), p. 210.
E. Petit, L’école et la « petite patrie » (1901), p. 214.
Villeneuve-Savinien, Enquête sur l’Oc (1911) p.219..

« Vingt fois sur le métier », p. 247.

Ligue pour la langue d’oc à l’Ecole (1924), p. 253.
Anatole de Monzie, circulaire du 14 août 1925, p. 255.
Lettre à un Barde (1927), p. 259.
G. Balagayerie, Le patois à l’école (1925), p. 264.
P. Lhande, Les parlers régionaux (1925), p. 266.
A. Perbosc, Les langues de France à l’école (1926), p. 268.
Ph. Pétain, Mistral et la renaissance provençale (1942) p. 284.
G. Ripert, documents pour l’enseignement (1940) p. 285.
La langue d’oc à l’école (1941-1942),p. 287.
E. Mouly, l’oc à l’escòla (1942)., p. 292.
Calelhou, L’oc dans la formation des maîtres (1942) p. 308.
Discours de Jean Cassou (1945), p. 318.
E. Cabanas, D’un ensenhament regionalista (1946), p. 321.
C. Freinet, Lettre du 30 octobre 1947, p. 327.
Loi Deixonne, (1951), p. 331.

Conclusion, Per jòia recomençar (1951), p. 3

  •  Yves Griffon, La langue bretonne et l’école républicaine. Témoignages de mémorialistes, CRBC Rennes-2 – Université Européenne de Bretagne, 2008, 202 p. 15 euros.(CRBC Université Rennes 2, dépt de breton et celtique)      

    Compte-rendu critique par M.J. Verny : issu d’un travail universitaire, écrit avec élégance et clarté, l’ouvrage d’Yves Griffon s’ouvre par 85 pages de rappels historiques intitulées « Mise en place d’un enseignement républicain ; le breton en est exclu ». Le choix de la présentation chronologique met en lumière le rôle progressif joué par l’école quant au processus de substitution du breton par le français. Une place conséquente est accordée à l’interaction de ce processus avec le combat laïque. Cette partie historique s’achève sur la « prise de conscience de l’identité bretonne ».La deuxième partie de l’ouvrage aborde les ouvrages étudiés, classés en trois catégories : récits autobiographiques, histoires de vie transcrites par un enquêteur, biographies croisées transcrites par un enquêteur. La troisième partie, intitulée « Une image de l’école à nuancer », analyse l’ensemble du corpus recueilli, qu’elle confronte à un complément de témoignages oraux recueillis par l’auteur de l’étude.

    L’ensemble de l’ouvrage est fort instructif, au-delà même de la question des rapports du breton et de l’école. La synthèse historique (Première partie) éclaire le lecteur sur les spécificités de la situation bretonne (qu’il s’agisse du rôle peut-être plus grand qu’ailleurs de l’Église ou de la collaboration d’une partie du mouvement breton avec l’occupant nazi), et permet des comparaisons fructueuses avec l’ensemble français concernant le rôle de l’école dans le destin des langues dites « régionales ».

    L’originalité de l’ouvrage d’Yves Griffon réside dans l’étude systématique du corpus étudié dans la deuxième partie de son livre : 16 ouvrages au total, dont certains ont des auteurs connus au-delà de la Bretagne (Per-Jakez Hélias ou Anjela Duval). Ces témoignages, directs ou indirects, émanent tous de Bretons ayant connu l’école de la IIIe République. Ce corpus a été retenu par l’auteur après dépouillement de quantité de récits de vie édités au XXe siècle. Parmi ceux-ci, il a retenu ceux qui faisaient une place à l’école. Ces récits sont d’abord dépouillés suivant une grille comparative où sont renseignés les points suivants : nom de l’auteur, titre de l’œuvre, date de naissance, origine sociale, âge d’entrée à l’école, langue parlée, école fréquentée (publique ou privée), le breton, un interdit à l’école, la pratique du « symbole », réactions des élèves devant le « symbole », conséquences éventuelles, sentiments exprimés sur l’école.

    L’auteur, enseignant de lettres classiques, complète ce dépouillement par une approche pertinente du type de textes étudié et de la spécificité du discours autobiographique, s’appuyant, entre autres, sur les travaux de Philippe Lejeune. Il n’ignore pas les rapports complexes qui lient la réalité et sa transcription, voire son récit oral et consacre une part de son étude à ce processus de « reconstruction du passé », ainsi qu’au « statut » de ce type de texte, entre œuvre littéraire et témoignage sociologique. Il aborde notamment la volonté exprimée par maint auteur d’élargir le récit singulier jusqu’au témoignage social : « Le « moi » de l’écrivain est présent à travers les multiples aventures personnelles qu’il narre, mais il lui importe aussi d’analyser « la singularité du conditionnement par le champ social où il s’inscrit » », dit Yves Griffon, citant une étude de Francis Favereau sur P.J. Hélias.

