14-06-2018 – Le président de la section 73 du Conseil national des Universités écrit au Ministère

Gwendal Denis, UFR Langues, Université Rennes 2, Place du Recteur Le Moal – 35043 Rennes Cedex

à Matthieu Lahaye, Conseiller langues régionales au MEN

Rennes le 14 juin 2018

 

Monsieur le Conseiller,

la 73e section du CNU Cultures et Langues Régionales, que j’ai l’honneur de présider, réunit les enseignants-chercheurs de l’enseignement supérieur spécialistes de ces domaines linguistiques. Nous sommes donc particulièrement sensibles à la présence de ces langues dans les épreuves du baccalauréat, premier diplôme de l’enseignement supérieur. Leur enseignement dans les lycées pour la préparation du baccalauréat, au-delà de la valorisation d’une compétence, est pour les élèves l’occasion d’envisager un parcours dans l’enseignement supérieur qui intègre l’étude d’une langue régionale. De tels parcours sont pour ces étudiants des occasions dˈenrichissement culturel et scientifique  et de construction de projets professionnels divers, dans l’enseignement, la recherche et la valorisation du patrimoine immatériel des territoires.

Nous sommes donc particulièrement inquiets de constater la totale absence de ces langues dans le dépliant d’information Baccalauréat 2021 largement diffusé par le MEN. Notre inquiétude redouble à la constatation qu’il n’y est question que de « langues étrangères » au lieu de « langues vivantes », désignation synthétique qui s’explicite habituellement en « langues étrangères et régionales ».

À l’inquiétude que suscite la réforme du baccalauréat s’ajoute celle qui concerne la toute nouvelle agrégation des Langues de France au jury de laquelle de nombreux universitaires de notre section viennent de participer. Ce concours, longtemps attendu, peut être un magnifique instrument au service de la valorisation des langues de France, de la dynamisation de leur enseignement à l’Université et de la recherche dont il se nourrit. Mais l’agrégation ne peut jouer ce rôle que si elle n’est pas, à peine créée, décrédibilisée par un recrutement squelettique et épisodique.

Nous souhaiterions donc être reçus par vous pour vous exposer les enjeux culturels, scientifiques et territoriaux des langues et cultures sur et pour lesquelles nous travaillons, et leur articulation avec le baccalauréat, l’agrégation et de manière générale l’enseignement secondaire.

D’avance nous vous remercions de l’attention que vous voudrez bien porter à notre démarche.

Nous vous prions de recevoir, Monsieur le conseiller, l’assurance de notre considération.

 

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