Plusieurs semaines après notre courrier du 23 avril dernier, la réponse de la DGESCO est arrivée, guère rassurante, si on la met par ailleurs en relation avec le document destiné aux familles qui ignore totalement de mentionner les langues régionales.
Voici cette réponse, qu’il convient d’analyser de très près :
Direction générale de l’enseignement Scolaire – Service de l’instruction publique et de l’action pédagogique – Sous-direction des lycées at de la formation professionnelle tout au long de la vie – Bureau des lycées d’enseignement général et technologique – DGESCO A2-1
Paris le 1er juin 2018
Monsieur,
Par courrier en date du 23 avril 2018, vous souhaitez attirer l’attention du ministère de l’éducation nationale sur la place de l’option langue régionale « occitan-langue d’oc » et son évolution, notamment dans le cadre du nouveau baccalauréat.
Le ministère de l’éducation nationale est attache à la préservation et à la transmission des diverses formes du patrimoine linguistique et culturel des régions françaises, c’est pourquoi les problématiques spécifiques de la langue régionale occitan-langue d‘oc sont prises en compte dans le cadre de la convention-cadre signée par le ministère de l’éducation nationale en janvier 2017 et applicable jusqu’au 31 décembre 2022 dans les deux régions Nouvelle Aquitaine et Occitanie.
Dans le cadre de la concertation pour la réforme du baccalauréat 2021, des responsables des associations des langues régionales, ainsi que des représentants de la Fédération pour les langues régionales dans l’enseignement public, comprenant généralement un représentant de la FELCO, ont été reçus.
Par ailleurs, les représentants de l’office public de la langue occitane (OPLO) ainsi que des élus territoriaux sont reçus régulièrement, dernièrement le 26 mars 2018.
Actuellement, dans le cycle terminal des voies générale et technologique, l’occitan langue-d’oc est proposé :
– au titre de la langue vivante 2 en enseignement obligatoire (horaire variable selon la classe et la série) ;
– au titre d’un enseignement facultatif (langue vivante 3) pour les séries générales, et pour deux séries de la voie technologique, « techniques de la musique et de la danse» (TMD) et « Sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration » (STHR) (3 heures hebdomadaires) ;
– en série littéraire uniquement, au titre de l’enseignement de la langue vivante 2 approfondie ou d‘enseignement obligatoire de spécialité langue vivante 3 (3 heures hebdomadaires).
De ce fait, au niveau du lycée général et technologique, la langue vivante régionale « occitan-langue d‘oc » est enseignée essentiellement au titre de la langue vivante 3 et concerne 1603 élèves.
Dans le cadre du nouveau baccalauréat, les projets d’arrêtés relatifs aux grilles horaires et aux épreuves conservent globalement les dispositions actuelles pour les langues régionales, que ce soit pour le baccalauréat général ou technologique.
Pour le baccalauréat général, il sera toujours possible pour le candidat de choisir une langue vivante régionale, dont l‘occitan-langue d’oc, en tant qu’enseignement commun au titre de la langue vivante B, et également en tant qu’enseignement optionnel, au titre de la langue vivante C. En revanche avec la disparition des séries, les dispositions propres à la série littéraire n’ont pas été conservées.
En ce qui concerne spécifiquement la voie technologique, dans toutes les séries, le choix d’une langue vivante régionale, dont l’occitan-langue d’oc, demeurera possible au titre de la langue vivante B dans les enseignements communs. Pour l’enseignement optionnel, le choix d’une langue vivante régionale dont l’occitan-langue d‘oc, au titre de la langue vivante C, sera toujours propose dans la série « Sciences et technologies de l’hôtellerie et de la restauration » (STHR).
La possibilité de faire figurer à l‘annexe du projet d’arrêté relatif à l’organisation et aux volumes horaires des enseignements du cycle terminal des lycées sanctionnés par le baccalauréat général, la mention concernant la possibilité de cumul des enseignements optionnels de « langues et cultures régionales » qui seraient « choisis en plus des enseignements optionnels suivis par ailleurs », sur le modèle des langues et cultures de l’Antiquité (LCA), ne semble en revanche pas pouvoir être retenue. En effet, à la différence de l’enseignement des langues régionales qui peut être suivi au titre de l’enseignement de langue vivante B dans le cadre des enseignements communs, celui des LCA n‘est possible qu’en enseignement de spécialité (limitant alors d’autres choix de spécialité dans le champ scientifique ou économique) ou optionnel. C’est pourquoi la réforme prévoit une dérogation pour l’enseignement des LCA afin de compenser son absence du bloc des enseignements communs et de ne pas pénaliser les élèves qui veulent se spécialiser par exemple dans les matières scientifiques et qui souhaitent aussi poursuivre l’enseignement des LCA.
S‘agissant de votre proposition de réactiver l’enseignement de la langue vivante régionale occitan-langue d‘oc par le biais du CNED qui ne propose actuellement aucun enseignement de langue vivante régionale, mes services en étudieront la pertinence et la faisabilité dans le nouveau cadre du baccalauréat.
Nous vous prions d‘agréer, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.
Pour le Ministre et par délégation, Pour le directeur de l’enseignement scolaire par délégation, le chef de service de l’Instruction publique et de l’action pédagogique, Yves Cristofari