    L’origine rurale de tous les témoins est étudiée, ainsi que la place de ce milieu dans le récit et le bouleversement global constitué par la scolarisation et son corollaire l’apprentissage du français : « L’apprentissage du français, langue des villes, « langue des bourgeois », introduit une mentalité urbaine dans une société rurale dont la langue risque d’en être déconsidérée, et fait de l’école le moyen du « passage entre deux sociétés, deux cultures » », dit encore Griffon. Des pages passionnantes sont consacrées à la « reconstruction du passé » par les récits de vie, qui oscillent entre deux réalités, « la réalité vécue par l’auteur » et « la réalité historique, sociale, culturelle, qui influe sur la première ». Cette reconstruction, cependant, s’appuie sur « la volonté de dire la vérité, ou tout au moins sur une recherche d’authenticité ». Et ce jeu entre volonté de vérité et embellissement littéraire (relevant de la pratique poétique ou de l’exercice du conte, par exemple) est analysé avec beaucoup de subtilité, à partir de l’étude précise des textes. De même est analysée l’ambivalence des sentiments des témoins par rapport à l’écartèlement induit par leur scolarisation : entre regret nostalgique des origines et nécessité ressentie de quitter celles-ci, rupture sociale et rupture linguistique étant intimement corrélées, ce qu’analyse un chapitre intitulé « Des récits de vie : l’école et la « débretonnisation » ». L’interdiction du breton à l’école est unanimement rappelée par les témoins, ainsi que la variété des punitions liées à l’usage massif du « symbole ». L’analyse des sentiments exprimés par les témoins face à ces états de fait révèle un rejet global de l’école et de ses pratiques. Les témoins sont très sceptiques, pour le moins, sur l’efficacité des méthodes d’apprentissage du français : « nous apprenions une langue que nous ne parlions pas, et nous parlions une langue que nous n’apprenions pas », dit un des témoins… Cependant, la plupart d’entre eux notent le sentiment de honte induit par les mêmes pratiques scolaires à l’égard de ce qu’ils étaient, sentiment exprimé par quantité de formules souvent violentes. « L’acquisition du français est apparue comme une nécessité, et le breton, proscrit de l’école, « synonyme de pauvreté, symbole d’ignorance et promesse de dérision » », résume Griffon, citant Le Cheval d’orgueil d’Hélias.

    Nous avons souligné les qualités de l’ouvrage d’Yves Griffon. Ajoutons le souci que révèle sa troisième partie « Une image de l’école à nuancer » : ne pas s’en tenir à l’impression massive révélée par les témoignages d’écrasement d’une culture. Comprendre le rôle joué par les intéressés eux-mêmes dans ce processus, entre adhésion volontaire et aliénation. « La politique de francisation par l’école s’est traduite par le rejet du breton, et les conséquences préjudiciables qui en ont résulté pour les bretonnants. » Griffon ébauche un élargissement de la perspective à d’autres régions de France et d’ailleurs, comme la Sardaigne, en s’appuyant toujours sur un corpus littéraire. Mais il a le souci de montrer comment les témoins pouvaient parfois adhérer au projet conçu pour eux par l’école républicaine. Conséquence logique du statut des « écrivants » analysés : c’est leur accès à l’instruction qui leur a permis le retour réflexif sur les conditions de celle-ci, il n’est donc pas surprenant de les entendre tour à tour déplorer la fin d’une époque et d’une civilisation, les attaques imposées à une culture… et le plaisir trouvé dans l’apprentissage d’une autre culture. Le chapitre II de cette deuxième partie est consacré à « L’emploi du breton par les instituteurs », et nous y retrouvons des échos des figures de Pastre, Mouly, Lucciardi, analysées par L. Bonet, M. Lafon ou E. Gherardi dans l’ouvrage que nous avons coordonné avec Hervé Lieutard, L’École française et les langues régionales. Enfin, Yves Griffon a tenu à compléter son analyse du corpus écrit par celle de témoignages oraux.

    La conclusion de l’ouvrage ouvre sur une perspective positive, celle du retour du breton à l’école : « Nous rejoignons ici le rêve déçu de Guillaume Kergoulay : « Il fallait nous apprendre en même temps les deux langues au lieu de nier l’une au profit de l’autre. Le bilinguisme aurait été notre richesse. » Est-ce possible, aujourd’hui ou demain ? »Remarquons l’abondante bibliographie qui clôt le livre d’Yves Griffon et qui ajoute aux références de son corpus de textes le signalement d’ouvrages généraux sur la situation bretonne et l’enseignement en France, ainsi que d’études spécialisées portant notamment sur le breton et l’école (79 références).

