08-09-25 – La FELCO auditionnée par le Sénateur Max Brisson – Compte rendu FELCO

Cette audition dans le cadre de la mission sénatoriale Brisson-Daniel avait été demandée par la FELCO pour compléter celle accordée à notre fédération de l’enseignement public des langues régionales, la FLAREP le 13 mars dernier.

À cette occasion, la FELCO avait proposé une contribution qui avait été renvoyée à notre interlocuteur Questionnaire_MI_langues_régionales_FLAREP_FELCO  ainsi que notre document sur les effectifs : https://www.felco-creo.org/2025-les-effectifs-deleves-suivant-un-enseignement-de-loccitan/.

Une nouvelle demande d’audience nous avait cependant semblé indispensable compte tenu de la complexité de l’espace concerné par l’occitan-langue d’oc et la disparité interne de cet espace.

Le sénateur Max Brisson nous a donc écoutés en visio et nous l’en remercions. L’audience s’est déroulée dans un climat d’écoute attentive et a été balisée par les réponses au questionnaire ainsi qu’aux demandes d’éclaircissement complémentaire de Monsieur Brisson.

Quelques points sur lesquels nous avons insisté :

– la grande importance symbolique de la loi dite « Molac » qui a grandement amélioré le climat des conseils académiques, les Recteurs ayant désormais ce cadrage. Cependant, le fait que la loi n’impose pas la définition de moyens budgétaires en limite la portée

– dans ce cadre de moyens insuffisants, nous constatons la disparité des dotations ministérielles accordées aux différentes langues régionales et donc la situation catastrophique des moyens pour l’occitan-langue d’oc compte tenu de l’espace concerné (8 académies). Seuls des moyens ministériels fléchés sont à même d’aller vers un rééquilibrage (nombre de postes aux concours, moyens pour la formation initiale et continue, développement de l’offre d’enseignement bilingue et optionnel…)

– la disparité interne à l’intérieur de l’espace d’oc, entre académies et / ou départements : la FELCO ne cesse de dénoncer le sort des zones définies comme sinistrées (académies de Limoges, Clermont, Grenoble ainsi que les deux départements alpins de l’académie d’Aix)

– nous avons insisté sur l’importance de l’article 7 de la loi, qui évoque une généralisation de l’enseignement des LR. Nous regrettons la formule « dans le but de proposer l’enseignement des langues régionales à tous les élèves » qui est incitative et non prescriptive. Cependant nous insistons sur le fait que la grande majorité de ces élèves – quelle que soit leur origine sociale ou géographique – est scolarisée à l’école publique, qui est notre terrain d’engagement. C’est là qu’est la plus forte marge de progression. Nous sommes très vigilants sur le fait qu’on ne renvoie pas à la seule initiative privée des enseignements qui se placent dans le cadre du patrimoine de la République

– par ailleurs, nous avons insisté sur la nécessaire diversité de l’offre des modalités d’enseignement, depuis l’initiation-sensibilisation jusqu’au bilingue à parité horaire ou à l’immersion. Compte tenu de l’immensité de notre espace, il n’est pas question, pour la FELCO de se satisfaire d’oasis de langue dans des étendues désertiques.

– monsieur le Sénateur et nous-mêmes sommes tombés d’accord sur le fait qu’il fallait remplacer l’idée limitative de répondre à une demande sociale avérée (qui ne peut, selon la FELCO, qu’être celle de familles déjà conscientes) par une politique d’offre d’enseignement

– nous avons insisté sur les effets catastrophiques de la réforme des lycées sur les LR – comme sur tous les enseignements optionnels. Les effectifs ont chuté de façon dramatique et dès lors, les viviers des facs puis des INSPEs se sont appauvris. Une campagne de travail sur le lycée et l’articulation avec les universités a d’ailleurs été envisagée avec l’OPLO.

– la question des ressources humaines insuffisantes – liée au problème précédent – pour accompagner le développement de l’enseignement bilingue notamment a été également abordée. Cette question est à l’ordre du jour de tous les groupes de travail départementaux préparant les CALR.

– la question de la formation des maîtres et des concours a été évoquée. La création des licences professionnelles rattachées aux INSPEs tend à remplacer le schéma de formation antérieur licence d’occitan + MEEF par une formation plus professionnalisante immédiatement après le bac. Dans ce cadre, le nombre d’heures d’occitan est très insuffisant pour assurer aux étudiants un niveau suffisant en langue et en culture. Quoi qu’on pense de cette professionnalisation précoce, il est essentiel d’augmenter le nombre d’heures de LCR. Pour ce faire, une fois de plus, il est nécessaire d’accorder aux universités concernées les moyens indispensables. Par ailleurs les maquettes des futurs concours du CRPE doivent prendre en compte la spécificité de l’enseignement bilingue.

– à la demande de Monsieur le Sénateur, nous avons tenté de donner un aperçu synthétique des modalités d’enseignement de sensibilisation, qui s’effectue, selon les académies, soit par des maîtres itinérants (exemple d’1 poste 1/2 dans le Cantal, seul département de l’Académie concernée organisant quelque peu l’enseignement), soit par des maîtres dans le cadre de leur propre classe, avec le soutien des conseillers pédagogiques départementaux (cas de l’Académie de Montpellier)

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