Compte Rendu de la rencontre avec la rectrice de l’académie de Toulouse
Le lundi 17-6-19 de 16:30 à 17:40
Le collectif pour l’enseignement de l’occitan dans l’académie de Toulouse (CEOAT)
Composé de Patric Lasseube, secrétaire général du CEOAT, accompagné de Nicolas Rei-Bèthvéder pour CREO TLS, de Gilabert Mercadier pour Congrès permanent de la langue occitane et de JF Laffont de Convergence Occitane ont vu la rectrice Anne Bisagni-Faure (ABF). Elle était accompagnée d’Olivier Curnelle, secrétaire général adjoint du rectorat, et de Didier Agar, IPR OC qui demeura très discret, pour préparer le CAEOC.
Bonne ambiance, sérieux et courtois avec quelques petits moments de tension.
Le dialogue est rétabli mais les problèmes de fond ne sont pas encore réglés.
Rapides présentations de chacun.
La rectrice, ABF, a pris la parole :
Elle a dit qu’il y a toujours une volonté académique de développement de l’occitan. Elle se limite à donner la priorité pour les moyens à la suite du bilinguisme.
La rectrice reconnaît ses erreurs avec l’annonce de la suppression des moyens spécifiques pour l’occitan dans l’académie de Toulouse en même temps que la réforme Blanquer. Ils n’ont pas été bons en communication. Elle nous assure que partout où il y a des élèves les heures sont revenues, ce qui n’est pas complètement vrai.
Patric Lasseube a dit de nouveau les engagements du président de la république en faveur des langues régionales et il a dit l’inquiétude des élus, quelle que soit la couleur politique, devant la situation de l’enseignement en février passé. Il y a un attachement véritable des élus pour la langue occitane.
Nicolau Rei Bèthvéder s’est montré content du retour des heures pour les professeurs d’occitan et du rétablissement du dialogue avec la rectrice. Cependant il reste des problèmes de fond et nous ne pourrons pas revivre la même situation l’an prochain. Il a parlé de la souffrance qu’ont vécu beaucoup d’enseignants une fois l’annonce de la fin des moyens spécifiques. Ils ont vécu cela comme une liquidation. C’était inadmissible. Cette détresse existe aussi dans le premier degré. Après il a insisté sur l’importance d’avoir des candidats en nombre au concours d’enseignants d’occitan. Sans de nombreux lycéens en occitan, il n’y a pas d’étudiants, donc il n’y a plus de professeurs d’occitan. Il a parlé avec insistance de la LVB Occitan qui en réalité ne se fait quasiment pas. Il a évoqué des EDS d’Occitan, annoncés trop tardivement, et qui étaient presque vides. Pourtant, nous ne pouvons pas rester cantonnés à la LVC.
Joan-Francés Lafont a parlé des Calandretas, en rappelant l’historique et le caractère pionnier de leur travail pour le bilinguisme. Il a présenté rapidement le problème qu’a le collège devant le refus de la contractualisation des postes au collège de Toulouse en 5ème et 4ème.
ABF, rectrice :
Bien que l’EDS Occitan à Saint-Affrique est vide, et que le nombre d’élèves de L’Isle Jourdain et Toulouse est piètre [9 lycéens], elle s’engage à maintenir les EDS Occitan.
Pour la Calandreta elle explique qu’elle n’a pas les moyens, que pour cela ça se négocie à Paris mais elle semble proposer une contractualisation du collège contre l’acceptation d’évaluation sur le niveau de français en CP.
CEOAT : La délégation fait remarquer qu’en calandreta ce n’est pas en CP mais un peu plus tard que peut se faire une évaluation du français comme dans une classe monolingue et qu’au Québec l’intérêt de l’immersion au bénéfice du français est bien connu.
Gilabert Mercadier a dit :
– sa forte inquiétude, le souci des enseignants, l’impression des gens qui pensent qu’il n’y a plus de politique académique en faveur de l’occitan ;
– la nécessité des moyens spécifiques d’occitan en parlant de la situation en Aquitaine et Bretagne où ils y sont encore.