    On ne peut que déplorer, après la lecture de cet ouvrage, le décès prématuré de l’auteur qui venait de reprendre des études de breton une fois arrivé à la retraite. Son ouvrage mettait en lumière un souci d’échapper aux stéréotypes quels qu’ils soient, une recherche scrupuleuse de la nuance, le souci de l’exactitude historique et le maniement précis des outils les plus récents d’analyse du texte, qualités qui relevaient à la fois des méthodes de l’historien et de celles du littéraire. L’ouvrage édité par nos collègues de Rennes n’en est que plus précieux par les pistes qu’il donne. Dans le cadre du travail de notre équipe de recherche, si j’ai pour ma part, analysé la place de l’école et de l’occitan dans trois récits de vie du siècle dernier, les grilles d’analyse utilisées par Y. Griffon devraient nous permettre de travailler sur un corpus plus important après avoir bien sûr, dans un premier temps, comme il l’a fait pour la matière bretonne, soigneusement constitué le corpus.

  • Pascal Ottavi, Le bilinguisme dans l’école de la République ? Ajaccio, éditions Albiana, 2008, 600 p.

    Cette étude vise à dresser une sorte de portrait historique de la langue corse : comment un vernaculaire relégué au rang de patois par une longue tradition culturelle nationale devient-il une langue ? Dans quelle mesure cette affirmation linguistique est-elle compatible avec la mondialisation et avec le projet traditionnel de socialisation de la jeunesse défini par le modèle républicain classique ?

    Pour répondre à ces questions, on a procédé ici à un double choix méthodologique. Premièrement plusieurs approches disciplinaires sont mobilisées : l’histoire politique générale, celle des disciplines scolaires, mais aussi la sociologie de l’éducation, à travers la sociologie des savoirs et celle du curriculum. Deuxièmement, au croisement voulu de différentes disciplines s’ajoute une procédure de travail qui, pour chaque partie, consistera à présenter les faits et à les mettre en relation avec un contexte général  afin de les analyser avec la pertinence nécessaire, une fois rassemblées les données indispensables.
    Quatre parties vont permettre la mise en objet du corse en tant que langue et en tant que discipline scolaire. La première se voit entièrement consacrée à l’émergence d’une identité linguistique nouvelle en France. La seconde partie traite spécifiquement du rapport langue-nation sous la IIIe République. La troisième partie s’ouvre sur la remise en cause du socle positiviste des savoirs scolaires, qui s’incarne dans le modèle de l’intérêt général ; on passe ensuite à l’émergence d’une revendication qu’accompagnent des avancées législatives et réglementaires ainsi que des initiatives de terrain. La quatrième et dernière partie explore différentes pistes ; elle dresse le bilan actuel de l’existant, de l’enseignement bilingue à la loi de janvier 2002 ; elle fait également état de l’originalité de l’enseignement d’une langue à norme multiple et pose, in fine, dans un contexte global en mouvement, la question de la pluralité culturelle dans un vieil État-Nation.

    1ère partie : la naissance d’une langue

  • chap. 1 : une nation, une langue
  • chap. 2 : l’institution du français en Corse : une avancée lente et difficile
  • chap. 3 : de la gangue à la langue

2ème partie : la République et ses langues

  • chap. 1 : une bonne étoile dans la constellation des petites patries ?
  • chap. 2 : les dialectes et patois au service du français
  • chap. 3 : la circulaire de Monzie : la césure de 1925
  • chap. 4 : des jalons pour une reconnaissance

3ème partie : de l’avènement à la mise en œuvre

  • chap.1 : une pensée contestée
  • chap. 2 : entre reconnaissance formelle et affirmation
  • chap. 3 : des éléments de structuration et d’ancrage
  • chap. 4 : la configuration d’une offre d’enseignement : principales étapes

4ème partie : l’enseignement bilingue, un processus de constitution

  • chap. 1 : cadre politique et cadre scolaire
  • chap. 2 : quelle mise en forme disciplinaire ?
  • chap. 3 : une question socialement vive

5ème partie : l’enseignement bilingue, questions et perspectives

  • chap. 1 : situations, perspectives
  • chap. 2 : du bilinguisme à l’école.
  • Fusina Jacques, L’enseignement du corse. Histoire, développements récents et perspectives, Ajaccio, A squadra di u Finusellu, 1994.

