Le courrier du SNUDI-FO
Je te remercie pour les mails que tu nous a adressés depuis quelques semaines et auxquels je prends enfin le temps de répondre, nos priorités allant, tu t’en doutes,  à la défense des droits, conditions de travail et acquis sociaux des collègues qui sont chaque jours un peu plus remis en cause par la politique d’austérité et de casse des services publics que nous inflige ce gouvernement.Ma réponse, en tant que présidente du CREO Lengadòc
Cher collègue, tout ceci mériterait discussion, pour le moins, notamment le caractère excluant qu’il me semble que vous prêtez aux écoles publiques bilingues à parité horaire… Pour les deux que je connais, Francis-Garnier, à Mtp, où est scolarisée ma petite-fille, et Nelson-Mandela à Béziers, je puis vous assurer que les cursus bilingues y sont largement ouverts à tous les mômes qui vivent ici, quelle que soit leur origine.
Quant à la notion de « langue unique », que vous substituez (lapsus ?) à celle de « langue commune », je ne ferai pas de commentaire, je laisse nos collègues en tirer les conclusions qui s’imposent quant à votre vision d’une République qui me paraît un tout petit peu excluante de la diversité linguistique effective de ladite République (art. 75-1 de la Constitution).
C’est avec de telles conceptions, et avec toute la bonne foi du monde, que l’école de la République a sommé, au siècle dernier, les enfants de paysans de laisser à la porte de l’école leurs sabots crottés et la langue de la maison.
C’est avec les mêmes « bonnes » intentions que la même République, au lieu d’intégrer les enfants issus de l’immigration, en leur apprenant la langue commune tout en respectant leur culture d’origine, au lieu de les intégrer avec ce qu’ils apportent à la Nation, cherche à les assimiler (= rendre semblable) avec les résultats que l’on sait en termes de fracture sociale.
Je suis dans l’immédiat mobilisée pour la manif de demain à Sommières, mais je compte bien que nous reprenions ces échanges.
En attendant, je transmets votre courrier
– aux conseils d’administration du CREO Lengadòc et de la FELCO
– à nos collègues membres de votre syndicat.
Je vous prie de croire, cher collègue, à notre attachement au service public de l’Education nationale.