– que des établissements, qui ont des élèves ferment malgré tout…
Le CEOAT a parlé, entre autres, de la situation de l’occitan du collège de Saint-Antonin-Noble-Val.
Nous avons dit aussi qu’il n’y a aucune ouverture d’enseignement bilingue pour la rentrée qui vient.
Nous expliquons encore une fois la nécessité d’ouvrir en lycée la langue B qui n’est plus possible maintenant de la choisir à l’inscription au baccalauréat. Quelques établissements ne veulent pas ouvrir l’occitan LVB, et d’autres ne peuvent pas. Ce n’est pas à la carte des formations et les élèves ne peuvent pas se marquer sur le formulaire d’inscription.
ABF, rectrice :
– Elle ne veut pas rétablir les moyens spécifiques et même s’il y a des moyens spécifiques dans d’autres académies. La délégation comprend ici que leur suppression est une décision rectorale et pas ministérielle.
– Elle ne veut pas forcer le chef d’établissement du collège de St-Antonin (82) à maintenir l’enseignement de l’occitan, pour des raisons obscures, malgré des élèves en nombre. La rectrice dit que c’est l’exception qui confirme la règle… ce qui nous semble un précédent inacceptable.
Ps de retour des moyens spécifiques hors DGH pendant l’année scolaire 2019-20, mais la mise en heures sera marquée en occitan à l’intérieur des DGH. Pour vérifier le respect des ces heures d’occitan il y aura une réunion OPLO/Rectorat/CREO en octobre ou novembre.
Pas d’ouverture de Sections Bilingues l’an prochain.
Fermetures des lycées avec effectifs très réduits en occitan, mais une augmentation de 3 % des heures d’occitan en lycée cette année.
Une possibilité à concrétiser au CAEOC : L’occitan LVC pourra se prendre en LVB. Les élèves de 2nde pourront prendre l’occitan en LVB et transformer leur seconde langue étrangère en LVC. La rectrice nous a affirmé que s’il y a des problèmes, il faut les signaler.
Olivier Curnelle a ajouté que la transformation de la LVC en LVB à la fin de la seconde était légale et qu’elle ne coûte rien de plus.
ABF : La rectrice se dit aussi attachée à la promotion de la latinité en associant occitan et latin ou avec l’italien ou encore le castillan. Concrètement l’accès d’un élève d’occitan à une section européenne castillan par exemple ne devrait pas lui être interdit…
Remarque du CEOAT : les professeurs d’occitan l’ont toujours fait mais il devrait être aussi demandé aux professeurs des autres langues latines et de latin la réciprocité c’est-à-dire de prendre en compte eux aussi l’occitan.
ABF : La rectrice affirme la volonté rectorale de signer la convention Etat/Collectivités locales pour développer l’occitan, et notamment le bilinguisme. Blocage avec le Conseil départemental du 31 qui veut plus de bilinguisme que la rectrice avec 0,8% de bilingues contre 0,6% d’ABF. Elle semble lier, ce qui est étonnant, signature de la convention et relance de l’enseignement bilingue.
Nous évoquons, avec insistance, le problème du recrutement et de la formation des futurs enseignants d’occitan avec l’annonce basse des effectifs en lycée. La rectrice dit que la réforme sera « réajustée » s’il le faut, l’an prochain, pour permettre de faire monter les nombres d’élèves d’occitan.
Annonce de 8 postes au CRPE Occitan.
Si elle reconnaît des problèmes avec les CPDs, et trouver des instituteurs pour continuer le développement des SBs, la rectrice n’en a pas parlé. Il nous faudra y revenir au CAEOC.
Fin de la réunion à 17h40, sans avoir pu épuiser les points à traiter, avec le départ de la rectrice à une autre réunion. Le secrétaire du CEOAT donne à la rectrice une note de d’Òc-Bi et une des enseignants d’occitan de l’université de Toulouse.
Le CR est en ligne, site de la FELCO-CREO, il vous faut cliquer ici.
CR fait par Nicolas Rei Bèthvéder, annoté et validé par la délégation du Collectif pour l’Enseignement de l’Occitan dans l’Académie de Toulouse (CEOAT)