 

  • Philippe Martel, L’école française et l’occitan. Le sourd et le bègue, Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, Coll. « Études occitanes » n°2, 2007, 190 p., 15 euros.

Compte-rendu critique rédigé par Hervé Terral (https://lengas.revues.org/916) :  Philippe Martel, professeur à l’université de Montpellier, est un historien reconnu du fait occitan, « historien de l’Occitanie » comme l’indique dans sa préface Robert Lafont – qui ne manque pas de souligner d’entrée la difficulté de la posture dans le champ universitaire français (et spécifiquement français !) contemporain. Le temps semble passé, en effet, où un Emmanuel Le Roy Ladurie faisait rayonner le terme à partir de son Montaillou village occitan (1975), où l’Institut d’études occitanes faisait paraître chez Hachette une volumineuse Histoire de l’Occitanie (1979) sous la direction des deux Robert : le même Lafont et le regretté démographe toulousain Armengaud, vaste entreprise à laquelle Martel apporta toute sa contribution (soit le quart d’un ouvrage dont on aimerait bien qu’il fût réédité !). On se réjouira donc de l’initiative des Presses universitaires de la Méditerranée de donner à (re)lire un ensemble d’articles ou de communications de colloques conçus pour l’essentiel dans la décennie 1990 et  devenus d’accès difficile aujourd’hui. Les récents débats du printemps 2008 sur une éventuelle mention des « langues régionales » dans la constitution révisée (et à quelle place : de l’article 1 – langues patrimoniales ‑ à l’article 74 – langues de la décentralisation, en sautant l’article 2 sur la langue nationale) montrent à l’évidence toute l’acuité des travaux de Martel. N’a-t-on pas entendu alors, exemple parmi d’autres, dans une émission dominicale de France Culture consécutive à la messe un éminent chroniqueur du Nouvel Observateur lier sans autres commentaires (superflus?) la dimension patrimoniale des dites langues et l’ancienne Révolution nationale chère au maréchal Pétain ? CQFD ! C’est à cette délicate question, fortement marquée de « pré-jugés », que Martel consacre au demeurant le 6ème article de son livre, situant l’enseignement de l’occitan dans un contexte politique d’ensemble et cherchant par delà les « apparences », on a envie d’écrire les fantasmes parfois, les strictes « réalités » : ainsi, si l’arrêté du 27 décembre 1941 dû au Secrétaire d’Etat à l’Éducation nationale et à la Jeunesse Jérôme Carcopino est bien le premier texte officiel concernant l’enseignement des « langues dialectales » dans le primaire, il y eut loin de la coupe (félibréenne, si l’on ose dire !) aux lèvres… Si Carcopino abolit au même moment les « devoirs envers Dieu » dans l’école républicaine (pour les remplacer par le « culte des Héros et des Saints », il est vrai) – ce qui est tout à fait ignoré de nos jours –, il n’eut guère les moyens d’imposer, dans son bref passage aux affaires, quoi que ce soit. Il faudrait chercher les débuts de réalisations concrètes du côté d’associations telles que le Collège d’Occitanie, sis à Toulouse et dirigé par l’abbé Salvat, ou des Grelhs roergats de l’instituteur-écrivain Enric Mouly, curieusement non mentionnés par Martel : ils n’ont pas, grosso modo, à rougir de leur travail (cf. le 1er Congrès du Collège d’Occitanie, sis alors à Rodez ; le Congrès de phonétique occitane, sis à Toulouse). Le propos de Philippe Martel n’en est pas moins complet, construisant un continuum théorique et une mise en perspective historique fort probants. Partant d’une analyse générale sur « le patois à l’école » (premier article), Martel expose les avatars des oppositions sur deux siècles (XIXe-XXe siècles) : du « refus poli » au « verrouillage citoyen », en passant par les « concessions maussades ». La figure du « refus poli » fut celle de la IIIe République où les « Méridionaux » tinrent le haut du pavé officiel et même le char de l’État : pour autant nombreux furent les « faux amis », tels Leygues ou Daladier, prêts à défendre les « petites patries » mais surtout pas l’enseignement de la langue d’oc, fût-elle chère à leurs oreilles (Mistral faisait quand même remarquer en 1898 qu’on enseignait l’anglais, l’allemand… et même l’arabe en Algérie). Puis, sous les coups répétés du « bègue » (l’occitan), vint de la part du « sourd » (l’État) le temps des « concessions maussades », dont la loi Deixonne (1951) représentera l’expression majeure. Aujourd’hui la réthorique de la « citoyenneté » tend à restreindre autant que faire se peut tout ce qui pourrait menacer la France via le communautarisme, par exemple la ratification de la Charte européenne contre laquelle un front éminemment composite se déploie de l’extrême-droite à l’extrême-gauche en passant par le gaullisme statufié et le socialisme cocorico… Les arguments changent, dans leur expression, au fil du temps, non dans leur esprit.

Tréma, revue de l’IUFM de Montpellier, n° 31 de septembre 2009 « L’enseignement des langues régionales en France aujourd’hui –  État des lieux et perspectives » , coordonné par Micheline Cellier et Carmen Alén-Garabato.

  • Présentation : Carmen ALEN GARABATO (Université Montpellier III), Micheline CELLIER (IUFM de Montpellier-Université Montpellier II)
  • James COSTA (Université de Lyon), « Les langues régionales au cœur des travaux sur la variation langagière : cent ans de publications de l’INRP »
  • Pierre BOUTAN (IUFM de Montpellier), Micheline  CELLIER  (IUFM de Montpellier-Université Montpellier II) :  « Une base de données pour l’enseignement des langues et cultures régionales et de leurs territoires »
  • Stefan MOAL (Université européenne de Bretagne) : « La langue bretonne en 2009 : quelques éléments »
  • André Le COQ : « L’enseignement du gallo »
  • Jakes SARRAILLET (Académie de Bordeaux) : « La langue basque dans l’enseignement »
  • Mary SANCHIZ (Académie de Montpellier), L.uc BONET (IUFM de Perpignan) : « L’enseignement du catalan en tant que langue régionale en France – Etat des lieux 2009 »
  • Marie-Jeanne VERNY (Université Montpellier III) : « Enseigner l’occitan au XXIème siècle – Défis et enjeux. »
  • Alain DI MEGLIO (IUFM de Corse) : « La langue corse dans l’enseignement : données objectives et sens sociétal »
  • Louise PELTZER (Université de Polynésie française) : « Le cas du tahitien et des langues polynésiennes en Polynésie française »
  • Daniel MORGEN (Académies de Strasbourg et de Nancy-Metz), Armand ZIMMER (Académies de Strasbourg et de Nancy-Metz) :  « L’enseignement de la langue régionale en Alsace et Moselle »
  • Evelyne ADELIN (Université de la Réunion), Mylène LEBON-EYQUEM (Université de la Réunion) :  « L’enseignement du créole à La Réunion : entre coup d’éclat et réalité »

Les Langues Modernes n° 4/2010 : « Enseigner une langue régionale » numéro coordonné par Claire Torreilles et Marie-Jeanne Verny

  • « Éditorial » par Bernard Delahousse et Marie-Pascale Hamez
  • « La note du Président » par Jean-Yves Petitgirard
  • « Clin d’œil » par Benoît Cliquet
  • Introduction par Claire Torreilles et Marie-Jeanne Verny
  • « L’école et les langues régionales, aperçu historique » par Philippe Martel
    Résumé
    En deux siècles, on est passé d’une situation où le français était réservé à une élite à une situation de maîtrise généralisée du français grâce notamment à l’école. Mais on est aussi passé d’un temps où les langues distinctes du français étaient largement pratiquées sur leur aire historique à l’époque actuelle où elles sont pour le moins très menacées : la façon dont l’école ne leur a fait aucune place jusqu’à il y a peu explique en partie cette évolution. On essaiera ici de voir quels mécanismes ont été à l’oeuvre, mais aussi quelles résistances le monolinguisme obligatoire a pu rencontrer.
    S’es passat en dos sègles d’una situacion ont lo francés èra reservat a un eleit a una situacion de mestresa generalizada del francés, mercés mai que mai a l’escòla. Mas s’es tanben passat d’un temps ont las lengas autras que lo francés èran largament practicadas sus lor airal istoric al temps de uèi ont son al pus mens força amenaçadas : lo biais que l’escòla lor a fach fins i a gaire pas cap de plaça o explica per part. S’assajarà aici de veire quentes mecanismes an fonccionat, mas tanben quentas resisténcias lo monolinguisme obligatòri a pogut rescontrar.
  • « L’enseignement en langues régionales ou minoritaires selon la Charte européenne » par Carmen Alén Garabato
    Résumé
    Les auteurs de la Charte européenne des langues régionales ou minoritaires, seul document juridique international qui vise spécifiquement la protection des langues « régionales ou minoritaires », ont considéré l’enseignement comme un secteur déterminant pour la sauvegarde des langues régionales ou minoritaires. Mais l’expression maintes fois entendue d’une « Charte à la carte » rend bien compte de la diversité des engagements pris par les différents États en particulier en matière d’enseignement.
  • « U Corsu : une langue de la rue à l’école » par Pascal Ottavi
    Résumé
    Cette étude sera dédiée à la didactisation d’une langue vernaculaire, le corse, objet de débats scientifiques et de luttes idéologiques. Il se construit en tant que langue autonome dans la conscience collective insulaire en un mouvement plus ou moins continu qui commence à la fin du XIXe siècle. Il constitue aujourd’hui une fraction non négligeable de l’offre scolaire dans l’académie de Corse. Dans cet article, on se limitera à donner un certain nombre d’informations relatives à son histoire, d’une part, à son enseignement dans le second degré, d’autre part.
    In stu studiu, si circarà di mette in risaltu cumu un dialettu, u corsu, ogettu di cuntrasti scintifichi è di lutte ideulogiche, torna robba da insignà è par insignà. Si custruisce da lingua autonuma in la cuscenza in una mossa più o menu cuntiniva da a fine di u XIXu seculu. Custituisce oghje una bella parte di l’offerta sculara in l’accademia di Corsica. In què l’articulu, si cuntintarà omu di porghje un certu tantu d’indezii sopra à a so storia, da una parte, è u so insignamentu in lu sigondu gradu, da un’ antra parte.
  • « État des lieux de l’enseignement scolaire du basque en France » par Jean-Baptiste Coyos
    Résumé
    L’enseignement bilingue de la langue basque connaît ces dernières années un très fort développement sous l’impulsion de l’Office Public de la Langue Basque. L’auteur propose une analyse critique mettant en évidence les limites et insuffisances du processus.
    Azken urte hauetan euskararen irakaskuntza elebiduna azkarki garatzen da Euskaren Erakunde Publikoaren gidaritza pean. Autoreak garapen horren analasi kritikoa eskaintzen du haren mugak eta eskasiak agertaraziz.
  • « Le catalan au lycée en section bilingue : un paysage linguistique » par Luc Bonet
    Résumé
    Voici deux expériences d’enseignement-apprentissage du catalan en sections bilingues de lycée, selon la perspective Jeux de Barbie Jeux de maquillage Jeux de Habillage actionnelle. En classe de seconde générale, on aboutit à la publication de l’enregistrement audio d’une anthologie de poésie contemporaine, et à un atelier d’écriture poétique en vue d’un concours. Le groupe de première S, ES, L travaille à la mise en ligne de deux types d’écrits journalistiques, à propos d’une exposition d’art moderne à Barcelone.
    Vet aquí dues experiències d’ensenyament-aprenentatge del català en seccions bilingües d’institut, segons la perspectiva accional. A classe de segona general (15 anys), es desemboca en la publicació de la gravació àudio d’una antologia de poesia contemporània, i en un taller d’escriptura poètica amb la finalitat d’un concurs. El grup de primera (16 anys) científica, econòmica i literària treballa en el penjament a la xarxa de dos tipus d’escrits periodístics, a propòsit d’una exposició d’art modern a Barcelona.
  • « Soixante ans d’enseignement de l’occitan : idéologie(s) et institutionnalisation » par Yan Lespoux
    Résumé
    Choisir d’enseigner l’occitan est un choix évidemment idéologique. Cependant, l’histoire de cet enseignement nous montre que l’idéologie qu’il sous-tend varie dans sa continuité et qu’il doit souvent jouer au grand écart entre singularité et institutionnalisation.
    Causir d’ensenhar l’occitan es, solide, una causida ideologica. Ça que la, l’istòria d’aquel ensenhament nos mòstra que l’ideologia que jos-tend cambia dins sa contunhitat e que deu sovent jogar los escambarlats entre singularitat e institucionalisacion.
  • « Le créole réunionnais : un chantier en cours » par Aurélie Filain
    Résumé
    Cela fait dix ans que le créole est entré officiellement dans le système éducatif de La Réunion. Cela fait aussi dix ans qu’il essaie, tant bien que mal de se faire sa place dans ce même système.
    I fé 10 zan kréol la rant pou toulbon dann lékol La Rénion. I fé osi 10 zan kréol i tienbo ansanm pou debout bien konmkifo dann sistèm-la.
  • « Le picard : l’étudier ? l’enseigner ? » par Jacques Landrecies
    Résumé
    Le picard, langue du Nord de la France dotée d’un glorieux passé médiéval, connaît aujourd’hui un recul de sa pratique mais aussi un regain d’intérêt. L’université (Lillle3, Amiens) l’étudie sans l’enseigner. Les différentes tentatives de proposition d’apprentissage dans le primaire et le secondaire se heurtent à de nombreux obstacles idéologiques, méthodologiques et matériels qui compromettent ce type de transmission original en zone d’oïl.
    If the practice of Picard, a language from Northern France endowed with glorious medieval past, is recessing, it arouses people’s attention again. University (Lille3, Amiens) studies it but does not teach it. Each time its teaching in primary and secondary schools is suggested, ideological as well as methodological and practical obstacles impede this uncommon type of transmission in the oïl area.
  • « Breton : liaisons sous influences » par Jean-Claude Le Ruyet
    Résumé
    La méconnaissance du système français de liaison aboutit, après trente ans d’expérience bilingue, à une pénétration importante du breton L2 par celui du français. Pour l’auteur, les remèdes à cette situation sont de trois ordres : d’abord la connaissance des deux réalités linguistiques, leur enseignement comparé et, dans ce cas précis, la réfection conséquente du système orthographique pour réduire l’effet Buben.
    Goude tregont vloaz gant ar gwenodoù diwyezheg, gant dister ema anaoudegezh sistem galleg ar liammadurioù e vez gwelet hiziw pegen kreñv eo levezon ar substrad war ar brezhoneg eil yezh. Kenniget e vo tri zra amañ evid remediñ ar mank-se : anavoud mat an daou sistem-yezh, galleg ha brezhoneg, keñveriañ an daou vod da liammañ ar gerioù ha gwellaad doare-skriv ar brezhoneg evid bihannaad an efed Buben.
  • « L’enseignement des langues « régionales » en Espagne » par Chrystelle Burban
    Résumé
    Depuis 1978, les huit régions “bilingues” d’Espagne ont pu introduire leur langue régionale dans l’enseignement. Elles l’ont fait selon des modalités diverses qui se résument à quatre types de modèles, pouvant évoluer en fonction des aléas politiques.
    Des de 1978, les vuit regions “bilingües” d’Espanya han pogut introduir la seva llengua regional al sistema educatiu. Ho han fet segons modalitats pròpies que es poden resumir a quatre tipus de models, que poden evolucionar en funció de les circunstàncies politiques.
  • « L’enseignement des langues minoritaires et régionales en Italie » par Mariapia D’Angelo
    Résumé : Cette contribution présente une vue d’ensemble de la situation italienne en matière de préservation des langues minoritaires et régionales, par rapport au droit à la formation, en mettant l’accent sur les récentes expérimentations en ligne dans le domaine de la didactique des langues étrangères.
    Il presente contributo offre una panoramica sulla situazione italiana in materia di tutela delle lingue minoritarie e regionali, relativamente al diritto alla formazione, con particolare riferimento alle recenti sperimentazioni glottodidattiche web based.
  • « École et langues régionales : éléments bibliographiques » par Claire Torreilles et Marie-Jeanne Verny
    Résumé Dans le cadre de ce numéro thématique, en complément des bibliographies particulières, nous avons souhaité donner quelques références bibliographiques générales sur l’enseignement des et en langues régionales.
  • « Les choix problématiques de l’enseignement bilingue en Corse » par Alain Di Meglio & Sébastien Quenot
    Résumé Les évolutions récentes de l’enseignement bilingue français/corse posent un certain nombre de problèmes liés à la relative massification des effectifs concernés. Ce bref recensement en dégage les principaux aspects problématiques.
    In lu so versu oghjincu, l’evuluzioni di l’insignamentu bislingu francesu/corsu arreca un tantu di prublemi liati à a rilativa crescita di i sculari cuncernati. Stu pocu censu ni fà sbuccà i principali aspetti prublematichi.
  • « L’enseignement bilingue en Alsace et en Moselle » par Jean-Marie Gautherot, Daniel Morgen et Yves Rudio
    Résumé
    Après avoir clarifié la spécificité du concept de « langue régionale d’Alsace et des Pays mosellans » et précisé son extension scolaire, nous nous interrogerons sur la nouveauté pédagogique de l’enseignement bilingue en examinant certains de ses principes et de ses choix didactiques. Enfin, nous établirons la nécessité pour le bilinguisme de se déployer en un plurilinguisme dont il constitue le socle.
  • « Intégrer la réflexion linguistique en classe bilingue » par Rita Peix
    Résumé
    Dès les premières tentatives d’expression d’un élève en catalan, langue 2, celui-ci mobilise toutes les ressources qu’il a à sa disposition. Parmi celles-ci, la langue 1 joue un rôle primordial à la fois original et inéluctable. Quelle peut être l’intervention pédagogique en classe bilingue pour que la langue 1 ne soit plus un élément perturbateur mais « un tremplin » pour l’élève ? Cependant, certaines précautions sont à prendre par l’enseignant dans le recours à la langue française.
    Des de les primeres temptatives d’expressió en català, Llengua 2, l’alumne mobilitza tots els recursos que té al seu abast. Entre aquests, la L1 juga un paper primordial, a la vegada original i ineluctable. Quina pot ser la intervenció pedagògica en classe bilingüe perquè la L1 no sigui més un element pertorbador però un trampolí per a l’alumne ? Nogensmenys, recórrer a la L1 demana certes precaucions per part de l’ensenyant.
  • « Les conventions rectorat-région dans les pays d’oc » par Jean-Marie Sarpoulet
    Résumé
    Parmi les évolutions de l’enseignement français de la fin des années 2000 (réforme du lycée, socle commun du collège, nouveaux concours de recrutement, publication des nouveaux programmes, le tout sur fond de Révision générale des politiques publiques), les langues régionales connaissent un traitement à part : leur enseignement fait l’objet d’une contractualisation de l’État avec les collectivités territoriales. Trois académies de l’ouest du domaine occitan, Bordeaux, Toulouse et Montpellier ont signé ces conventions.
    Dens las evolucions de l’ensenhament francès de la fin de las annadas 2000 (refòrma deu licèu, Sòla comuna deu collègi, naveths concors de recrutament, publicacion deus naveths programas sus fons de RGPP) las lengas regionalas an un traitament a despart : lor ensenhament es definit per una contractualisacion entre l’Estat e las collectivitats territorialas. Tres academias de l’oest deu maine occitan, Bordèu, Tolosa e Montpelhier las signarèn.
  • « Le provençal à l’école primaire : un si long chemin » par Alain Barthélemy-Vigouroux
    Résumé
    Les péripéties qui jalonnent le développement d’un enseignement pérenne de l’occitan dans le département des Bouches-du-Rhône mettent en lumière les étapes de la création d’une structure originale intermédiaire entre l’enseignement de la langue et l’enseignement bilingue. On a ainsi l’occasion de dégager les conditions du succès d’un tel projet et son avenir dans le système scolaire français.
    Lei peripecias que jalonon lo desvelopament d’un ensenhament perenne de l’occitan dins lo despartament dei Bocas dau Ròse meton en lumiera leis etapas de la creacien d’una estructura originala intermediària entre l’ensenhament de la lenga e l’ensenhament bilengue. Es ensin donada l’òucasien de desgajar lei condiciens dau succès d’un tau projèct, e son avenidor dins lo sistèma escolari francés.
    Résumé Cet article vise à fournir des éléments de réflexion sur le rôle de l’école dans la valorisation des langues « régionales » d’Italie (notamment, du sarde). Dans notre discussion nous avons analysé plusieurs études récentes portant sur l’opinion des Sardes à l’égard de l’enseignement de la langue locale.
    Custu artìculu punnat a donai elementus nòus d’arrexonamentu a pitzu de s’arrolu de sa scola po sa valorizatzioni de is lìnguas “regionalis” d’Italia (precisamenti, de su sardu). Eus imperau in sa discussioni nosta unus cantu traballus recentis chi pertocant s’opinioni de is Sardus a pitzu de s’imparu de sa lìngua locali.

Revues pédagogiques : petit retour historique

Cette liste n’est bien entendu pas exhaustive. Il reste encore à établir un inventaire bibliographique complet de tous les périodiques, parfois à diffusion locale. Nous ne retenons ici que des publications dont le territoire de diffusion est plus large.

  • Bulletin pédagogique de l’IEO (Toulouse, 1951-1956) 31 n°s.
  • Cahiers Pédagogiques de l’IEO (Toulouse, 1956-1973) 62 n°s.
  • Viure a l’escòla : revue de réflexion et de pratiques pédagogiques éditée dans l’Aude entre 1976 et 1980, située tour à tour à Villegaillenc et Carcassonne. 37 numéros parus.
  • Practicas, revue pédagogiques des Obradors Occitans, Montpellier, 1er trimestre 983 (n° 1) à 2ème trimestre 1988 (derner numéro : 13-14) ;
  • Lenga e país d’òc, revue de réflexion et pratiques pédagogiques éditée par le CRDP de Montpellier. N° 1 : 4ème trimestre 1977.On retiendra en particulier les dossiers des n° 41 et 42 sur les pionniers de l’enseignement de l’occitan : Hélène Cabanes-Gracia, Raymond Chabbert, Georges Gros, Robert Lafont et Pierre Lagarde.
  • Lou Prouvençau a l’escolo. Cf. article de Philippe Martel dans Lengas n° 65. Le n° 1 du Prouvençau a l’escolo date de l’année scolaire 1952-53 (St Rémy de Provence)
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